Un membre d’une unité d’infanterie mécanisée de la Bundeswehr s’entraîne le 18 avril à Munster, en Allemagne. [SEAN GALLUP/GETTY IMAGES]
Surveillez l’alliance anti-iranienne de l’Allemagne
Le 14 avril, l’Iran a directement attaqué Israël avec des centaines de drones. Juste après, le journal allemand Welt a écrit qu’avec l’augmentation de la pression sur Israël, « on verra également si l’Allemagne conserve un pouvoir politique quelconque dans le monde arabe qui serait en mesure de contribuer à une alliance contre l’Iran, stabilisant ainsi la région ».
Pour les lecteurs de longue date de la Trompette, il s’agirait d’une déclaration extraordinaire. L’Allemagne travaille à forger une alliance des nations arabes contre l’Iran. Nous avons prévu cette évolution depuis des années, en nous basant sur une mystérieuse prophétie biblique.
La prophétie en question se trouve dans le Psaume 83. Là, il est question d’une alliance qui se développe en ce moment même. En fait, cette « alliance contre l’Iran » dirigée par l’Allemagne est le précurseur direct de l’alliance du Psaume 83 !
Sans en être conscients, les spécialistes géopolitiques sont en train de parler de cette alliance prophétisé !
Or, comme nous le verrons, tenir tête à l’Iran n’est qu’un aspect de l’objectif de cette alliance.
Le pouvoir politique de l’Allemagne
Quelle est la véritable force du « pouvoir politique de l’Allemagne » au Moyen-Orient à l’heure actuelle ? Cette nation est la plus importante d’Europe ; elle entretient des relations étroites avec Israël, la Turquie et de nombreux pays du monde arabe. Les relations que l’Allemagne a nouées au cours des dernières décennies sont bien plus calculées que les gens ne le pensent.
Au fil des ans, l’armée allemande a déployé de petites poignées de soldats, allant jusqu’à quelques milliers, au Moyen-Orient et dans les régions environnantes. Elle contribue ou a déjà contribué à des missions militaires en Afghanistan, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, à Djibouti, en Érythrée, en Éthiopie, en Indonésie, en Jordanie, au Koweït, au Liban, au Libéria, en Libye, au Mali, au Niger, au Rwanda, en Somalie, au Soudan du Sud, au Soudan, en Turquie et au Sahara occidental. Elle a soutenu diverses missions militaires en Méditerranée et participe actuellement à une opération contre l’État islamique en Syrie et en Irak, basée en Jordanie.
L’Allemagne vend également des milliards de dollars d’armes à des pays comme l’Algérie, le Bahreïn, l’Égypte, l’Arabie saoudite, la Turquie, les Émirats arabes unis, le Qatar… la liste est encore longue. En outre, elle entretient des liens diplomatiques étroits avec ces pays et d’autres de la région.
Récemment, l’Allemagne a stationné des troupes à Chypre en vue d’une éventuelle intervention dans le conflit Israël-Hamas. Elle contribue à une mission européenne en mer Rouge, qui agit indépendamment d’une mission américaine dans la région. Elle livre des armes à Israël tout en acheminant de l’aide à Gaza. L’Allemagne s’est efforcée de se présenter comme un allié d’Israël dans la région tout en maintenant de bonnes relations avec ses voisins arabes. Cette stratégie porte ses fruits.
Après l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que la parole de l’Allemagne au Moyen-Orient était importante « parce qu’Israël sait que l’Allemagne est à ses côtés, mais », a-t-il ajouté, « notre pays a également de bonnes relations avec les pays arabes voisins ».
Avec le soutien de ce bloc de pouvoir ad hoc au Moyen-Orient, l’Allemagne s’oppose à l’hégémonie iranienne, sans même que l’Iran le sache.
Intérêts opposés
« L’Afrique du Nord est en train de devenir un champ de bataille avec des implications prophétiques extrêmement importantes », ai-je écrit dans notre numéro d’avril 2013 de la Trompette. « L’Iran a l’intention d’être la puissance la plus forte dans toute la région, et étend sa portée à travers l’Afrique du Nord. Mais l’Iran n’est pas le seul à s’intéresser à l’Afrique. L’Allemagne fait également des percées importantes. Ces deux puissances s’efforcent de contrôler le plus possible l’Afrique du Nord. Elles se heurteront inévitablement l’une à l’autre. »
Deux ans plus tard, en 2015, le lieutenant-colonel André Wüstner, président de l’Association des forces armées fédérales allemandes, a déclaré qu’un « cercle de feu » islamique s’étendait « de l’Afghanistan à l’Afrique en passant par le Yémen, la Syrie et l’Irak ».
L’Allemagne est parfaitement consciente de ce champ de bataille. Elle travaille méticuleusement à protéger ses intérêts dans cette région. L’Afrique est un continent riche en ressources, et si l’Allemagne espère devenir indépendante du pétrole et du gaz russes, elle doit l’exploiter davantage. En même temps, l’Iran devient de plus en plus imprévisible et agressif. Il s’avère de plus en plus difficile à le contenir. Cela menace non seulement l’existence d’Israël, mais aussi les objectifs de l’Allemagne.
Non seulement les mandataires iraniens au Moyen-Orient et en Afrique mettent en péril les projets de l’Allemagne dans la région : ils sont également à l’origine d’importants afflux de réfugiés, voire de terrorisme, et cela finit par toucher l’Europe. Plus récemment, l’économie allemande a souffert du blocus en mer Rouge mené par l’Iran. Cette situation nuit au commerce entre l’Europe et l’Asie, car les marchandises doivent être réacheminées autour de l’Afrique, ce qui fait grimper en flèche les coûts de transport.
Cette crise a donné à l’Allemagne une raison majeure d’intervenir en mer Rouge. Elle a pourtant refusé de participer à la mission internationale dirigée par les États-Unis : au lieu de cela, elle a pris la tête d’une mission navale indépendante dans le cadre de l’Union européenne. C’est ce que nous constatons de plus en plus souvent : l’Allemagne poursuit ses propres opérations stratégiques—et celles-ci sont axées sur une confrontation avec l’Iran !
Par conséquent, toute escalade en mer Rouge entraînerait l’Allemagne dans une confrontation directe avec l’Iran.
À propos de cette mission européenne, Welt fait remarquer : « Mais dans ce cas, les forces armées allemandes seraient également prises entre deux feux. La marine allemande assure déjà la sécurité de la navigation commerciale dans le cadre d’une mission de l’UE dans une zone maritime qui pourrait bientôt devenir un véritable champ de bataille. »
En effet : la mer Rouge devient rapidement un véritable champ de bataille. Elle est prête à exploser ! L’Allemagne en est consciente.
À Gaza, le Hamas, mandataire de l’Iran, est en train de subir de lourdes pertes. Cependant, en mer Rouge, les terroristes houthis—également parrainés par l’Iran—sont très actifs. L’État hébreu est également confronté à de graves problèmes dans le nord du pays en raison du Hezbollah au Liban. Le Hezbollah disposerait de 140 000 missiles assez puissants pouvant facilement atteindre Israël. Il est également possible qu’on assiste bientôt à une implication accrue et beaucoup plus directe de la part de l’Iran. C’est effectivement un champ de bataille, et ça chauffe !
L’Allemagne a convaincu plusieurs pays européens d’entrer dans ce champ de bataille.
Lors d’une interview conjointe réalisée par FAZ, le ministre français de la Défense a déclaré, avec son homologue allemand : « Une mission militaire européenne extraordinaire est en train de se dérouler [en mer Rouge], dans le but de sauvegarder nos intérêts commerciaux communs en utilisant nos frégates à protéger le trafic maritime. À certains égards, on accomplit plus aujourd’hui que ce qu’on pourrait accomplir avec une armée européenne qui met en œuvre des missions sur mesure. »
Ces missions militaires européennes conjointes sont sans doute menées par l’Allemagne afin de servir ses propres ambitions. Pourtant, la France est une participante enthousiaste. Elle trouve cela « extraordinaire ». Elle semble n’avoir aucune idée des véritables objectifs de l’Allemagne. (Je l’explique dans l’article de couverture de notre dernier numéro de la Trompette, « L’ignorance mortelle de la France à l’égard de l’Allemagne »).
L’Allemagne veut prendre le contrôle du Moyen-Orient ! La prophétie biblique montre qu’elle va réussir. Et le Psaume 83 fournit de nombreux détails sur la manière dont cela se passera.
Planification stratégique
Dans certaines régions, l’Allemagne a activement fait pression en faveur d’une intervention militaire ; dans d’autres, elle s’est abstenue, à la grande surprise de ses alliés. En 2011, les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ont souhaité une intervention militaire en Libye. L’Allemagne a refusé d’y participer. Cette décision a suscité l’indignation de la communauté internationale ; certains estiment que cela a même coûté à l’Allemagne sa chance d’obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.
Comprenons bien : il ne s’agit pas d’une réticence militaire, mais plutôt d’une planification stratégique.
Rappelez-vous, l’Allemagne n’a pas montré de telles réticences en mars 1999, lorsqu’il était question des Balkans. À cette époque, l’Allemagne a participé à une campagne de bombardements aériens, menée par l’OTAN contre la Yougoslavie. Il s’agissait de la première action militaire de l’Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce fut un acte brutal, et c’était l’Allemagne qui a orchestré les frappes en coulisses.
Les Balkans constituent un accès crucial à la mer Méditerranée et relient l’Europe au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord. L’Allemagne a tenté en vain de conquérir cette région au cours des deux guerres mondiales. Pourtant, aujourd’hui, elle a plus ou moins l’emprise sur cette région.
L’Allemagne a donc connu le succès dans de telles interventions. Mais si elle a correctement calculé qu’elle était en mesure de pénétrer dans les Balkans à l’époque, elle a également reconnu qu’en ce qui concerne la Libye, l’Iran aurait le dessus dans le chaos qui en résulterait.
À l’insu de ses alliés occidentaux, l’Allemagne poursuit sa propre stratégie au Moyen-Orient. Elle s’oppose fermement à certaines des missions de ses plus proches alliés, et reste déterminée à poursuivre ses propres objectifs. Bien qu’il y ait quelques recoupements avec les souhaits des États-Unis et d’autres pays européens, il existe également de nombreuses différences qui peuvent laisser perplexe. En 2012, par exemple, l’Allemagne s’intéressait beaucoup plus à la Syrie qu’à la Libye. Cela correspondait à ses ambitions plus larges pour la région.
Personne ne semble comprendre ce que fait l’Allemagne au Moyen-Orient.
Cette nation, qui a déclenché les guerres les plus brutales de l’histoire, poursuit ses propres objectifs. Nous devons comprendre ce qu’ils sont, car cela entraînera sur le monde un bouleversement bien plus important que celui de la Seconde Guerre mondiale.
Deux alliances s’affrontent
Daniel 11 : 40 parle d’un « roi du midi ». Comme l’explique ma brochure sur le sujet, cela désigne l’islam radical dirigé par l’Iran.
Or, le Psaume 83 montre que certaines grandes nations ne s’allieront pas à l’Iran ; au lieu de cela, elles rejoindront une alliance opposée, dirigée par l’Allemagne.
Daniel 11 : 42-43 indique que l’Irak, l’Égypte, la Libye et l’Éthiopie s’allieront à l’Iran et seront ensuite conquis par une Europe dirigée par l’Allemagne. Ces nations sont absentes de l’alliance du Psaume 83.
Les versets 6 à 9 du Psaume 83 énumèrent 10 nations qui font partie de l’autre alliance : « Les tentes d'Édom et les Ismaélites, Moab et les Hagaréniens, Guebal, Ammon, Amalek, les Philistins avec les habitants de Tyr ; l'Assyrie aussi se joint à eux, elle prête son bras aux enfants de Lot. Pause. »
À propos de cette mystérieuse alliance, Lange’s Commentary déclare : « L’histoire ne transmet aucune trace de la crise nationale au cours de laquelle les nations énumérées [dans ce psaume] ont formé une ligue… ». Les commentaires sont unanimes : une telle alliance n’a jamais existé dans l’histoire. C’est parce qu’il s’agit d’une prophétie destinée à ce temps de la fin !
Quel serait l’intérêt d’énumérer ces nations anciennes, qui ne se sont jamais alliées dans le passé, si ce n’est que cela a une signification pour nous aujourd’hui ? Elle ne doit s’accomplir qu’en ce temps de la fin ; cela ne désigne aucune autre époque.
Nous devons comprendre l’identité de ces nations. Voici les noms modernes de ces nations, selon l’Ambassador College sous la direction de Herbert W. Armstrong :
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Édom et Amalek correspondent à la Turquie moderne.
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Les Ismaélites sont l’Arabie saoudite et d’autres États du Golfe, comme les Émirats arabes unis et Bahreïn.
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Moab et Ammon correspondent tous deux à la Jordanie.
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Les Hagaréniens habitaient autrefois le pays connu aujourd’hui sous le nom de Syrie.
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Les Philistins sont les Arabes palestiniens modernes habitant à Gaza et même en Cisjordanie.
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Guebal et Tyr correspondent au Liban.
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L’Assyrie fait référence à l’Allemagne actuelle.
En identifiant ces peuples, nous ne sommes pas en mesure d’être tout à fait exacts ; pourtant, cela permet une bonne compréhension générale.
Examinons comment l’Allemagne cultive activement ces relations aujourd’hui.
Une alliance en herbe
L’histoire de l’Allemagne avec la Turquie remonte à plusieurs siècles. Le président allemand Frank-Walter Steinmeier s’est rendu en Turquie du 22 au 24 avril et a qualifié le président Recep Tayyip Erdoğan d’« ami précieux ». Malgré le fait que la Turquie a largement rejeté les États-Unis et les valeurs occidentales, elle est une amie précieuse pour l’Allemagne. Une grande partie des exportations d'armes allemandes sont destinées à la Turquie. Comment expliquer cela ?
Dans le monde arabe, les principaux partenaires commerciaux de l’Allemagne sont les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. L’Allemagne est le principal partenaire commercial européen de la Jordanie. Il existe une histoire méconnue qui a vu des fonctionnaires nazis renforcer les services de renseignement de la Syrie. Les Arabes palestiniens bénéficient actuellement d’un soutien important de l’Allemagne, tant sur le plan matériel que politique, en vue de les aider à créer leur propre État. L’Allemagne est également le troisième plus grand donateur au Liban après les États-Unis et l’UE (bien que l’Allemagne ne soit pas satisfaite du gouvernement actuel et plaide en faveur des « réformes fondamentales »).
Par le biais de ses relations diplomatiques, ses exportations d’armes, ses dons financiers, et même le déploiement de troupes, l’Allemagne s’efforce aujourd’hui de créer un rempart contre l’hégémonie iranienne.
Daniel 11 : 40 indique clairement que l’Allemagne est sur le point de frapper militairement l’Iran : « Au temps de la fin, le roi du midi se heurtera contre lui. Et le roi du septentrion fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers, et avec de nombreux navires ; il s'avancera dans les terres, se répandra comme un torrent et débordera. »
La mission de l’UE en mer Rouge, ses déploiements militaires, ses missions diplomatiques et de reconnaissance, ses exportations d’armes vers les ennemis de l’Iran… toutes ces activités constituent une préparation minutieuse à cette attaque !
Qu’est-ce qui déclenchera cette attaque éclair ?
Voici ce que j’ai écrit dans mon livre L’Éternel a choisi Jérusalem (disponible gratuitement) :
Ce heurt du roi du sud sera probablement directement lié à Jérusalem. Il se pourrait bien que les Arabes, incités par l’Iran, conquièrent la moitié de la ville ! Les Palestiniens pourraient—et je crois qu’ils le feront—conquérir le Mont du Temple et en refuser l’accès à toute autre personne. L’Europe et les Juifs israéliens s’uniraient alors rapidement contre eux. Ce « heurt » pourrait également consister en une interruption de l’approvisionnement en pétrole—dont plus d’un tiers du ravitaillement européen provient du Moyen-Orient—dans le but de punir le roi du nord à propos d’un différend concernant cette ville.
J’ai écrit cet article bien avant les récents événements au Moyen-Orient, mais remarquez le lien ici. Le 7 octobre, des terroristes soutenus par l’Iran avaient pour objectif déclaré de conquérir Jérusalem, ville sainte des Juifs, des Arabes et des Chrétiens. Après que l’Allemagne et d’autres nations occidentales ont manifesté leur solidarité avec Israël, l’Iran a tenté de les punir en activant ses mandataires, qui ont attaqué les navires commerciaux en mer Rouge. Le monde occidental continue de soutenir la solution dite des deux États. Mais plus les terroristes soutenus par l’Iran s’emparent du territoire, plus leur prise de Jérusalem par la force devient proche !
L’Allemagne sait que ce conflit risque d’exploser à tout moment ! C’est pourquoi elle s’y prépare activement, se positionnant en vue de cette attaque « éclair » !
Ces événements sont sur le point de déclencher toute une série de prophéties du temps de la fin.
Alors que l’Allemagne se prépare à attaquer l’Iran, elle jette également les bases de cette alliance avec les États arabes.
Remarquez bien : l’objectif principal de l’alliance du Psaume 83 n’est pas de faire face à l’Iran. L’objectif est d’effacer Israël ! Cela est clair dès les premiers versets du psaume. Je vous encourage à lire le chapitre 4 de mon livre Le roi du sud, intitulé « Une alliance encore plus mystérieuse », afin de comprendre la véritable intention de cette alliance qui se forme sous nos yeux !