L’Empire Romain Profane (deuxième partie)
La suite provenant de L’Empire Romain Profane (première partie)
Le Saint Empire romain Germanique
L’empire de Charlemagne, un des plus grands qui ait jamais régné en Europe, ne survécut même pas à son fils et successeur. Quand il se dissolu, les gens du côté occidental de son empire furent finalement connus sous le nom de Français. Les peuples germanophones, entre le Rhin et les Slaves dans l’Est, se développèrent en Allemagne. Le fait qu’il régnait sur les deux peuples explique pourquoi certains se disputent l’héritage national de Charlemagne.
Alors qu’il pourrait y avoir une certaine controverse quant aux racines de Charlemagne, il n’y en a aucune quand on en vient au rétablissement romain suivant. Otto le Grand, oint roi des Germains en 936, fut le premier d’une longue lignée d’empereurs germaniques à dominer l’arène politique européenne. Le pape lui conféra la couronne impériale en 962. Durant les 800 années suivantes, les rois allemands se proclamèrent eux-mêmes: «Empereurs romains de la nation allemande.»
Comme beaucoup de ceux qui suivirent ses traces, Otto fut un guerrier impitoyable. Il imposa énergiquement le «christianisme» par l’épée. l’Encyclopédie Britannica dit qu’il était «sujet à des explosions de violente colère», et que «sa politique était d’écraser toutes tendances à l’indépendance» (11ème édition, vol. 20, article «Otto i»).
Dans chaque nouveau territoire conquis, Otto installait avec soin de nouvelles colonies allemandes. Ceci marqua l’aube du nationalisme allemand. Antérieurement à ce temps, les Germains étaient encore largement divisés en tribus. «Mais quand leurs rois acquirent le droit d’être couronnés empereurs romains, ils devinrent eux-mêmes la race impériale. Ils commencèrent donc à prendre avec fierté le nom courant de Germains. Un sentiment national fut ainsi suscité, qui ne quitta jamais tout à fait les Allemands par la suite, même dans leurs périodes les plus sombres» Henry Northrop, Histoire du Monde, vol. 1, p. 529).
Cet esprit nationaliste, et de domination mondiale, est ce qui conduisit tellement de rois allemands à traverser les Alpes pour entrer en Italie, à la recherche de valeurs romaines. Bien que les relations entre les empereurs Allemands et les papes catholiques n’aient pas été sans compétition ni lutte pour la suprématie, ceci rend clair pourquoi leurs liaisons ont supporté l’épreuve du temps. Les empereurs allemands ont toujours su que la route vers la domination mondiale passait par Rome. De même, la papauté sait, depuis longtemps, que la seule voie pour propager vigoureusement sa religion, est de chevaucher la terrifiante bête politique brandissant l’épée.
Préserver l’Union
Bien qu’il n’y ait pas suffisamment de place pour parler de chaque empereur qui gouverna durant le troisième rétablissement du Saint Empire romain, il est au moins important de montrer la durée des liens étroits que plusieurs rois allemands allaient assurer avec la papauté. Les deux successeurs d’Otto le Grand, ses fils et petit-fils, passèrent le plus clair de leur temps, et moururent finalement, dans le voisinage de Rome. Ultérieurement, Henry iv (1056-1106), après avoir été excommunié par l’église, attendit devant le château du pape pendant trois jours, dans des conditions hivernales, avant que le pontife ne sorte pour lui accorder le pardon. Frédéric Barberousse (1152-1190) passa 15 années en Italie du Nord au cours de six expéditions militaires. Il avait, lui aussi, l’intention de garder vivants le pouvoir et l’ancienne gloire de l’empire romain.
Le petit-fils de Barberousse, Frédéric ii (1212-1250), fut le dernier grand empereur à régner durant cette renaissance de l’empire romain dominé par les Allemands. Frédéric fut le plus remarquable des empereurs allemands. Pour lui, le gouvernement idéal était un état totalitaire.
Comme les empereurs avant lui, Frédéric se considérait aussi lui-même tout à fait «religieux.» En 1224, il établit une loi permettant de brûler les hérétiques au bûcher. Le pape Honoré iii et son successeur, Grégoire ix, furent enchantés de ce projet.
Après la mort de Frédéric, l’empire romain s’endormit à nouveau—une autre vallée parmi les sept «pics montagneux.» La scène et le décor étaient prêts pour qu’une autre famille allemande, se faufile dans les bonnes grâces du Vatican dans sa quête de domination mondiale. La lignée royale de cette famille allait finalement couvrir 600 ans d’histoire!
La Dynastie des Habsburg
Pendant un certain temps, l’empire romain était resté sans empereur. En 1273, l’Autrichien Rudolf de Habsbourg fut couronné roi à Aachen [Aix-la-Chapelle], mais pas empereur. Au début, les Habsbourg semblaient plus concernés par la puissance de leur propre dynastie en Allemagne et en Autriche, qu’ils ne l’étaient par la domination du monde.
Ce ne fut pas avant le l5ème siècle que l’impérialisme allait jouer à nouveau un rôle clé dans les aspirations des rois germanophones. C’est-à-dire lorsque Frédéric v, roi de la dynastie Habsbourg d’Allemagne, fut couronné par le pape comme Saint Empereur romain. Ce titre resta dans la famille jusqu’à la fin de la dynastie en 1806.
La grandeur de la dynastie des Habsbourg s’étend plus dans la durée que dans la dynamique de ses dirigeants. Elle produisit cependant au moins deux rois remarquables, régnant successivement au l6ème siècle—Maximilien i er (1493-1519) et Charles v (1519-1556).
Maximilien posa la fondation d’un empire international en arrangeant deux mariages avec la Maison espagnole de Castille et d’Aragon. Dans un mariage, le fils de Maximilien, Philippe, fut marié à Jeanne, fille de Ferdinand et d’Isabelle. La généalogie de la dynastie des Habsbourg se partagea ainsi dans les lignées allemandes et espagnoles.
Ce fut Charles, fils de Philippe et de Jeanne, qui fut couronné Empereur romain, en 1520, sous le nom de Charles verset Il devint l’un des plus grands empereurs allemands dans l’histoire. Comme Frédéric ii, Charles croyait au règne suprême de l’empereur. Ce fut pendant son règne que cette quatrième renaissance du Saint Empire romain atteignit son apogée.
A l’âge de 19 ans, Charles devint le souverain de territoires allemands et espagnols, incluant l’Allemagne, la Bourgogne, l’Italie, et l’Espagne, avec ses considérables possessions outre-mer. Son royaume fut connu comme «l’empire où le soleil ne se couche jamais.» Jamais, depuis Charlemagne, un empereur allemand n’avait régné sur un territoire aussi vaste.
Avant son couronnement à Aachen, Charles s’est vu poser les questions traditionnelles par L’Electeur de Cologne: «Prendras-tu et garderas-tu, par tous les moyens convenables, la sainte foi catholique comme transmises aux hommes? Seras-tu le protecteur et le bouclier fidèle de la sainte église et de ses serviteurs? Soutiendras-tu et recouvreras-tu ces droits du royaume et ces possessions de l’empire qui ont été illégalement usurpés? … Te soumettras-tu au pontife romain et au Saint Empire romain?»
«Je le veux,» répondit Charles.
Dix ans plus tard il fut couronné empereur à Rome par le pape, et la liaison entre l’église et l’état était ranimée une fois de plus. Quoique Charles ait juré de défendre l’église catholique, il fit quelques vaines tentatives pour réparer la brèche dans le monde religieux, déclenchée par la rébellion de Luther en 1517. Néanmoins, sa persécution contre les Arabes et les Juifs est bien documentée. En fait, il fut au summum de sa puissance tandis que l’Inquisition romaine et espagnole faisait rage en Europe.
Après la mort de Charles la dynastie des Habsbourg se divisa en lignées espagnoles et autrichiennes. La lignée autrichienne des Habsbourg assuma encore le titre de «Empereurs romains de la nation allemande», tout comme leurs prédécesseurs cinq siècles auparavant, excepté le fait qu’ils ne faisaient plus de pèlerinage à Rome pour être couronnés par le pape. La fonction impériale devint héréditaire dans la lignée des Habsbourg.
A ce point, le pouvoir et la puissance de la quatrième réapparition du Saint Empire romain commençaient à décliner. La Réforme Protestante affaiblissait considérablement l’église de Rome, jadis dominante. Du côté séculier, la montée en puissance commençait à se transférer vers la France. La quatrième renaissance du «Saint» Empire romain était sur sa dernière jambe.
Quand Napoléon écrasa finalement ce qui restait de l’empire des Habsbourg au l9ème siècle, le dernier vestige du «Saint» Empire romain semblait détruit. Mais ce que les historiens ne réalisent pas, c’est que, quand Napoléon saisi pompeusement la couronne d’empereur des mains du pape et s’en couronna lui-même en 1804, le Saint Empire romain fut simplement transféré aux mains de l’ambitieux Français.
Après des siècles de domination autrichienne et allemande, le Saint Empire romain était à nouveau ravivé pour un bref intervalle sous la domination française. Ce fut l’empire romain déguisé. Napoléon entreprit de poursuivre les idéaux de Charlemagne, seulement dans un monde plus moderne. Comme les empereurs allemands avant lui, Napoléon se voyait lui-même régnant sur le monde—et une fois encore par l’entremise du Vatican.
La domination française fut de courte durée. Au cours du 20ème siècle, le même empire romain dressa sa tête menaçante pour la sixième fois, et une fois encore avec un «empereur» allemand et l’église catholique comme acteurs principaux. Quoique masqué par le progrès moderne, c’était partout encore le Moyen Age—cette fois sur une échelle beaucoup plus grande et avec des armements plus sophistiqués. (Nous en verrons davantage dans le chapitre quatre).
La Grande Erreur du Moyen Age
Durant le règne de Rudolf Habsbourg, au l3ème siècle, un homme nommé Jordan de Osnabrueck écrivit un livre sur la façon dont l’empire romain fut transféré aux mains des Allemands. Il ne fut pas le seul au Moyen Age à entretenir une telle idéologie. Ce furent les Allemands, comme beaucoup le pensent, qui avaient la tâche monumentale de gouverner et de préserver le Saint Empire romain. Mais pourquoi?
Souvenez-vous lorsque Charlemagne fut couronné, le pape l’appela l’empereur du quatrième empire mondial. L’idée que l’empire romain était le quatrième à gouverner le monde ne provenait pas de ce pape. En fait, des siècles auparavant, alors que le vieil empire romain existait encore, la plupart des Juifs et des Chrétiens pensaient qu’il serait le dernier royaume mondial à cause de ce que le prophète Daniel avait enregistré dans son livre.
Beaucoup d’érudits savaient que l’empire romain était prophétisé comme devant être le quatrième et dernier empire mondial. Mais au-delà de cela, ils interprétèrent tragiquement mal les prophéties de la Bible. C’est ce qui conduisit à tant de violence et d’effusion de sang durant le Moyen Age.
Les gens supposaient faussement que l’Antéchrist émergerait sur la scène mondiale une fois que l’empire romain cesserait. Ce que la Bible dit réellement c’est qu’après la disparition de ce quatrième empire de la scène, le Royaume de Dieu serait établi (Daniel 2:44).
Ceci aussi fut mal interprété, parce que, durant le Moyen Age, les gens pensaient que le Saint Empire romain était le Royaume de Dieu sur cette terre! Ceci exalta leurs aspirations et leurs lois pour une domination mondiale, au-dessus de celles de Dieu. Ainsi, la base pour la tragédie du Moyen Age reposait non pas sur un empire saint, mais sur un empire inspiré par Satan, sur de grossières et mauvaises interprétations de la Parole de Dieu.
Les Allemands, plus qu’aucun autre peuple, ressentaient qu’il était de leur devoir divin de préserver ce «Saint» Empire romain, afin que «l’Antéchrist» ne puisse apparaître. Tant et tant de fois encore, quand l’empire sombrait dans les profondeurs du trépas, il rassemblait, d’une manière ou d’une autre, encore assez de force pour se relever lui-même–ordinairement derrière un dirigeant puissant, le plus souvent Allemand, soutenu par un puissant chef religieux à Rome.
Ce que les gens de ces empires ne réussirent pas non plus à comprendre, c’était que ces résurrections romaines étaient elles-mêmes prophétisées dans La Sainte Bible de Dieu! La Bible prophétise sur quatre, et seulement quatre empires gouvernant le monde. Mais comme nous l’avons vu, cet empire final, après qu’il eut été écrasé en 476, devait resussiter encore dix fois, les sept dernières étant en relation avec l’autorité papale à Rome, en tant que «Saint Empire romain» ressuscité.
C’est ce même empire romain, sous des noms et titres nouveaux, qui ressuscita encore sous la domination allemande au début du 20ème siècle, et qui attend une dernière tentative, à nouveau poussé par une main européenne forte, probablement allemande.
Un appel à se souvenir
Le 8 Mai 1997, l’ancien président Allemand Roman Herzog reçut le prix International Charlemagne pour ses efforts à unifier l’Europe. Dans son discours d’acceptation, le Dr Herzog dit: «Pendant 1000 ans le destin de notre continent a tourné autour du choix entre une Europe cohésive ou fragmentée. Charlemagne, de qui notre prix tire son nom, fit de son propre choix particulier: la première unification de l’Europe. A une telle heure, la vérité doit être dite: c’est seulement en marchant à travers une mer de sang, de sueur et de larmes qu’il atteignit son but.»
Vraiment, l’histoire de l’unification européenne a été une des plus ensanglantée. Et l’Allemagne a été le plus grand auteur de l’Europe dans l’instigation de ce carnage.
Roman Herzog a longtemps été en Allemagne l’un des plus grands promoteurs pour l’unification européenne. Lui et nombre d’autres dirigeants européens ont fréquemment été attentifs à revenir à Charlemagne en tant que source d’inspiration derrière l’unification moderne.
Très bientôt maintenant, dix nations, ou groupes de nations, en Europe, se grouperont dans une union influencée par une grande église. Tout au début l’union semblera correcte. La religion, la prospérité, la puissance militaire. Mais les résultats finaux de cette union seront horrifiants. L’histoire confirme cela. Conspiration, trahison, effusion de sang, intolérance, exécution. Ces mots décrivent mieux le «Saint» Empire romain du Moyen Age.
Approximativement 40 millions de personnes furent massacrées durant la soi-disant: «Sainte Inquisition»—le vaccin cauchemardesque de la papaute contre le virus «heresie!». Les Inquisitions espagnoles et romaines éliminèrent pratiquement le protestantisme en Italie et en Espagne! Le monde n’a probablement jamais connu une période plus abominable que ces sombres et misérables années des l4ème, l5ème et l6ème siècles.
Les fruits historiques de cette union entre une puissante bête politique et une grande fausse église n’ont pas été saints—surtout profanes. Et quand ces fruits pourris seront révélés une dernière fois, le monde sera choqué. Comment quelque chose qui semble si droit—si religieux—pourrait-elle être si mauvaise? Cette réponse est trouvée écrite sur les milliers de pages de l’histoire. Plus important, Dieu l’a prophétisé il y a longtemps dans les pages du livre que presque personne ne lit ni n’étudie—la Sainte Bible. Peut-être est-il temps de saisir ce livre de l’étagère, d’en secouer la poussière, et de l’ouvrir. Vous serez surpris de la précision avec laquelle Dieu prédit l’avenir. ▪
La suite sur Hitler et le Saint Empire romain (première partie)