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Pourquoi nous devons nous souvenir de l'histoire
Quelle différence fait l'histoire ?
Lors de l’émission de radio Trumpet Daily Radio Show d'hier, Stephen Flurry a parlé de la façon dont l'éducation américaine rejette l'histoire. Nos écoles et collèges l’enseignent de moins en moins, et ce qu'ils enseignent est généralement déformé pour s'adapter aux sensibilités morales et aux programmes politiques actuels.
Pourquoi est-ce un tel problème ?
Pensez à la sénilité. Quand un homme perd sa mémoire, il perd tout. Il est désorienté ; il peut facilement être égaré. Sa personnalité et son caractère s'érodent. Comme toute personne qui en a été témoin sait, c'est l'une des tragédies les plus déchirantes qui soient dans une vie humaine.
La même chose est vraie pour les sociétés. La mémoire d'une société est son histoire. Perdez cela, et vous perdez tout. Sans souvenirs du passé commun, une société n'a pas de sens commun d’objectif, de direction, d'orientation morale, d'appartenance, d'être. Ce n'est pas une communauté qui participe dans une histoire partagée mais une constellation d'individus qui voyagent sur des chemins différents.
Ignorer l'histoire n'efface pas son effet sur nous ; nos vies sont façonnées, bénies et maudites par elle d'innombrables façons. Mais quand notre société devient sénile, nous ne connaissons pas l'histoire et nous ne savons pas que nous ne la savons pas !
Ainsi, nous prenons pour acquis les suppositions qui structurent notre pensée. Nous sommes piégés dans le temps et la culture qui nous entoure, avec toute son influence et son bruit. Nous sommes susceptibles d'accepter des mensonges prouvés comme étant de nouvelles vérités. Nous appliquons des solutions qui ont échouées à de vieux problèmes. Nous répétons involontairement les erreurs du passé de l'humanité. Nous n'avons aucune idée où l'orientation de nos choix peuvent nous conduire—même lorsque les réponses ont été enregistrées au prix de terribles ruines d'empires et de vies ruinées. Et nous manquons l'humilité à reconnaître la simple piqûre de temps que nous habitons dans le panorama de l'histoire.
L'Amérique a perdu sa mémoire. (Fait intéressant, l'ancien progéniteur du peuple américain se nommait Manassé, ce qui signifie « faire oublier » ou « celui qui oublie ».) Nous ressentons toute la désorientation, la perturbation, la fragmentation et la tragédie qui en résulte.
L'une des raisons de cette tendance que M. Flurry a mentionnée dans son émission radiophonique est qu’une grande partie de l’histoire va à l'encontre de ce que j'ai récemment appelé « la nouvelle moralité américaine ». Les éducateurs d'aujourd'hui sont devenus excellents pour souligner les péchés des autres. Les personnages historiques sont des cibles particulièrement faciles, car personne dans l'histoire humaine n'a vécu selon les dictats remarquablement rigoureux et impitoyables du nouveau code moral de la Gauche, avec ses condamnations intolérantes de toutes les formes imaginables d'intolérance, même celles pratiquées par Dieu Lui-même.
Ainsi, les éducateurs peuvent facilement démontrer qu'ils sont les supérieurs moraux de tous ceux qui les ont précédés dans la civilisation occidentale. Ils peuvent démontrer comment chaque héros supposé de l'histoire occidentale était en fait un méchant. Mais ils n'ont aucun intérêt à apprendre quoi que ce soit d'eux. Qu'est-ce qu'un propriétaire d'esclaves comme Thomas Jefferson pourrait possiblement nous enseigner ? Que pourrions-nous gagner en étudiant un impérialiste comme Winston Churchill ? Ainsi va la pensée. Ils ne ressentent aucune gratitude pour ce que ces gens ont bâti, et dont ils bénéficient. Ils ne ressentent que de l'indignation hypocrite et du mépris pour leurs supposés péchés.
Une étude appropriée de l'histoire engendre l'humilité. Leur vision de l'histoire gonfle l'arrogance.
Je me souviens d'un essai de Marc Aurèle dans lequel, point par point, il énumère les personnes dans sa vie pour lesquelles il devait l'appréciation des vertus qu'ils lui ont enseignées. De mon grand-père, j'ai appris à contrôler mon tempérament ; de ma mère j'ai appris l'abstinence des mauvaises pensées ; de l'enseignant Rusticus j'ai appris que mon caractère exige de l’amélioration et de la discipline—ce genre de chose, page après page. Pensez à l'état d'esprit qu'un tel exercice exigerait : une conscience extraordinaire de ce qui est vraiment important pour vous ; un rappel extraordinaire des sources et des origines ; un respect et une gratitude extraordinaires envers les supérieurs et les instructeurs ; une humilité extraordinaire de donner scrupuleusement le crédit approprié.
Cela m'a frappé comme un extrême opposé de l'état d'esprit des moralisateurs d'aujourd'hui, qui jetteraient aux poubelles l'histoire même qui les a faits et considérés cela comme un acte de vertu.
L'histoire fournit des leçons spécifiques qui peuvent éclairer notre prise de décision, à la fois individuellement et nationalement. Cela nous fortifie pour affronter les épreuves avec résolution. Elle donne un sens réaliste de la façon dont la nature humaine peut être cruelle et de l'ampleur de l'effort nécessaire pour la vaincre. Et elle est extrêmement prophétique, car elle tend à se dérouler dans des cycles répétitifs.
L'histoire est vitale à la survie d'une nation, tout comme la mémoire l’est pour un individu. Nous rejetons les leçons fondamentales et douloureuses que l'homme a écrites à maintes reprises. Chaque jour, nous voyons les résultats tragiques et exaspérants : des normes en constante évolution ; un balayage des changements sociaux ; l’acceptation volontaire des mensonges connus ; la domination de la voix la plus forte dans la pièce sur la voix la plus véridique ; une arrogance grandissante et une humilité déclinante ; des victoires politiques à court terme obtenues au coût du principe ; la répudiation de la vertu ; la redéfinition de la victoire ; l’apaisement des dictateurs dans la poursuite de la paix. Nous avons oublié les catastrophes qui accompagnent le déclin moral et la perte de la vérité absolue. Nous avons oublié les dangers de l'étatisme. Nous avons oublié la tendance de la révolution à produire la loi de la rue, pour que la démocratie se rende à la tyrannie. Nous avons oublié comment la victoire tend à conduire à la prospérité et à se transformer ensuite en décadence et en déclin.
Nous avons oublié à quel point les grandes nations et les empires peuvent être fragiles. Nous agissons comme s'ils pouvaient résister à n’importe quelle quantité d'abus et d'agression et émerger dans un meilleur état. Nous oublions que les empires tombent. Nous oublions à quel point le monde peut être volatil et dangereux en leur absence. ▪