Un échange de prisonniers donne l'air de faiblesse au chancelier allemand
L'échange de prisonniers effectué le 1er août, lors duquel la Russie a libéré 16 prisonniers occidentaux et dissidents russes, s'avère une source de controverse pour le chancelier allemand Olaf Scholz.
Parmi les Occidentaux libérés, cinq étaient de nationalité allemande. Certains des dissidents russes ont reçu l'asile en Allemagne, et Scholz leur a accueilli lors de leur arrivée à Bonn. Le principal homme que la Russie voulait récupérer, Vadim Krasikov, avait été incarcéré en Allemagne pour avoir assassiné un dissident tchétchène à Berlin.
Autorisation allemande : La libération de Krasikov était l'objectif principal du président russe Vladimir Poutine. Cela a nécessité le feu vert de Scholz.
Le président des États-Unis, Joe Biden, aurait personnellement sollicité la libération de Krasikov auprès de Scholz en janvier, estimant que sa libération était essentielle à tout accord. Scholz aurait dit à Biden : « Pour vous, je vais le faire. »
Mais, selon le Wall Street Journal, « l'ensemble des services de sécurité allemands, des ministres de premier plan, des diplomates de haut rang et des juristes du gouvernement se sont opposés à sa libération ». Aucun des prisonniers retournés en Allemagne n'avait le rang ou l'importance de Krasikov.
Pour effectuer cette libération, Scholz a fini par aller à l'encontre des opinions initiales de la quasi-totalité de son équipe.
• La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, était l'une des principales opposantes à l'accord avant que le chancelier ne la rappelle à l'ordre.
• Le ministre de la Justice, Marco Buschmann, a qualifié la libération de Krasikov de « concession amère ».
• Roderich Kieswetter, qui dirige le comité de surveillance des services de renseignement du Bundestag, a déclaré que cette décision était « extrêmement problématique » et constituait un mauvais précédent.
• Le radiodiffuseur public Deutsche Welle a cité le parlementaire Michael Roth qui a qualifié l'échange de « pacte avec le diable ».
Pourquoi Scholz a-t-il agi de la sorte ? Ses bonnes relations avec Biden ont peut-être joué un rôle. Scholz ne veut pas que Donald Trump revienne à la Maison Blanche. Peut-être voulait-il donner à Biden et à Kamala Harris une image publique gagnante en matière de politique étrangère.
L'Allemagne et la Russie ont également une longue histoire de collaboration dans le contexte de la guerre menée par Poutine en Ukraine. Poutine a peut-être offert à Scholz une concession sécrète.
Un chancelier faible : Quelle que soit la raison de l'accord, Scholz semble faible, comme s'il prenait le parti des intérêts d'autres pays puissants au détriment des siens. Il a l'air d'un chancelier qui se laisse faire.
Il est peu probable que M. Scholz perde son poste en raison de cette affaire. Or, compte tenu de toutes les crises qui font rage dans le voisinage de l'Europe, y compris la guerre de la Russie en Ukraine, la guerre d'Israël à Gaza, l'afflux permanent de réfugiés et de migrants, et les disputes avec d'autres pays de l'Union européenne comme la Hongrie de Viktor Orbán, ce n'est pas le moment d'avoir l'air faible.
Un dirigeant allemand fort est imminent : Les élections législatives allemandes sont prévues pour l'année prochaine, mais la coalition de Scholz est faible. L'échange de prisonniers ne sera probablement pas le facteur décisif qui brisera la coalition de Scholz, mais celle-ci pourrait s'effondrer avant 2025. Cet échange de prisonniers inégal et polarisant est une goutte d'eau de plus dans un vase prêt à déborder.
Plus le dirigeant actuel de l'Allemagne est faible, plus les Allemands réclament un dirigeant fort. En 2025, ils auront la possibilité d'en obtenir un.
« Il y a plusieurs indications dans les actualités mondiales qui laissent présager qu'un dirigeant allemand fort est imminent. Lorsqu'il arrivera au pouvoir, ce monde sera choqué comme il ne l'a jamais été auparavant. »
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