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Une galerie de tableaux
L'histoire a une tendance étrange à se répéter, car l'humanité semble particulièrement habile à ne pas en tirer les leçons. L'historien et philosophe français Alexis de Tocqueville a écrit : « L'histoire est une galerie de tableaux dans laquelle il y a peu d'originaux et beaucoup de copies ». On pourrait penser que nous sommes en train de faire une autre copie des événements des années 1930.
Dans une grande partie de l'Europe, la montée de la gauche et de la droite politiques a rendu de plus en plus difficile pour les voix centristes de trouver un terrain d'entente sur lequel construire une politique publique. Les politiciens actuels n'ont pas répondu aux préoccupations des citoyens sur des questions comme l'immigration, l'ordre public, les conditions sociales et économiques, ainsi que la sécurité nationale. Cette tension croissante entre le public et les dirigeants insensibles a conduit à une polarisation croissante de la pensée et de l'action politiques. Pour le citoyen moyen, le système démocratique avec ses représentants élus ne fonctionne pas bien et ne réagit pas adéquatement à l'évolution des conditions qui touchent les électeurs. La réaction naturelle est de se rallier derrière les voix persuasives qui appellent à un changement radical, que ce soit à gauche ou à droite.
C'est le terrain fertile de frustration et de colère, d'aliénation et de vulnérabilité dans lequel l'Europe se trouve aujourd'hui. Comme dans les années 1930, il y aura une forte réaction contre les forces économiques et sociales qui pèsent aujourd'hui sur de nombreux Européens. Et, comme dans les années 1930, la réaction peut sembler positive au premier abord, mais elle ne se terminera que par une répétition de la violence, comme le monde n'en a jamais vu. Puis, enfin, l'histoire commencera à devenir une « galerie de tableaux dans laquelle » il n'y a que des originaux.