Recevez gratuitement notre bulletin électronique.

Superpuissance déchue, superpuissance en déclin

KASSANDRA VERBOUT/LA TROMPETTE

Superpuissance déchue, superpuissance en déclin

Qu’est-ce qui cause la fin d’un colosse militaire ?

Les flammes consumaient la ville de Carthage. Après des mois d’un siège acharné et six jours de combats sanglants, les Romains avaient finalement conquis la citadelle de la fière cité. Les 50 000 survivants ont été emmenés comme esclaves. Contemplant du regard la destruction, le commandant romain, Scipion le Jeune, a saisi la main de Polybe et, en larmes, a dit : « C’est glorieux, mais j’ai le terrible pressentiment qu’un jour, le même sort sera réservé à mon propre pays. »

À l’époque de cette prévision perspicace, en 146 avant J.-C., une telle fin pour Rome semblait impensable. En effet, pendant les cinq siècles suivants, Rome a dominé le monde connu. Les nations tremblaient devant la puissance de l’armée romaine. Mais à la fin, Rome est devenue le cimetière d’une gloire passée.

Les ruines de Rome ont inspiré Edward Gibbon à écrire son ouvrage complet intitulé The History of the Decline and Fall of the Roman Empire [L’Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain]. Lorsque le premier volume a été publié en 1776, les leçons à tirer de l’Empire romain se profilaient à l’horizon pour la Grande-Bretagne, une nation insulaire qui était sur le point de devenir le plus grand empire de tous les temps, et son pays frère nouvellement indépendant, l’Amérique, qui allait éclipser toutes les autres en termes de puissance militaire.

Pt Fr 202301

Ces leçons sont encore plus pertinentes en cette époque actuelle de déclin impérial : celui de la superpuissance américaine.

Parmi les cinq causes ayant conduit à la chute de Rome et que Gibbon a identifiées, l’une d’entre elles était relative aux dépenses militaires insoutenables et l’érosion de l’armée romaine. La décadence à long terme a abouti à une défaite. Ce même processus est en cours actuellement dans la Rome moderne : les États-Unis d’Amérique.

Colosse militaire prophétisé

À partir du sixième siècle avant J.-C., la cité-État de Rome a utilisé la conquête militaire pour étendre son territoire à toute la péninsule italienne. Les Romains ont d’abord adopté les tactiques de la phalange d’Alexandre le Grand—des formations serrées de troupes hérissées de longues lances. Les Romains ont ensuite créé une unité militaire plus fluide qui est devenue la légion.

La légion romaine combinait une discipline rigide, des tactiques impressionnantes et une expertise en ingénierie pour former l’armée la plus redoutable du monde antique. Grâce à une organisation efficace et à de bons généraux, les légions romaines se sont révélées presque imbattables pendant cinq siècles.

L’efficacité de la guerre a joué un rôle central dans l’ascension de Rome à la grandeur. Comme l’écrit l’historien Ramon Jiménez dans Caesar Against the Celts [César contre les Celtes], Rome était « un pays élevé pour la guerre et la conquête, et nourri d’intrigues politiques ». Les Romains vénéraient la gloire militaire. Leur héritage d’exploits militaires était associé à un héritage de cruauté.

Cette caractéristique a été prophétisée, dans la Bible, des siècles avant que Rome ne monte en puissance. Comme l’écrit Gerald Flurry (article, page 1), au sixième siècle avant J.-C, Dieu a donné au prophète Daniel deux visions prophétiques, au moment même où Rome commençait à émerger. Enregistrées dans Daniel 2 et 7, ces visions ont révélé la succession des empires mondiaux pour les 2 500 ans à venir. Quatre empires successifs émergeraient : Babylone, les Perses, l’empire gréco-macédonien d’Alexandre le Grand, puis une autre puissance de premier ordre.

Daniel 7 utilise des images d’animaux sauvages pour dépeindre les caractéristiques uniques de chaque empire : un lion pour Babylone, un ours pour la Perse, et l’empire grec d’Alexandre comme un léopard à quatre têtes avec des ailes. Le quatrième empire était représenté par une bête exceptionnelle combinant la partie la plus forte de chacune des trois bêtes précédentes.

Ce quatrième grand empire était Rome.

Herbert W. Armstrong a expliqué cette prophétie : « Enfin, le quatrième royaume qui, partant de Rome, s’est étendu graduellement jusqu’à absorber, l’une après l’autre, ces quatre divisions territoriales—ce royaume ‘terrible, épouvantable et extraordinairement fort’—a été l’Empire Romain (de 31 avant J.-C. à 476 de notre ère) » (Qui est, ou qu’est-ce que, la bête prophétique ?). L’Empire romain possédait les forces des trois précédents : la splendeur de Babylone, la supériorité numérique des Perses, et la rapidité et la cruauté des tactiques de guerre d’Alexandre le Grand. M. Armstrong poursuit : « C’était la force guerrière la plus puissante que le monde ait jamais vue […] Elle était plus grande, plus forte et plus terrible que toutes les autres. »

L’Empire romain—la plus puissante machine de guerre de l’histoire—est décrit dans la Bible comme cette bête effrayante et terrible !

Les États-Unis ne partagent pas le même héritage de cruauté et de férocité que la machine militaire romaine, mais le « choc et la crainte » de la superpuissance américaine faisait trembler ses ennemis.

Les coûts de l’Empire

La soumission de Carthage lors des guerres puniques, puis des factions grecques, des Perses, des Parthes et des Celtes, a entraîné une période de paix et de stabilité.

« Si un homme était appelé à contempler la période de l’histoire du monde pendant laquelle la condition de la race humaine a été la plus heureuse et la plus prospère, il nommerait, sans hésitation, celle qui s’est écoulée depuis la mort de Domitien jusqu’à l’avènement de Commode », écrit Gibbon. La Pax Romana (« paix romaine ») s’est étalée sur près de 200 ans. Le commerce était florissant, de solides avant-postes militaires maintenaient l’ordre et les infrastructures se développaient. Derrière cette paix en or se cachait une puissance militaire aussi solide que le fer, forgé dans les chaudières de la cruauté.

Il y a peu de périodes de paix enregistrées dans l’histoire violente de l’humanité. La première est la Pax Romana. Une autre est la Pax Britannica, qui s’est terminée par la Première Guerre mondiale. La dernière est la Pax Americana, qui a commencé avec la victoire des Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale. Tant pour Rome que pour l’Amérique, les dépenses militaires ont progressivement atteint des niveaux astronomiques.

À la fin du règne de César Auguste, en l’an 14, l’armée romaine comptait 250 000 hommes, se composant de 25 légions et 250 auxiliaires (milices). Les légionnaires étaient payés 225 deniers par an. Les officiers de rang supérieur recevaient davantage, les auxiliaires moins. Cette rémunération est restée constante jusqu’en l’an 81, lorsque l’empereur Domitien a porté la rémunération annuelle à 300 deniers. C’est ainsi que commença la surenchère des empereurs suivants pour s’assurer la loyauté de l’armée. Septime Sévère (193-211) a porté la solde à 450 deniers, et Caracalla (198-217) à environ 650 deniers.

Au fur et à mesure que la rémunération augmentait, le nombre de légions augmentait également. L’empereur Trajan les a fait passer de 25 à 30. Aux troisième et quatrième siècles, les Romains ont connu une crise dans le recrutement et ont commencé à incorporer des tribus barbares. Le nombre de légions est alors passé de 33 sous Severus (l’an 211) à 64 sous Constantin (l’an 337).

Ces coûts de plus en plus élevés dans l’armée ont ruiné l’Empire romain. S’il est difficile pour les historiens d’estimer les finances romaines, le budget militaire était de loin la plus grosse dépense : au moins un milliard de dollars par an. Au troisième siècle, les empereurs ont créé volontairement une crise d’inflation et augmenté significativement les impôts pour payer les salaires des légions (voir l’article, page 7). Finalement, le budget militaire est devenu un boulet au cou de cette bête effroyable et terrible.

L’armée romaine devenait de plus en plus coûteuse et de moins en moins efficace. Les conflits culturels et un moral en baisse ont détruit l’esprit de corps des légions.

Les États-Unis sont en train d’emprunter le même chemin, mais de manière plus accélérée. De la fin de la Seconde Guerre mondiale à l’an 2000, le budget militaire américain a varié entre 100 et 300 milliards de dollars (le pouvoir d’achat changeant avec l’inflation au fil du temps). Il est passé depuis à plus de 770 milliards de dollars. Le Scientific American a écrit : « Selon les propres comptes du département de la Défense, les contribuables ont dépensé 13 340 milliards de dollars pour l’armée américaine de l’an 2000 à l’année fiscale 2019, en dollars ajustés à l’inflation de 2020. » Les armes et la recherche deviennent de plus en plus chères.

Bien qu’ils aient dépensé beaucoup plus que toute autre nation sur Terre, les États-Unis n’ont pas gagné une seule guerre pendant cette période. M. Armstrong a déclaré après la guerre de Corée que les États-Unis avaient gagné leur dernière guerre ! Et il avait raison.

Rome a connu un déclin militaire et a commencé à perdre des batailles à l’apogée de ses dépenses militaires, aux troisième et quatrième siècles de notre ère. Il en va de même pour l’Amérique au 21e siècle. La Bible a prophétisé que l’orgueil de la puissance de l’Amérique serait brisé (Lévitique 26 : 19) et que « votre force s’épuisera inutilement » (verset 20). Malgré ses ressources et sa puissance, l’armée américaine sera incapable de protéger la nation de la défaite.

L’« État profond » prétorien

Au troisième siècle, l’armée, principalement la garde prétorienne, était politisée au point d’interférer et même d’imposer, à la pointe de l’épée, qui gouvernerait l’État. Le maréchal Bernard Montgomery a écrit dans son livre A History of Warfare [Une histoire de la guerre], « Pour conserver le pouvoir, chaque empereur, au troisième siècle de notre ère, devait soudoyer et choyer les soldats […] Au cours des 60 années qui ont suivi la mort de Commode, pas moins de 21 empereurs se sont succédé. C’était une période d’anarchie et de misère, durant laquelle l’armée terrorisait la vie civile de l’empire tout en devenant démoralisée et inefficace, et la sécurité des frontières avait disparu à jamais. Une inflation désastreuse a en grande partie été causée par les augmentations continuelles de salaire que les empereurs devaient accorder à l’armée s’ils voulaient conserver leur trône. »

Les prétoriens étaient les gardes du corps personnels de l’empereur et ont fini par contrôler l’ascension au pouvoir. A plusieurs reprises, l’empire a été vendu aux enchères au plus offrant : celui qui promettait le plus d’avantages financiers devenait généralement empereur. Cette composante de l’armée décidait qui occuperait les fonctions exécutives. Ils étaient essentiellement « l’État profond » de Rome.

Les États-Unis ont actuellement leur propre « État profond » prétorien. Le Bureau fédéral d’enquête, le département de la Sécurité intérieure et d’autres agences de renseignement ont interféré dans les élections de 2016, 2020 et 2022 pour placer leurs candidats préférés au pouvoir. Ils ont réussi lors des deux dernières élections.

À Rome comme en Amérique, l’émergence d’un État profond a coïncidé avec un déclin du leadership politique. Ésaïe 3 prophétise que l’Amérique souffrira d’un manque de leadership dans les plus hautes fonctions. Cela a ouvert la porte à la fraude, à la corruption et aux conflits.

Rome a connu une guerre civile entre rivaux, l’armée intervenant dans le transfert de pouvoir entre les dirigeants. La Bible prophétise une guerre de succession de pouvoir en Amérique (2 Rois 14 : 26-28). Au cœur de ce conflit se trouvent un État profond, un roi et l’usurpateur. (Lisez L’Amérique sous attaque pour l’explication complète).

Alors que Rome était accablée par des problèmes économiques et des divisions internes, la sécurité aux frontières s’effondrait. L’acte final pour Rome a été la trahison d’un allié militaire pendant une période d’instabilité interne. Il est prophétisé que l’Amérique subira le même sort.

Danger en provenance du nord

Malgré tous les succès militaires de l’Empire romain, il y a un peuple qu’il n’a jamais conquis : les tribus germaniques. La défaite cuisante de la bataille de la forêt de Teutobourg en l’an 9 de notre ère avait fait du Rhin la frontière romaine, laissant Rome méfiante à s’investir dans une invasion à grande échelle contre ces tribus. À mesure que l’empire déclinait, la sécurité de ses frontières était mise en péril.

Au fur et à mesure que la population diminuait en Italie, les Romains étaient contraints de recruter des tribus germaniques dans leurs légions. Au deuxième siècle, les Romains italiens représentaient moins de 1 pour cent des légions. L’Empire romain occidental a conclu une alliance militaire avec diverses tribus pour protéger sa frontière nord. Malgré les changements habituels de loyauté de chaque tribu, Rome a poursuivi cette politique. Les principales tribus, les Wisigoths, les Ostrogoths et les Vandales, disposaient de puissantes armées de cavaliers maraudeurs qui pillaient chaque année les provinces périphériques, à moins que Rome ne paie de fortes rançons pour s’assurer leur fidélité.

En fin de compte, ces tribus germaniques ont trahi Rome. Elles ont porté le coup fatal à l’Empire romain d’Occident. En 434, les Huns, menés par Attila, ont envahi l’Europe de l’Est et ont commencé à repousser les tribus germaniques dans les limites de l’Empire romain. Montgomery a écrit : « Les événements majeurs dans l’effondrement militaire de Rome étaient la défaite de l’empereur Valens par les Goths à Andrinople en 378, la première mise à sac de Rome par Alaric le Wisigoth en 410, la seconde mise à sac par les Vandales sous Genséric en 455, et la déposition du dernier empereur romain d’Occident, Romulus Augustule, en 476 par le chef Hérule, Odoacre . […] Au fur et à mesure que les différents peuples barbares (principalement les Goths et les Vandales) envahissaient les provinces de l’empire, attirés par la civilisation et la richesse de Rome et sous la pression des Huns, il devenait évident que la puissance militaire de Rome, dont tout le reste dépendait, touchait à sa fin—en tout cas à l’ouest. »

La Bible prophétise que les Romains modernes subiront une trahison et une défaite similaires de la part du même ennemi. Les Assyriens décrits dans la Bible ont émigré en Europe et sont aujourd’hui le peuple allemand ! Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont aidé à reconstruire l’Allemagne vaincue, et ils sont alliés depuis lors. Ézéchiel 23 est un avertissement pour l’Amérique : leur alliée l’Assyrie finira par les trahir : « C’est pourquoi je l’ai livrée entre les mains de ses amants, entre les mains des enfants de l’Assyrie, pour lesquels elle s’est enflammée » (verset 9). Ésaïe 10 : 5-7 prévient que Dieu utilisera l’Allemagne pour corriger une Amérique pécheresse par le biais d’une défaite militaire. Le prophète Jérémie a également mis en garde contre une « chaudière bouillante » dans le pays du Nord qui déborderait et détruirait les nations modernes de l’Israël biblique (Jérémie 1 : 13-15).

Les empires romains archétypaux et modernes ont tous deux pris fin par une défaite militaire face à l’Allemagne. Ils ont également en commun les mêmes causes ayant contribué à leur déclin progressif : dépenses militaires astronomiques, déclin de l’efficacité militaire et politisation. Le déclin militaire n’est qu’un facteur dans le large éventail de ceux favorisant la chute d’une nation. Cette histoire s’aligne sur la prophétie biblique, qui explique avec des détails stupéfiants les événements qui vont bientôt se produire.

Tous les Américains devraient avoir la même prise de conscience que Scipion le Jeune, qui pleurait à l’apogée de la victoire en réalisant qu’un jour, un autre conquérant raserait et pillerait Rome. Cet exemple éloquent et tragique nous regarde en face si nous sommes disposés à le voir. Pourtant, la ruine des Romains modernes débouche en fait sur un avenir d’espoir. Alors que la Pax Americana connaît une fin violente, la Bible prophétise du début d’un nouvel âge de paix qui ne prendra jamais fin. C’est l’ère de la Pax Regnum Dei—la paix du Royaume de Dieu.

L'ALLEMAGNE ET LE SAINT EMPIRE ROMAIN

Beaucoup de gens sont au courant des atrocités commises par l'Allemagne durant la Seconde Guerre Mondiale, mais les considéreraient comme de l'histoire ancienne. Ces personnes sont totalement ignorantes du legs que fit Adolf Hitler quand il créa sa machine de guerre nazie. Le sien était simplement la dernière résurrection d'un empire guerrier avec une longue et sanglante histoire. Savezvous ce que la Bible prophétisa sur son régime—aussi bien que sur la terrible émergence d'une ultime résurrection de nos jours?