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Un rapport de la Chambre des représentants révèle les échecs du retrait d'Afghanistan

Un rapport de la Chambre des représentants révèle les échecs du retrait d'Afghanistan

La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine a publié dimanche soir un rapport de 354 pages détaillant les défaillances administratives qui ont conduit au retrait chaotique des troupes américaines d'Afghanistan à la mi-août 2021.

Cécité volontaire : Le rapport, intitulé « Cécité volontaire : une évaluation du retrait d'Afghanistan de l'administration Biden-Harris et du chaos qui s'en est suivi », est le fruit d'une enquête de presque deux ans menée par les républicains de la Chambre des représentants. Elle met en évidence de nombreuses failles dans le retrait. Par exemple :

• Il n'y avait pas de plan opérationnel pour le retrait.

• La décision pour évacuer les non-combattants est survenue trop tard.

• Il y a eu des échecs en matière de communication entre les États-Unis et les autorités afghanes.

• Des problèmes administratifs ont empêché aux civils de quitter le pays.

• L'absence de gestion des évacuations, notamment le manque d'avions d'évacuation et l'absence de lignes directrices concernant les personnes éligibles à être évacuées, a entraîné le traitement de milliers d'évacuations sans papiers. Un employé du département d'État a déclaré à la commission que le gouvernement n'avait « aucune idée si les personnes évacuées représentaient des menaces ».

• Le département d'État n'a pas tenu compte des avertissements, notamment celui concernant l'attentat suicide à Abbey Gate, qui a entraîné la mort de 13 soldats américains et de plus de 150 Afghans. Le secrétaire d'État adjoint à la gestion et aux ressources, Brian McKeon, a déclaré à l'époque aux responsables militaires en Afghanistan : « Au département d'État, nous avons une tolérance au risque beaucoup plus élevée que la vôtre. »

• L'ambassadeur à l'Afghanistan, Ross Wilson, a pris deux semaines de vacances avant le retrait, puis a fui l'ambassade avant tout son personnel, sous prétexte qu'il était atteint du COVID-19.

• L'administration Biden-Harris a rejeté les recommandations selon lesquelles une présence militaire réduite devrait rester dans le pays.

• Les États-Unis ont abandonné des équipements militaires d'une valeur d'environ 7 milliards de dollars.

Notre enquête révèle que l'administration Biden-Harris avait les informations et la possibilité de prendre les mesures nécessaires pour planifier comment faire face à l'effondrement inévitable du gouvernement afghan, afin que nous puissions évacuer en toute sécurité le personnel américain, les citoyens américains, les détenteurs de cartes vertes et nos courageux alliés afghans. Cependant, à chaque étape, l'administration a préféré maintenir son image au lieu de privilégier la sécurité.
—Michael McCaul, président de la commission des Affaires étrangères

Contre-mémo : Lundi, Gregory Meeks, membre démocrate de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, a publié son propre mémo, critiquant le rapport et imputant le retrait chaotique au président Donald Trump.

Selon M. Meeks, c'est le président Trump qui porte la faute, car il a signé l'accord de Doha avec les talibans en février 2020, qui fixait une date limite pour le retrait du personnel militaire américain.

La Maison Blanche et de nombreux médias de gauche affirment que Biden et Harris ont été contraints à retirer les forces américaines de façon désordonnée.

En raison du mauvais accord conclu par l'ancien président Trump avec les talibans pour quitter l'Afghanistan avant mai 2021, le président Biden a hérité d'une position intenable.
—Sharon Yang, porte-parole de la Maison Blanche

Ce rapport de la Chambre des représentants sur les Affaires étrangères explique cependant que des hauts fonctionnaires ont conseillé à Biden de ne pas retirer ses forces de l'Afghanistan parce que les talibans avaient violé les conditions de l'accord de Doha, qui n'était donc plus contraignant. Néanmoins, Biden a obligé ses militaires à battre en retraite.

La crédibilité de l'Amérique sur la scène internationale a été gravement entamée après que nous avons abandonné nos alliés afghans aux représailles des talibans, le peuple afghan que nous avions promis de protéger. Et le préjudice moral causé aux vétérans américains et à ceux qui servent encore reste une tache sur l'héritage de cette administration.
—Rapport sur les Affaires étrangères de la Chambre des représentants

Pourquoi l'Afghanistan ? Ce retrait a marqué la fin d'une opération militaire américaine de près de 20 ans, déclenchée par l'attaque terroriste contre les tours jumelles le 11 septembre 2001.

Avant le retrait, les talibans ont renversé le gouvernement et l'armée afghans pour lesquels les États-Unis avaient dépensé des milliards de dollars et envoyé du personnel militaire afin de les mettre en place. Avant même que les États-Unis ne se retirent, les talibans avaient pris le pouvoir.

Le retrait de l'Amérique n'était pas seulement mal planifié, c'était une opération honteuse visant à déshonorer la nation.

En savoir plus : Lisez « Afghanistan : un an plus tard ».