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Pourquoi l'Allemagne est-elle si investie dans la Russie ?

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Pourquoi l'Allemagne est-elle si investie dans la Russie ?

L'Allemagne entretient des relations commerciales avec la Russie comme aucun autre pays. Environ 4,000 entreprises allemandes sont présentes dans le pays et investissent chaque année près de 4 milliards d'euros ( 4 ,5 milliards de dollars américains) dans leurs activités en Russie. « Aucun autre pays européen ne peut comparer à la présence allemande », écrivait The Economist l'année dernière. « La plupart de ces entreprises n'ont pas l'intention de partir. Au contraire, il se peut que d'autres s'y installent. »

Selon une étude d'Ernst & Young, les entreprises allemandes ont lancé plus de 400 projets en Russie au cours des 20 dernières années—soit plus que dans tout autre pays européen étudié.

Elles couvrent un large éventail de secteurs. Les supermarchés allemands Metro et Globus ont tous deux une forte présence en Russie, où ils emploient plus de 10,000 personnes chacun. Les fabricants allemands de produits de base, de gypse, d'équipements de mesure de précision, de produits pharmaceutiques, d'équipements agricoles, de pompes à eau et de systèmes de chauffage se sont tous installés en Russie.

Le plus surprenant dans tout cela, c'est que la Russie est sous le coup de sanctions occidentales depuis 2015. Mais au lieu d'étrangler les relations commerciales germano-russes, le régime de sanctions a vu les liens se renforcer.

La relation est forte à tous les niveaux. Le Centre Leibniz pour la recherche économique européenne a noté que les entreprises familiales allemandes ont cité la Russie comme le marché émergent auquel elles font le plus confiance. Parallèlement, le Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) a indiqué que « plusieurs des plus grandes entreprises allemandes ont également des liens commerciaux étendus avec la Russie ».

Cette relation a de sérieux effets politiques.

« L'influence des grandes entreprises au sein de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de centre-droit de Mme Merkel a limité l'appétit du centre-droit pour une approche conflictuelle de Moscou, même si la chancelière elle-même est relativement belliciste », écrit le CSIS.

Ces chefs d'entreprise ont travaillé dur pour modifier la politique étrangère allemande à l'égard de la Russie et rapprocher les deux pays. Beaucoup de grands PDG ont une relation personnelle et n'ont pas peur de la montrer publiquement. Le PDG de Siemens, Joe Kaeser, a rendu visite au président russe Vladimir Poutine en mars 2014, alors que la Russie envahissait la Crimée. Cette démonstration publique de soutien à M. Poutine a indigné une grande partie de l'opinion publique allemande. Mais M. Kaeser a exercé de fortes pressions pour que M. Poutine ne soit pas sanctionné pour son invasion, et depuis lors, il a fait pression pour que les sanctions soient levées.

Quatre-vingt pour cent des centrales électriques russes utilisent des turbines de pointe fabriquées par Siemens. L'entreprise allemande a joué un rôle déterminant dans la modernisation de l'infrastructure de transport de la Russie. Et ce n'est pas son seul lien. BNE IntelliNews, un site consacré à l'actualité économique des marchés émergents, a écrit : « Siemens a probablement l'une des meilleures et des plus étroites relations avec le Kremlin de toutes les entreprises étrangères travaillant en Russie. »

Volkswagen a également une forte présence en Russie. Elle a investi plus de 2 milliards d'euros dans le pays et emploie 6,000 personnes. La Russie est le troisième marché le plus important pour Škoda (une entreprise de Volkswagen) et le quatrième pour Volkswagen lui-même. Son PDG, Herbert Diess, a régulièrement critiqué les sanctions allemandes contre la Russie.

Nikolaus Knauf, à la tête du premier fabricant mondial de plaques de plâtre, exploite 15 usines à travers la Russie. Il rencontre régulièrement M. Poutine et a même développé ce que The Economist appelle une « relation cordiale ».

Mais le « chef d'entreprise » le plus en vue qui milite en faveur d'un resserrement des liens russo-allemands est l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, qui a quitté le bureau du chancelier pour se retrouver directement au service de Gazprom, le géant énergétique contrôlé par le gouvernement russe.

Alors que les PDG américains ont réduit leurs apparitions lors des événements commerciaux russes, les grands chefs d'entreprise allemands ont généralement continué à y participer.

Beaucoup d'autres font pression pour une relation plus étroite en privé. Alors que les politiciens allemands discutaient de la crise ukrainienne de 2014, CNBC a rapporté : « Bien que les entreprises allemandes aient atténué leurs critiques publiques des sanctions depuis que le PDG de Siemens a été vilipendé dans la presse pour avoir rencontré le président russe Vladimir Poutine fin mars, un effort de lobbying en coulisses demeure en pleine force. […]

« Hors de la vue du public […] les lobbyistes de l'industrie allemande continuent de mettre en garde bruyamment contre les mesures qui pourraient conduire à une confrontation économique totale avec la Russie, dans l'espoir que Mme Merkel puisse vaciller. »

La chambre du commerce extérieur germano-russe, qui représentait à l'époque plus de 800 entreprises (elle en représente aujourd'hui plus de 1,000), a envoyé un document privé au gouvernement allemand, l'avertissant que les sanctions existantes avaient un « impact massif » sur les entreprises allemandes et que leur extension causerait des « dommages irréparables ».

Ces efforts de lobbying n'ont pas empêché Mme Merkel d'imposer des sanctions à la Russie. Mais ils ont fait en sorte que les sanctions ne paralysent pas entièrement le commerce russo-allemand. Et Mme Merkel elle-même a confirmé que les entreprises de lobbying ont directement contribué à la réussite de l'un des projets les plus importants de l'histoire récente sur le plan géopolitique.

Le gazoduc Nord Stream 2 est bien plus qu'une affaire de pétrole et de gaz. Il a permis à la Russie de faire chanter les pays d'Europe centrale et orientale en leur coupant le gaz tout en continuant à en vendre à des clients ouest-européens plus lucratifs.

Le gazoduc Nord Stream 2 est un signe spectaculaire de la collaboration entre l'Allemagne et la Russie, à un tel point que certains responsables polonais l'ont appelé le gazoduc Molotov-Ribbentrop 2, en référence au tristement célèbre accord qui a vu Adolf Hitler et Joseph Staline se partager l'Europe de l'Est.

L'ancien président du Conseil européen et homme politique polonais Donald Tusk affirme que Mme Merkel n'était pas une adepte du projet, mais qu'elle se disait « impuissante » à résister à la pression des entreprises allemandes.

Rainer Seele était à la tête de Wintershall, le deuxième plus grand partenaire de Nord Stream. Il est aujourd'hui à la tête de la société autrichienne OMV, un autre partisan du projet. M. Seele est le président de la chambre du commerce extérieur germano-russe—et vous pouvez être sûr qu'il a utilisé toute la force de ce puissant groupe de pression pour s'assurer que son projet soit mené à bien.

Cette pression a fait l'objet d'une récente émission télévisée La clef de David du rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry.

M. Flurry a noté que l'affirmation d'impuissance de Mme Merkel est particulièrement inquiétante en raison des liens que le parti nazi entretenait avec le monde des affaires allemand. De nombreux hommes d'affaires allemands de premier plan ont financé le parti nazi et lui ont donné du pouvoir. Et ils ont promis de faire la même chose après la guerre.

En 1996, les États-Unis ont publié un document des services du renseignement, connu sous le nom de « Rapport de la Maison Rouge », détaillant une réunion de 1944 entre des nazis de haut rang et des industriels allemands. Ce document indique que les industriels ont été informés qu'ils « doivent se rendre compte que la guerre ne peut être gagnée » et qu'ils doivent plutôt se préparer « à une campagne commerciale d'après-guerre ». Ils « doivent également se préparer à financer le parti nazi, qui serait forcé de passer à la clandestinité ».

Certains des chefs d'entreprise présents, comme ceux de Volkswagen, sont aujourd'hui d'éminents pro-russes. D'autres, comme Büssing, qui fait désormais partie du groupe MAN, ont des activités commerciales importantes en Russie mais ne manifestent pas publiquement leur soutien. D'autres encore, comme les entreprises d'armement Rheinmetall et Messerschmitt—qui font désormais partie du EADSn'avaient pas le droit de faire des affaires avec la Russie en raison de la guerre froide. Elles venaient tout juste de commencer à s'implanter lorsque les sanctions prises après la crise ukrainienne les ont arrêtés.

En créant ces liens forts entre l'Allemagne et la Russie, ces entreprises empruntent un chemin bien connu.

Moscou a accueilli des colonies allemandes depuis le 16e siècle, lorsque des hommes d'affaires et des colons allemands se sont installés dans la capitale russe. Le tsar Pierre le Grand (1682-1725) était un visiteur régulier. Il a ensuite engagé des architectes allemands et italiens pour concevoir sa nouvelle capitale, d'apparence plus européenne : Saint-Pétersbourg. La considération de Pierre pour la colonie allemande a conduit à une relation politique étroite entre la Russie et l'Allemagne. Il a conclu des alliances avec les principautés allemandes. Ses enfants se sont tous mariés dans des familles princières allemandes.

L'autre « Grande » de la Russie—Catherine (1762-1796)—était elle-même une princesse allemande. Elle a introduit des écoles de style allemand en Russie. Elle a encouragé les artisans allemands à venir dans son empire, à un tel point que les mots russes désignant des métiers courants à son époque ont des origines allemandes. Elle a également fait venir un grand nombre de migrants allemands, leur promettant qu'ils ne seraient pas soumis à la conscription et qu'ils seraient exemptés de nombreux impôts. Elle leur accordait même une relative liberté de culte. Lorsque la Russie a effectué son premier recensement à la fin des années 1800, environ 2 millions de personnes vivant en Russie ont déclaré que leur première langue était l'allemand.

Ces liens commerciaux et personnels ont conduit l'Allemagne et la Russie à former des alliances à plusieurs reprises, les aidants à dominer l'Europe entre elles.

Les liens commerciaux étroits entre ces deux pays montrent qu'il y a quelque chose qui fonctionne bien dans cette relation. Les entreprises allemandes présentes en Russie n'ont pas toutes des intentions néfastes. Mais le potentiel de l'Allemagne à changer de camp—à déserter l'Occident pour s'allier à la Russie—a été l'une des plus grandes craintes des stratèges américains.

Andrew A. Michta, doyen du Collège des études internationales et de sécurité du Centre européen d'études de sécurité George C. Marshall, a averti dans un article publié à la fin décembre que Poutine cherche à « amener Berlin à un compromis ‘néo-bismarckien’ qui diviserait, en fait, l'Europe en deux sphères d'influence, rendant les États-Unis de moins en moins pertinents pour l'équilibre stratégique global en Europe ».

« Le pire des scénarios ci-dessus est moins farfelu qu'il n'y paraît », écrivait-il. « Il repose sur des modèles historiques d'impérialisme russe remontant à trois siècles et trouve ses racines dans la façon dont Moscou comprend le rôle de l'Allemagne en Europe depuis que la Prusse a unifié les États allemands. » Un tel arrangement chasserait les États-Unis hors d'Europe et permettrait à l'Allemagne et à la Russie de dominer le reste.

Les stratèges de la guerre froide ont exprimé à plusieurs reprises des craintes similaires. Hans Morgenthau, par exemple, a prévenu que la conclusion d'un accord entre l'Allemagne et la Russie « signifierait un changement radical dans la répartition du pouvoir mondial ». Pour l'Allemagne, il existe « des arguments rationnels […] en faveur d'une orientation orientale », a-t-il averti.

En favorisant des projets comme Nord Stream 2, les liens commerciaux étroits de l'Allemagne avec la Russie facilitent déjà un rapprochement politique. Les partisans de ces liens commerciaux étroits le savent, et ils connaissent le pouvoir que cette relation pourrait avoir.

Apocalypse 17 prophétise d’une « bête », un empire dans le symbolisme biblique, qui conquiert à plusieurs reprises, puis disparaît. Le verset 8 indique que cet empire monte de « l'abîme ». Une meilleure traduction serait qu'il entre dans la « clandestinité ».

Nous avons des preuves concrètes que les chefs d'entreprise, les agents de renseignement, les soldats, les hommes politiques et les fonctionnaires allemands sont tous entrés dans la clandestinité après la Seconde Guerre mondiale.

Mais pour qu'un empire allemand réapparaisse et domine l'Europe, il faudrait qu'il évince les États-Unis. Le meilleur moyen d'y parvenir serait de s'associer à la Russie. Et donc certains au sein de la communauté des affaires travaillent pour faciliter cette alliance.

À la Trompette, nous surveillons de près cette relation germano-russe. Dans son article de 2018 « La guerre secrète de l’Allemagne et la Russie contre l’Amérique », M. Flurry a écrit : « Jérémie 1 : 13 enregistre Dieu montrant au prophète une vision d'une ‘chaudière bouillante, du côté du septentrion [du Nord]’. Ce langage symbolique décrit l'Allemagne moderne. Sous la surface, cette nation est pleine d'insatisfaction latente concernant l'ordre mondial actuel. Les Allemands sont en colère contre les États-Unis, et surtout furieux contre le président Trump. L'ambition impérialiste qui a incité l'Allemagne à entamer les deux guerres mondiales est bien vivante. C'est ‘bouillonnant’ ! »

Les signes d'un accord russo-allemand sont des signes de cette marmite bouillonnante ; c'est un signe de l'ardeur avec laquelle les deux pays travaillent pour renverser l'ordre mondial américain. Pour en savoir plus sur cette prophétie et sur la direction qu'elle prend, regardez notre récente émission de la Clef de David, « L'Allemagne entre dans la clandestinité ».

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