Inbal Malca/Unsplash
Les enfants d’Israël deviennent deux nations (quatrième Partie)
La suite provenant de Les enfants d’Israël deviennent deux nations (troisième Partie)
I
sraël rejette Dieu
Aussitôt devenu roi sur la Maison d’Israël, Jéroboam (de la tribu d’Ephraïm), devenu roi sur la Maison d’Israël, érigea deux veaux d’or, instituant le culte des idoles dans le royaume (1 Rois 12:28-33).
Il craignait que ses sujets, en se rendant chaque année à Jérusalem pour y célébrer la Fête des Tabernacles, ne soient tentés de se ranger aux côtés de Roboam, lui faisant ainsi perdre son trône. En introduisant l’idolâtrie dans le pays, il espérait retenir le peuple.
Une telle idolâtrie, de pair avec la transgression du sabbat (Ézéchiel 20:10-24) représente un grave péché national qui est devenue la source d’une véritable malédiction pour Israël. Une génération après l’autre, Dieu avertit la Maison d’Israël pour qu’elle se détournât de ses coutumes—des voies de ses pères—et pour qu’elle recommençât à observer les commandements de Dieu. Mais sous 9 dynasties et 19 rois, Israël, en tant que nation, continua à pécher, au point que Dieu en fit un peuple conquis, une nation captive.
Reportons-nous à un passage qui a souvent été mal interprété. Il s’agit de 1 Rois 14:15·16: «L’Éternel frappera Israël [pas Juda], et il en sera de lui comme du roseau qui est agité dans les eaux; il arrachera Israël de ce bon pays qu’il avait donné à leurs pères, et il les dispersera [pas Juda] de l’autre côté du fleuve, parce qu’ils se sont fait des idoles, irritant l’Éternel. Il livrera Israël [pas Juda] à cause des péchés que Jéroboam a commis et qu’il a fait commettre à Israël.»
Voilà le résultat de l’adoration des idoles de Jéroboam, en Israël—dans le royaume composé des Dix Tribus qui se trouvaient au nord, et auquel les promesses relatives au droit d’aînesse étaient attribuées. Ce sont ces gens-là et non pas les Juifs, qui allaient être arrachés et dispersés de l’autre côté du fleuve. Pourtant, presque tous ceux qui étudient les prophéties se servent de ce passage et l’attribuent à la dispersion des Juifs à notre époque—ceux à qui ces versets ne s’appliquent pas. Un tel exemple nous montre combien ce que nous étudions, en ce moment, constitue une véritable clef, servant à comprendre des prophéties qui ont été scellées pendant plusieurs siècles. À moins de s’en souvenir, il est impossible de comprendre correctement les prophéties.
Ceux qui, selon ce passage des Écritures, allaient être arrachés et dispersés de l’autre côté du fleuve, ne se sont pas appelés «Juifs». Ayant à leur tête Ephraïm et Manassé, c’étaient les héritiers des promesses inconditionnelles, selon lesquelles ils devaient devenir une grande nation et une multitude de nations. Ils seraient si innombrables qu’on compterait leurs ressortissants par centaines de millions; ils allaient posséder les «portes» des nations ennemies, devenir colonisateurs, possédant maintes colonies de par le monde.
Pourtant, nombreux sont ceux qui, tout en ayant compris la distinction entre Israël et Juda—entre les Juifs et les autres tribus—recommencent, par habitude, à appliquer aux Juifs des textes concernant Israël!
Les expressions «maison d’Israël» ou «tout Israël» lorsqu’elles s’appliquent à l’ensemble de la nation—ou les mots «Jacob», «Rachel», «Ephraïm», «maison de Joseph» et «Samarie», souvent mentionnés dans les prophéties bibliques—s’appliquent aux dix tribus détentrices du droit d’aînesse, et non aux juifs. Cela constitue une clef maitresse, pour comprendre la Bible!
Israël déporté et perdu
Entre 721 et 718 avant notre ère, la Maison d’Israël fut conquise, et le peuple fut aussitôt déporté, emmené captif en Assyrie, sur la rive sud de la mer Caspienne. Depuis lors, on n’en entendit plus parler!
«Aussi l’Éternel s’est-il fortement irrité contre Israël, et les a-t-il éloignés de sa face. Il n’est resté que la seule tribu de Juda» (2 Rois 17:18).
Quel est le peuple que l’Éternel a éloigné? Israël! C’est Israël que l’Éternel a éloigné loin de Sa face, au point qu’on n’en entende plus parler.
Qui est resté? La seule tribue de Juda—seulement les Juifs! Israël s’en était déjà allé! On commença à le désigner sous le nom des Dix Tribus perdues, et c’est ce qu’elles sont encore à l’heure actuelle.
Immigration des Gentils en territoire d’Israël
Reportez-vous maintenant à 2 Rois 17:22-23: «Les enfants d’Israël s’étaient livrés à tous les péchés que Jéroboam avait commis; ils ne s’en détournèrent point, jusqu’à ce que l’Éternel eût chassé Israël loin de sa face, comme il l’avait annoncé par tous ses serviteurs les prophètes. Et Israël [non pas Juda—non pas les Juifs] a été emmené captif loin de son pays en Assyrie, où il est resté jusqu’à ce jour [époque où ce fut écrit, soit environ 620 avant notre ère]». Vous remarquerez que le peuple qui portait le nom national «Israël», et qui était l’héritier des promesses relatives au droit d’aînesse—pas le peuple juif—fut emmené captif loin de son pays, c’est-à-dire de Samarie. Ces gens quittèrent leur pays, et ils n’y sont jamais revenus!
Poursuivons notre lecture: «Le roi d’Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Cutha, d’Avva, de Hamath et de Sepharvaïm, et les établit dans les villes de Samarie à la place des enfants d’Israël … et ils habitèrent dans ses villes» (verset 24).
Ces étrangers sont ceux qui habitaient dans le pays de Samarie, au temps du Christ, et auxquels les Évangiles se réfèrent en tant que Samaritains. Il est bon de se rappeler ce détail, car les Samaritains du Nouveau Testament ne constituent, en aucun cas, un mélange de races avec les Israélites. Seulement un individu parmi les captifs d’Israël—un sacrificateur—retourna pour enseigner la religion corrompue d’Israël à ces nouveaux Gentils (versets 27-28).
Cependant, ces gens, originaires de Babylone, ne suivirent ni Dieu, ni Ses voies, ni Sa religion. Le verset suivant déclare: «Mais les nations firent chacune leurs dieux …» (verset 29).
La religion principale—ou la religion d’État—chez les Assyriens et les Babyloniens était la religion chaldéenne à mystères. Il s’agit de la même religion que celle de Simon le Magicien (Actes 8), qui crut aux miracles qu’opérait Philippe, s’appropria le nom de «chrétien», et qui, après que l’apôtre Pierre l’eut rejeté comme étant dans les liens de «l’iniquité», mit sur pied un nouveau christianisme de contrefaçon. Cet homme prit le nom du Christ, rejeta la loi de Dieu et combina à la religion à mystères babylonienne, une prétendue «grâce» qui se soldait, en réalité, par une désobéissance complète aux commandements de Dieu, et il affubla ce mélange de doctrines de «christianisme». Au fil des siècles—ceci se prolonge encore, dans cette génération méchante—des millions de gens ont été séduits par ce faux christianisme!
On trouve de plus amples détails concernant la déportation d’Israël dans 2 Rois 18:9-12 et 17:5-18. La Maison d’Israël inaugurait une longue période pendant laquelle elle allait demeurer sans roi (Osée 3:4). Puisque ce sont eux qui portaient le nom «Israël», ce sont eux—et non pas Juda—qui ont dû perdre leur identité!
Israël se perd—pas Juda
Les Écritures montrent clairement qu’Israël devait perdre son identité, sa langue, sa religion, son pays et son nom
Dans Deutéronome 32:26, Dieu les avait avertis par la bouche de Moïse: «Je voudrais dire: Je les emporterai d’un souffle, je ferai disparaitre leur mémoire d’entre les hommes.» Cet avertissement ne s’applique pas aux Juifs! Les Juifs n’ont jamais cessé d’être connus. Leur mémoire ne pouvait disparaître que si leur nom et leur identité étaient perdus. Cela s’applique aux tribus perdues, et non pas aux Juifs.
Veuillez vous reporter à Ésaïe 8:17: «J’espère en l’Éternel, qui cache sa face à la maison de jacob.» Le nom de Jacob fut changé en celui d’Israël. En d’autres termes, cela s’applique à la maison d’Israël—au royaume composé des Dix Tribus—qui fut éloignée de la présence de Dieu. Par conséquent, ils ont perdu la connaissance du vrai Dieu, et de la vraie religion.
L’Éternel ne S’adresserait plus à eux dans leur propre langue (l’hébreu), mais par «des hommes aux lèvres balbutiantes et au langage barbare … l’Éternel parlera à ce peuple» (Ésaïe 28:11). Il ne saurait être question des Juifs, qui lisent toujours la Bible en langue hébraïque.
«Alors les nations verront ton salut, et tous les rois ta gloire [après le Second Avènement du Christ]; et l’on t’appellera d’un nom nouveau, que la bouche de l’Éternel déterminera» (Ésaïe 62:2). Bien que cette prophétie s’applique directement à l’avenir proche—après le retour du Christ—sa préfiguration a déjà eu lieu du fait qu’Israël est connu aujourd’hui sous un autre nom. Cela ne peut être dit des Juifs. Ils ont toujours été connus alors, et aujourd’hui, en tant que Juifs.
Israël n’est jamais revenu
La Maison d’Israël n’est jamais retournée en Palestine avec les Juifs, aux jours d’Esdras et de Néhémie, comme certains le supposent de façon erronée. Ceux qui revinrent à Jérusalem pour y restaurer l’adoration du vrai Dieu et pour y rebâtir le Temple, 70 ans après la captivité de Juda, étaient ceux de la tribu de Juda que Nebucadnetsar avait déportés à Babylone.
Rappelons les faits suivants:
1) Entre 721 et 718 avant notre ère, Israël commença à être emmené captif, loin de son pays, en Assyrie (2 Rois 17:23). Ils furent bientôt tous enlevés—complètement. «Il n’est resté que la seule tribu de Juda» ( verset 18). Seul Juda demeura en Palestine.
2) Plus de 130 ans plus tard, Nebucadnetsar de Babylone emmena à Babylone les Juifs—Juda—qui, seuls, étaient restés en Palestine. Par conséquent, la Maison d’Israël ne demeurait plus en Palestine lorsque cette captivité—celle de Juda—eut lieu.
3) Ceux qui retournèrent en Palestine 70 ans plus tard, pour y rebâtir le Temple et pour rétablir le culte, appartenaient à la Maison de Juda—ils étaient tous juifs—du nombre de ceux que Nebucadnetsar avait déportés. Ils retournèrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville- (Esdras 2:1).
Seule la tribu de Juda, accompagnée de quelques restes des tribus de Benjamin et de Lévi, qui constituaient la Maison de Juda, s’en revinrent: «Les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les sacrificateurs et les Lévites» (Esdras 1:5).
Il y en a, bien sûr, qui rejettent cette vérité que Dieu a décidé de faire connaître à notre époque. Ils veulent faire croire que tous les Israélites, y inclut les Dix Tribus de la Maison d’Israël, revinrent à Jérusalem, au temps d’Esdras et de Néhémie.
Ils choisissent les passages où le terme «Israël» apparaît conjointement à celui de la maison de Juda, et ils prétendent qu’Il s’agit là de la maison d’Israël. Répétons-le, une fois encore: Les Juifs sont des Israélites—mais une partie seulement des Israélites sont Juifs. Le mot «Juif» n’est qu’un surnom donné à la nation de Juda. Les Juifs sont—il est vrai—des hommes d’Israël ou du peuple d’Israël, mais ils ne constituent pas la nation dont le nom est la maison d’Israël ou royaume d’Israël.
Ceux qui ne veulent pas admettre cette vérité citent des passages comme celui-ci: «Le reste d’Israël, les sacrificateurs, les Lévites, s’établirent dans toutes les villes de Juda, chacun dans sa propriété» (Néhémie 11:20). Du fait que le mot «Israël» est employé, ils prétendent qu’il s’agit des Douze Tribus. Mais il est question ici des prêtres et des Lévites—qui appartiennent à la Maison de Juda—et non pas des Dix Tribus, appelées Maison d’Israël. Ils représentaient, en réalité, le «reste d’Israël»—ce qui, dans la région, restait des Douze Tribus. Ils étaient Israélites, mais ils ne composaient pas la nation qui s’appelait la Maison d’Israël. Ils retournèrent dans leurs demeures, au pays de Juda.
Néhémie déclare sans équivoque: «Voici ceux de la province qui revinrent de l’exile [la captivité de Babylone—celle de Juda, et non pas d’Israël], ceux que Nebucadnetsar, roi de Babylone, avait emmenés captifs …» (Néhémie 7:6). Aucune des dix Tribus n’était demeurée en Palestine après la captivité assyrienne, plus de 100 ans auparavant (2 Rois 17:18).
Esdras dit: «Les enfants d’Israël, les sacrificateurs et les Lévites, et le reste des fils de la captivité, firent avec joie la dédicace …» (Esdras 6:16). Ces gens-là étalent des sujets du royaume de Juda—pas de celui d’Israël—tout en étant des descendants d’Israël (Jacob).
Des noms et des généalogies apparaissent dans les livres d’Esdras et de Néhémie, et concernent ceux qui, de Babylone, revinrent en Palestine—et pourtant, on n’y trouve personne appartenant aux Dix Tribus! En conséquence, ceux qui se trouvaient à Jérusalem, au temps du Christ, appartenaient à ces trois tribus, non pas à la Maison d’Israël. De plus, la plupart, sinon tous, de ceux qui furent convertis, appartenaient à la tribu de Benjamin, comme Paul déclara en faire partie.
La Maison d’Israël commença à être «connue» sous le nom des Dix Tribus perdues! On les appelle maintenant par un autre nom, et ils parlent une langue différente!
Sous quel nom les connaît-on, de nos jours? Quels qu’ils soient, où qu’ils se trouvent, ce sont eux—et non pas les Juifs—qui détiennent le droit d’aînesse. Ce sont eux, et non pas les Juifs, qui, après que leur châtiment a pris fin (entre 1800 et 1803), ont dû hériter des promesses inébranlables que Dieu fit à Abraham. Ces promesses devaient se traduire par une grandeur, une puissance, une richesse et des ressources considérables à l’échelle nationale. Manassé était celui qui devait devenir la plus grande nation; Ephraïm, une multitude ou «commonwealth» de nations! Qui peuvent-ils être aujourd’hui? ▪
La suite sur...