Sebastian Kurz et « l'érosion des normes démocratiques

Au cours des dernières semaines, nous avons assisté à une exposition de scandales, de corruption et d'hypocrisie au sein du gouvernement autrichien dirigé par le chancelier Sebastian Kurz. Pendant des années, Kurz a été considéré comme l'antidote du mouvement populiste d'extrême droite en Europe. Il a également suscité l'espoir d'une rupture avec l'ordre établi corrompu. Mais alors que nous commençons à voir les vraies couleurs de Kurz, l’avenir de l’Europe semble sombre. Malgré les nombreux scandales, aucun parti adverse n'a le pouvoir de défier Kurz.

« Sebastian Kurz, un enfant prodige politique qui est devenu le dirigeant de l’Autriche à seulement 31 ans, est arrivé au pouvoir en cultivant une image juvénile et bienfaisante qui le fit aimer tant auprès des jeunes que des moins jeunes. Et puis il est devenu un voyou », a noté Politico le 8 avril.

Une enquête sur la corruption politique en Autriche a révélé des messages texte privés du chancelier Kurz avec ses adjoints et d’autres contacts. Politico a noté que les messages texte révélaient un « opérateur perspicace derrière les coulisses prêt à faire tout ce qu'il faut pour faire avancer ses intentions cachées, qu'il s'agisse de traiter avec l'Église catholique, d'accorder des faveurs politiques ou d'affronter des rivaux ».

Kai Jan Krainer, le chef parlementaire de l’opposition sociale-démocrate, a déclaré : « Ce que nous pouvons voir, c’est que le ‘système Kurz’ a été conçu dès le départ pour prendre le contrôle des institutions de l’État et pour créer un État au sein de l’État. » Kurz a travaillé avec diligence pour mettre les médias et le système judiciaire en ligne. Mais certaines branches ont riposté plus que Kurz avait prévu.

« La métamorphose de Kurz peut ressembler à un récit politique familier sur le passage à l'âge adulte », a noté Politico, « mais à un moment où une grande partie de l'Europe centrale a glissé dans une forme d'autoritarisme doux, sa transformation et le scandale de corruption plus large engloutissant la classe politique autrichienne suggèrent que l'érosion des normes démocratiques dans la région menace de se propager en Europe occidentale ».

Au début de la chancellerie de Kurz, alors que la plupart du monde le courtisait encore, le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, a noté : « En fait, Kurz essaie juste de ressusciter un rôle que son Autriche natale a joué pendant des siècles : en tant que cœur du Saint Empire romain—le plus puissant et le plus tristement célèbre des combines Église-État de toute l'histoire humaine. »

Beaucoup à l'époque considéraient Kurz comme un modèle pour les gouvernements européens. Dans une interview accordée le 17 novembre 2018 au quotidien autrichien Kurier, l'ancien ministre allemand de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, a également déclaré que les chefs de gouvernement européens devraient examiner de près, ou suivre l'exemple du chancelier autrichien Sebastian Kurz. Concernant les commentaires de Guttenberg, M. Flurry a noté : « Même maintenant, l’Europe se transforme en un grand empire. Bientôt, la superpuissance européenne sera réduite à 10 nations qui s'inspireront de la tradition de Charlemagne. Les récents commentaires de Karl-Theodor zu Guttenberg et de Sebastian Kurz sont le signe du changement de direction du continent ! »

Nous avons vu un autre signe avant-coureur du virage dangereux de l’Autriche pendant la crise du coronavirus. « L'Autriche a massivement restreint les libertés civiles en raison du coronavirus », a écrit Zeit Online. « C'est compréhensible dans cette situation, mais c'est aussi dangereux. »

À l’époque, M. Flurry avait déclaré : « C’est très dangereux si l’on considère l’histoire de l’Europe. Il y a une histoire douloureuse de dirigeants forts qui restreignent les libertés pour réaliser leurs ambitions. »

Ce dont M. Flurry a mis en garde est maintenant évident, comme l'a noté Politico : « L'érosion des normes démocratiques dans la région menace de se propager en Europe occidentale. » Cette tournure des événements a été prophétisée dans Apocalypse 17 et dans d’autres passages et est expliquée en détail dans l’article de M. Flurry : « Le Saint Empire romain s’expose au public—en grand ! »