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Un nombre record de Syriens obtiennent la citoyenneté allemande
L’Allemagne a naturalisé 200 100 personnes l’année dernière, soit le nombre le plus élevé depuis le début de l’enregistrement des données en 2000. Selon les données publiées le 28 mai par l’Office fédéral des statistiques de Wiesbaden, en Allemagne, 75 500 personnes (38 pour cent) étaient des Syriens dont l’âge moyen était de 24,5 ans. La plupart étaient des hommes (64 pour cent). Ces nouveaux citoyens ont désormais une multitude de possibilités devant eux, y compris celle de s’engager dans l’armée allemande.
Lors de la crise des réfugiés de 2014 à 2016, près de 5 pour cent de la population syrienne s’est déplacée en Allemagne. Angela Merkel, la chancelière allemande de l’époque, a proclamé avec audace : « Wir schaffen das ! » (Nous pouvons le faire !). En réalité, cela a causé de graves problèmes : de nombreux Syriens ont refusé de s’assimiler, n’ont pas appris l’allemand, ont pesé sur la société et sont devenus des délinquants, voire des terroristes.
Dans d’autres cas, l’immigration a été plus fructueuse. Des milliers de Syriens ont trouvé un nouveau foyer en Allemagne, ont poursuivi leurs études, sont entrés sur le marché du travail et ont même obtenu la citoyenneté allemande. Ces réussites jouent un rôle important dans les relations entre l’Allemagne et la Syrie.
À propos de ces Syriens, le site Internet de la Bundeswehr allemande déclare :
Nombre d’entre eux ont un niveau d’études bien supérieur à la moyenne syrienne. Ils ont souvent obtenu des diplômes encore plus élevés en Allemagne. C’est à juste titre que l’on parle de la « future génération » syrienne. À Berlin et à Damas, il est probable que leurs forces, leurs compétences et leurs contacts seront nécessaires à la Syrie lorsque le pays sera reconstruit. Certains « germano-syriens » ont même pris des fonctions politiques en Allemagne ou ont l’intention de se présenter aux élections législatives allemandes. Cela pourrait également entraîner une évolution de la politique allemande à l’égard de la Syrie. En ce qui concerne l’économie allemande, les contacts personnels et les liens étroits de nombreux Syriens avec leur pays d’origine pourraient ouvrir la voie à de nouvelles relations commerciales. Cela leur donnerait un avantage certain sur leurs concurrents internationaux lorsqu’il s’agira d’attribuer des contrats d’aide à la reconstruction.
C’est en vue de cette reconstruction que l’Allemagne a accueilli des réfugiés syriens. En 2016, la Bundeswehr, en coopération avec l’Agence fédérale pour l’emploi, a formé des réfugiés syriens à des connaissances et compétences civiles afin de les aider sur le marché du travail allemand et de contribuer potentiellement à la future reconstruction de leur pays.
De 2012 à la fin de 2022, Berlin a versé 18,5 milliards de dollars pour aider la Syrie et les pays voisins. Au cours des deux dernières années, elle s’est engagée à verser 2 milliards de dollars supplémentaires. Mais pour que la Syrie soit reconstruite, il faut d’abord qu’elle devienne sûre.
Se battre avec l’Allemagne pour la Syrie ?
La Bundeswehr a offert à de nombreux réfugiés syriens des possibilités de formation, ce qui a incité certains d’entre eux à s’engager dans l’armée. Eihab Mastou a expliqué au Südkurier qu’un stage de deux jours dans une unité d’infanterie de la Bundeswehr l’avait incité à demander la citoyenneté pour pouvoir s’engager dans l’armée.
Le journal allemand Bild am Sonntag a rapporté en 2016 qu’un soldat allemand sur quatre était issu de l’immigration. Étant donné que bon nombre des Syriens qui ont récemment reçu un passeport allemand sont en âge de servir dans l’armée, cela pourrait être une possibilité attirante.
Environ 3 000 musulmans sont engagés dans l’armée allemande. Bernhard Felmberg, évêque militaire protestant, a déclaré à la Deutsche Welle : « Étant donné qu’un nombre croissant de musulmans servent dans la Bundeswehr, je soutiens expressément l’idée de donner à ces soldats la possibilité de bénéficier d’une assistance pastorale dans leur religion. »
Les forces armées allemandes connaissent une grave pénurie de soldats. Comme l’a écrit Politico en février : « Le nombre de soldats est tombé à un niveau historiquement bas de 180 000, et quelque 20 000 nouvelles recrues sont nécessaires rien que pour remplacer ceux qui partent chaque année, sans parler de porter les effectifs à un niveau capable de défendre sérieusement le pays. »
Bientôt, l’Allemagne pourrait avoir besoin de bien plus que 20 000 nouvelles recrues. D’où viendront-elles ?
En janvier, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a suscité un débat en proposant que les étrangers s’engagent dans l’armée allemande, ce qui pourrait les aider à obtenir la citoyenneté. Si les Syriens sont prêts à se battre pour l’Allemagne sur un théâtre étranger, dans quelle mesure seraient-ils prêts à se battre avec l’Allemagne pour leur propre pays ?
Depuis des années, la Bundeswehr envisage une mission militaire en Syrie. Selon le site web de la Bundeswehr, « Une chose pourrait s’avérer très utile à la Bundeswehr dans ce domaine : à savoir, la grande popularité de l’Allemagne en Syrie et l’« équilibre relatif » de la politique allemande dans l’ensemble du Moyen-Orient. »
Une alliance commune
Il est peu connu que le régime raciste d’Adolf Hitler a déployé plus de 70 000 musulmans pendant la Seconde Guerre mondiale. En 2015, Deutschlandfunk Kultur a écrit :
Dès lors, le régime nazi courtisa les musulmans en tant qu’alliés et tenta de les inciter à lutter contre ce qu’il appelait leurs ennemis communs, tels que l’Empire britannique, l’Union soviétique, les États-Unis, et les Juifs. Les préoccupations racistes furent mises de côté avec un pragmatisme étonnant. […]
Les propagandistes allemands politisèrent le Coran et le concept de djihad afin d’inciter les musulmans à la violence religieuse contre les Alliés.
Parallèlement, la Wehrmacht et la Waffen SS recrutèrent à partir de 1941 des dizaines de milliers de musulmans : Bosniaques, Albanais, Tatars de Crimée, et musulmans du Caucase et d’Asie centrale.
Pour comprendre l’avenir, nous devons consulter l’histoire, et c’est surtout le cas lorsque l’histoire correspond à la prophétie. Après l’attaque terroriste du 7 octobre, le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, a noté : « [L]ors de la Seconde Guerre mondiale, les nations arabes se sont alliées à l’Allemagne. Cela pourrait-il se reproduire ? Eh bien, la prophétie biblique dit que c’est ce qui arrivera, et nous devons surveiller cette évolution de très près » (17 novembre 2023).
Dans son article de janvier 2024 intitulé « Tout en surveillant Gaza—surveillez l’Allemagne », il a ajouté :
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le régime nazi entretenait des relations plus ou moins étroites avec le Yémen, la Syrie, l’Irak, le Liban, l’Arabie saoudite et l’Afghanistan, ainsi qu’avec la Turquie. Par la conquête militaire, les puissances de l’Axe ont pénétré en Libye, en Égypte, au Maroc, en Algérie et en Tunisie.
La Syrie revêt aujourd’hui une importance particulière pour l’Allemagne en raison de son emplacement stratégique et de ses centaines de milliers de réfugiés potentiels. Une prophétie du temps de la fin dans le Psaume 83 dit que la Syrie s’alliera avec « l’Assyrie », l’Allemagne d’aujourd’hui. Cela nécessitera un changement d’alliés de la Syrie par rapport à la situation actuelle ; cependant, les signes de ce changement à venir sont évidents.
Pour en savoir plus, visionnez l’épisode de La clef de David avec M. Flurry, intitulé « L’Iran perd la Syrie au profit de l’Allemagne ».