Pourquoi l’Allemagne envoie-t-elle des armes en Ukraine ?

L'Union européenne a dépassé les États-Unis en tant que principal soutien de l'Ukraine en 2023, selon l'institut allemand Kiel pour l'économie mondiale. Et l'Allemagne est considérée comme le plus important donateur européen, et de loin. Au cours des deux premières années de la guerre, les livraisons d'armes de l'Allemagne à l'Ukraine comprenaient deux lanceurs Patriot, 14 obusiers autopropulsés, 18 chars de combat principaux Leopard 2, 52 canons antiaériens autopropulsés, 90 véhicules d'infanterie et une variété de drones—et beaucoup d'autres choses sont promises.

Mais ce n’est pas tout, même si l’Allemagne aimerait que les autres pays le croient.

Depuis le début de la guerre, l’Allemagne n’a cessé de retarder les livraisons d’armes internationales et les sanctions contre la Russie. Les armes qu’elle a livrées l’ont souvent été avec des semaines et des mois de retard, et seulement après que les partenaires occidentaux aient fait pression sur elle pour qu’elle les envoie. De plus, l’Allemagne a refusé de participer à une coalition internationale visant à fournir des avions de combat à l’Ukraine et, même après des mois de pression, elle a refusé de livrer ses missiles de croisière Taurus. Elle a également rejeté la proposition de la France d’envoyer des troupes.

L’Allemagne s’est essentiellement assurée que l’Ukraine aurait assez pour survivre, mais jamais assez pour nuire sérieusement à la Russie ou pour gagner. Cela indique l’existence d’un accord secret germano-russe—un pacte Molotov-Ribbentrop des temps modernes—dont le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, parle depuis des années.

À la lumière d’un tel accord, la question est de savoir pourquoi l’Allemagne envoie de l’aide en premier lieu.

Tout d’abord, l’Allemagne est la plus grande économie d’Europe et de nombreux habitants d’Europe de l’Est, terrifiés par la Russie, ont attendu et même exigé le soutien de l’Allemagne à l’Ukraine. En envoyant des armes susceptibles de ralentir l’invasion de l’Ukraine par la Russie sans empêcher sa victoire finale, l’Allemagne marche sur une fine corde. Mais elle ne le fait pas sans en tirer un bénéfice personnel.

L’un des plus grands bénéficiaires de cette guerre est le plus grand fabricant d’armes d’Allemagne : Rheinmetall. Le cours de son action a presque doublé l’année dernière. Cette année, ses ventes devraient dépasser les 10 milliards d’euros pour la première fois. Le 14 mars, Rheinmetall a annoncé son intention d’augmenter considérablement sa production d’obus d’artillerie et d’autres munitions en ouvrant de nouvelles usines en Allemagne, en Lituanie et en Ukraine. Rheinmetall ne se contente pas d’armer l’Ukraine, mais remplit également les stocks des armées européennes. À mesure que les vieux équipements européens sont expédiés en Ukraine, de nouveaux équipements prennent leur place.

Le soutien militaire de l’Allemagne à l’Ukraine n’est pas comparable au fonds spécial de 100 milliards d’euros qui permet la croissance militaire de l’Allemagne elle-même. Même lorsque l’Allemagne achète à l’étranger, Rheinmetall trouve le moyen d’en tirer profit. En août dernier, l’entreprise a entamé la construction d’une usine F-35 ultramoderne à Weeze, en Allemagne, afin de contribuer à la production du F-35 Lightning II en coopération avec les sociétés américaines Northrop Grumman et Lockheed Martin.

Rheinmetall développe également un char de combat de nouvelle génération qui tient compte de certaines des leçons tirées de l’Ukraine. Il s’est avéré que le poids de l’actuel char Leopard déployé en Ukraine entraîne une usure excessive lors de batailles prolongées. La guerre a également montré que le dessous et surtout le dessus des chars doivent être beaucoup mieux protégés. Les chars modernes doivent également être équipés de leurs propres drones et de nouvelles technologies dotées d’une intelligence artificielle pour faire face à l’évolution rapide du champ de bataille.

L’entreprise conjointe franco-allemande KNDS travaille également sur un nouveau char d’assaut pour les forces armées allemandes et françaises qui met en application ces leçons. Lorsque l’accord sur le super char a été annoncé en mars, il a également été annoncé que KNDS créerait une unité en Ukraine pour produire localement des munitions et des pièces de rechange pour les systèmes français et allemands utilisés en Ukraine, notamment les chars Leopard 2, l’obusier à roues Caesar de 155 mm, l’obusier chenillé PzH 2000, et le canon antiaérien automoteur Gepard. Ces expériences aideront certainement les fabricants d’armes à s’améliorer.

Un exemple moins connu d’une entreprise qui a profité de la guerre est le fabricant allemand de capteurs Hensoldt, qui a fourni à l’Ukraine son système de défense antiaérienne IRIS-T. Au cours de la guerre, Hensoldt a constaté une multiplication par trois dans certains domaines, tels que la télédétection et la guerre électronique.

Mais à l’avenir, la plus grande contribution allemande à la guerre en Ukraine pourrait être l’utilisation de l’IA. Le 8 février, le magazine Time écrivait que l’Ukraine était devenue un « laboratoire de guerre de l’IA ». Plus tard dans le mois, l’entreprise technologique allemande Helsing GmbH a signé un accord avec l’Ukraine pour intégrer l’IA dans les drones et autres véhicules aériens sans pilote fabriqués en Ukraine.

L’Allemagne a également envoyé des généraux sur place en Ukraine, communique régulièrement avec ses chefs militaires, forme certains de ses soldats et étudie la guerre de près. L’Allemagne se fait une bonne idée des armes, des munitions et des installations militaires nécessaires pour soutenir une guerre à grande échelle et de l’efficacité de son armement actuel. Parallèlement, elle développe rapidement sa production d’armes. La Russie tire également des leçons essentielles de la guerre en Ukraine et développe ses alliances militaires et sa production d’armes.

Si nous ne connaissons pas toutes les raisons des livraisons d’armes de l’Allemagne à l’Ukraine, nous pouvons être certains que le véritable bénéficiaire ne sera pas l’Ukraine : Ce seront les empires militaires allemand et russe qui en bénéficieront. C’est ce que dit la prophétie biblique !

L’accord secret conclu entre l’Allemagne et la Russie vise à permettre à l’une et à l’autre de construire un empire. Après le début de la guerre contre l’Ukraine, M. Flurry a écrit : « Ces deux nations s’efforcent à accroître leur pouvoir, , à elles-mêmes et l'une l'autre, aux dépens de l’Europe et de l’ordre mondial dirigé par les États-Unis. Elles veulent toutes deux détruire cet ordre et se constituer en grands empires ! Ces empires s’affronteront inévitablement, mais pour l’instant, il est dans l’intérêt de l’Allemagne et de la Russie d’affaiblir tous les autres et de se renforcer elles-mêmes et l'une l'autre. En gardant cela à l’esprit, le comportement fourbe de l’Allemagne est facile à comprendre » (la Trompette, juillet 2022).

Notre monde souffre à cause de ce pacte germano-russe ! Mais comme l’a dit Jésus-Christ, « tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée » (Matthieu 26 : 52). Dieu écrasera toutes les nations qui placent leur confiance dans la puissance militaire—et amènera bientôt le monde entier à la repentance.