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Tirer les enseignements de l’histoire négative
Les récents mouvements sociaux aux États-Unis cherchent à effacer l’histoire des États-Unis. Des statues sont défigurées et détruites. Le drapeau et l’hymne national des États-Unis sont diabolisés comme étant racistes. Même le film Autant en emporte le vent (Gone With the Wind) est désormais banni des réseaux américains.
Ce mouvement anti-histoire actuel a fait la une des journaux en 2018, lorsque des manifestants ont abattu des statues de dirigeants confédérés après les manifestations raciales à Charlottesville, en Virginie.
Le producteur de documentaires Ken Burns a récemment déclaré que les statues confédérées « sont du racisme commémoré dans nos espaces publics ».
Sous la pression des manifestants et des médias, certains responsables municipaux sont passés à l’acte en enlevant diverses statues illustrant l’histoire des États-Unis.
Comme pour toute nation, l’histoire des États-Unis a connu des périodes positives et négatives. L’esclavage et la guerre civile furent des chapitres amers. Mais ces chapitres méritent-ils d’être rappelés ? Pouvons-nous tirer des leçons des erreurs et des réussites du passé ?
Nous trouvons la réponse à cette question dans un endroit inhabituel—les derniers jours de l’Union soviétique.
Le 29 mai 1990, Boris Eltsine fut élu à la tête de l’État russe. Cependant, Mikaël Gorbatchev était toujours le dirigeant de l’Union soviétique, et la Russie était l’un des 15 pays de l’Union.
Une lutte de pouvoir s’ensuivit entre Eltsine et Gorbatchev. Gorbatchev avait toujours le contrôle sur les médias et l’armée, mais le peuple russe était favorable à Eltsine.
Un nouveau traité promettait d’étendre les libertés aux nations soviétiques. De nombreux responsables soviétiques craignaient que cela n’entraîne l’effondrement final de l’Union soviétique. Le 17 août 1991, de hauts responsables du KGB et des membres du Parti soviétique se rencontrèrent pour discuter de la possibilité d’un coup d’État militaire.
Selon l’auteur Conor O’Clery dans son livre, Moscou, le 25 décembre 1991, certains dirigeants soviétiques ont estimé que « si Gorbatchev ne voulait pas diriger [l’Union soviétique], et s’ils [le KGB] ne pouvaient pas le contrôler, il devrait être forcé de quitter la scène ».
Le coup d’État échoua finalement. O’Clery écrit que « Gorbatchev fut diminué par l’expérience, et la stature de Eltsine s’améliora considérablement ». Gorbatchev pouvait sentir son pouvoir décliner.
Puis, le 1er décembre 1991, l’Ukraine força une crise constitutionnelle en recherchant l’indépendance. Gorbatchev, qui avait toujours le contrôle de l’armée soviétique, devait décider s’il utiliserait l’armée pour imposer une nouvelle union.
M. Gorbatchev réfléchissait.
« La perspective, même l’opportunité, d’une mesure aussi radicale a été envisagée... par Gorbatchev lui-même », écrit O’Clery. Gorbatchev aurait pu entrer en guerre—son autorité pour utiliser l’armée n’était pas contestée, à l’époque.
Mais comme l’histoire le montre, il n’utilisa pas l’armée pour forcer une nouvelle union. Pourquoi ? La réponse nous ramène à l’histoire de la guerre civile américaine.
O’Clery écrit : « Gorbatchev accordera plus tard une partie du mérite de sa décision de ne pas demander aux militaires d’intervenir, à sa lecture du roman de Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent (Gone With the Wind), avec sa description graphique des terribles pertes et des sacrifices de la guerre.
Alors que certains aux États-Unis cherchent à détruire l’histoire de la guerre civile décrite dans Autant en emporte le vent (Gone With the Wind), le dernier dirigeant de l’Union soviétique utilisa cette même histoire pour sauver son peuple.
Dans 1 Corinthiens 10 : 11, Paul nous exhorte à nous souvenir de notre histoire—la bonne et la mauvaise : « Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. »
L’histoire de l’ancien Israël nous montre ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Israël a fait des erreurs, et il nous est demandé d’apprendre de ces erreurs, et de ne pas brûler les livres d’histoire, et prétendre que cela ne s’est jamais produit.
Qui l’histoire honorera-t-elle ? Honorera-t-elle le citoyen américain qui, dans un accès de rage ignorante, a détruit sa propre histoire ? Ou honorera-t-elle le dirigeant soviétique qui a utilisé les leçons de cette même histoire américaine pour sauver la vie de son propre peuple ?