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Issam Rimawi/Anadolu via Getty Images
Pizzaballa et le combat du Vatican pour Jérusalem
Depuis que le pape François a élevé le patriarche latin de Jérusalem Pierbattista Pizzaballa au rang de cardinal en 2023, Jérusalem est redevenue le centre de la diplomatie vaticane. Pour la première fois dans l'histoire, un cardinal résident est présent dans la ville sainte, alors qu'elle est confrontée à l'un des conflits les plus intenses de ces dernières années.
M. Pizzaballa a participé à d'importantes discussions sur l'avenir de l'Église catholique au Proche-Orient. Nombreux sont ceux qui le considèrent comme un candidat à la succession du pape François.
Pourtant, son point de vue sur l'actuel gouvernement israélien est préoccupant.
Appels à une nouvelle direction
Lorsqu'il a été créé cardinal en septembre 2023, M. Pizzaballa a souligné sa mission de renforcer la présence catholique au Proche-Orient. « Je reste un pasteur pour la communauté chrétienne ici », a-t-il déclaré, « pour les aider à se guider à travers les divers bouleversements auxquels ils peuvent être confrontés sur les plans social et politique ».
Quelques jours plus tard, Israël a été attaqué par le Hamas. L'attention du monde s'est portée sur Jérusalem. Pizzaballa a été loué pour s'être proposé en échange des enfants kidnappés par le Hamas. « Si je suis prêt pour un échange ? Je suis prêt à tout, si cela peut conduire à la liberté et ramener ces enfants chez eux, pas de problème. Pour ma part, je suis prêt à le faire sans réserve », a-t-il déclaré. Bien que l'échange de prisonniers n'ait jamais eu lieu, Pizzaballa a utilisé sa réputation pour exiger un changement là où il estime que cela est nécessaire.
Dans une interview accordée au journal italien La Repubblica publiée le 21 janvier, Pizzaballa a appelé à une nouvelle direction au Proche-Orient. « Abou Mazen et Netanyahou ne sont plus l'avenir de cette terre tourmentée », a-t-il déclaré, en faisant référence au président palestinien Mahmoud Abbas et au premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
À l'occasion du premier anniversaire du massacre du 7 octobre, Vatican News a interrogé M. Pizzaballa, lui demandant : « Il y a une expression que partagent à la fois Netanyahou et [l'ancien dirigeant du Hamas Yahya] Sinwar : ils affirment tous les deux avoir une autorité exclusive “du fleuve à la mer”, sans laisser de place à l'autre. » La solution à deux peuples et deux États est-elle encore pratique aujourd'hui ? »
Pizzaballa a répondu : « Tout le Proche-Orient a besoin de nouveaux dirigeants et de nouvelles visions. Ce n'est qu'après cela que nous pourrons discuter des arrangements les plus propices à la paix entre les peuples. » Sinwar a depuis été éliminé par les missions militaires israéliennes à Gaza. La Syrie et le Liban ont également connu un changement radical de dirigeants au cours des derniers mois, ce qui ouvre une porte au Vatican. Mais M. Netanyahou reste à son poste, pour l'instant.
Agressions contre chrétiens en Israël ?
Pizzaballa sert le diocèse de Jérusalem depuis 1990 et dirige, depuis 2020, le patriarcat latin de Jérusalem, qui comprend Chypre, la Jordanie, la Palestine et Israël. En 2023, il a attiré l'attention du rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, qui a écrit ce qui suit dans « La nation juive n'a pas d'aide » :
Le patriarche latin de Jérusalem est l'une des plus hautes personnalités de l'Église catholique au Proche-Orient. En avril, le patriarche Pierbattista Pizzaballa a lancé des attaques cinglantes contre M. Netanyahou. Dans une déclaration à l'Associated Press, il a condamné ce qu'il appelle le « gouvernement d'extrême droite » de Netanyahou et a déclaré qu'il contribue à l'augmentation des attaques contre les chrétiens. « La fréquence de ces attaques, des agressions, est devenue quelque chose de nouveau », a-t-il déclaré. « Ces gens se sentent protégés […] et que l'atmosphère culturelle et politique peut désormais justifier, ou tolérer, des actions contre les chrétiens » (Times of Israel, 13 avril).
Les faits brossent un tableau différent. Israël est l'un des seuls endroits au Proche-Orient où le nombre de chrétiens est en augmentation. Dans tous les exemples d'agressions contre chrétiens que l'AP a relatés dans cette interview, les responsables ont été rapidement arrêtés et sont poursuivis devant la justice : ils ne sont ni tolérés ni protégés ! Dans presque tous les cas, les hauts responsables de la police ont clairement condamné les attaques et ont souligné à quel point ils prenaient ce problème au sérieux.
Pizzaballa et l'AP ont fait l'objet d'accusations, lancées par le Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America, selon lesquelles ils auraient fait des « allégations politisées ouvertes contre le gouvernement et la police israéliens, à l'image d'anciennes calomnies, qui diffament les Juifs en les accusant faussement » (24 avril).
Pourquoi le patriarche aurait-il lancé ces accusations mensongères ?
Les accusations lancées par Pizzaballa ont fait la une des journaux et ont attiré l'attention du monde entier. Selon Vatican News le 26 juillet 2023 :
Le cardinal élu Pierbattista Pizzaballa s'exprime sur la recrudescence des attaques contre les chrétiens par des extrémistes israéliens. Il affirme que les chrétiens en Terre Sainte ne veulent pas une protection spéciale, mais que leurs droits fondamentaux doivent être garantis. […]
Le patriarche Pizzaballa a expliqué que la violence concerne essentiellement les nouvelles générations de colons israéliens dans les territoires occupés, qui ont grandi dans un contexte socioculturel de violence et de polarisation alimenté par certains chefs religieux radicaux. […]
Bien que l'actuel gouvernement israélien d'extrême droite du premier ministre Benjamin Netanyahou ne soit pas en soi antichrétien, il aurait indirectement contribué, selon le patriarche Pizzaballa, à créer un climat de tension et d'animosité dans certains milieux de la société israélienne.
Il s'agit là d'une forte accusation à l'égard du gouvernement israélien.
Le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung a demandé à Pizzaballa : « Vous présidez une institution qui remonte à l'époque des croisades. À quel moment les chrétiens de Terre Sainte ont-ils été soumis à une pression aussi forte que celle d'aujourd'hui ? Il a répondu :
Les agressions anti-chrétiennes ne sont rien de nouvelle. Ce qui est nouveau, c'est la fréquence à laquelle elles se produisent et le fait qu'elles sont presque banalisées. Je pense que cela a commencé il y a une vingtaine d'années et que le phénomène s'est amplifié depuis. L'on ne peut plus l'appeler épisodique.
La plupart de ces 20 ans ont été façonnés par Netanyahou. Le même office d'où émanent ces accusations, à savoir que Netanyahou a créé un climat dangereux pour les chrétiens, a été fondé au milieu des croisades. Comme l'écrivent Terry Jones et Alan Ereira dans leur livre Crusades, Jérusalem était ouverte aux visiteurs. Mais avec « le triomphe des chrétiens latins, les choses allaient changer. Ils étaient venus pour débarrasser Jérusalem de toutes les autres religions et en faire une ville purement chrétienne. Et, qui plus est, une ville chrétienne selon leurs propres terme. » Arnulf de Chocques, patriarche latin de Jérusalem à l'époque, « a contraint tous les chrétiens de la région à se conformer au rite latin », écrit l'encyclopédie Britannica.
Les croisés catholiques ont également massacré des musulmans et des juifs, remplissant ainsi la ville de sang. Ne serait-il pas opportun de replacer les hostilités actuelles dans ce contexte ? Ne serait-il pas juste de dire que les Juifs ont été accueillants ? Ne serait-il pas juste de dire que les Juifs d'Europe ont la vie beaucoup plus dure ?
Étonnamment, les préoccupations de Pizzaballa sont prises au sérieux en Israël. Le président israélien Isaac Herzog a déclaré, à l'issue d'une réunion avec Pizzaballa et d'autres représentants religieux en 2023 : « Nous devons respecter les membres de toutes les religions. Nous nous y sommes engagés dès le début de notre existence. Aimez votre prochain comme vous-même. »
Tandis que les Juifs font preuve de tolérance, le Vatican s'emploie à saper le gouvernement israélien.
Aimer Gaza et le Hamas ?
L'Église catholique a également une petite présence dans la région de Gaza, qui est beaucoup moins tolérante. Lors d'une visite juste avant Noël 2024, Pizzaballa a déclaré :
Nous vivons une époque pleine de ténèbres, et il n'est pas nécessaire de s'étendre sur le sujet car vous le savez bien. […] Je ne sais pas quand ni comment cette guerre se terminera, et à chaque fois que nous approchons de la fin, il semble que nous recommencions à zéro. Mais à un moment donné, la guerre prendra fin, et nous ne devons pas perdre espoir. À la fin de la guerre, nous reconstruirons tout : nos écoles, nos hôpitaux et nos maisons. Nous devons rester résistants et pleins de force.
On pourrait dire que l'élimination des terroristes du Hamas est l'une des meilleures choses qui aient pu arriver à la population de Gaza. Au lieu de cela, le Vatican n'a cessé d'accuser Israël d'être responsable des souffrances de l'année écoulée. Le pape François a même demandé qu'une enquête soit menée pour déterminer si Israël commet un génocide contre la population de Gaza. Il devrait peut-être tâcher à enquêter sur le rôle du Vatican dans le génocide du peuple juif par l'Allemagne nazie et sur le soutien que le Vatican a apporté à l'évasion des responsables nazis, comme l'explique en détail le livre Unholy Trinity.
Au moment où Israël a cédé à la pression internationale, a mis fin à sa tentative d'éradiquer le Hamas et a libéré des centaines de terroristes en échange de quelques otages, Pizzaballa a déclaré à Vatican News : « Nous sommes tous très heureux. Dans tous les contextes, les gens sont heureux parce que cette guerre nous a usés, épuisés et a blessé la vie de tous. »
Il a déclaré que ce qui importe maintenant, « c'est que nous tournions la page et que nous commencions à nous attaquer à la grave crise humanitaire qui sévit à Gaza ». Il ne fait aucun doute que cette aide humanitaire profitera aussi aux terroristes, comme l'a expliqué M. Flurry dans « Le président Trump a trahi Israël ». L'accord pourrait même contraindre Netanyahou à quitter son poste, un désir partagé par beaucoup au Vatican.
Ambitions
Depuis des siècles, le Vatican cherche à s'emparer de Jérusalem, au mépris des autres religions. La Bible prophétise que les religions du monde s'affronteront à nouveau pour disputer le contrôle de cette ville. Mais cette fois-ci, l'issue sera différente. Comme l'explique M. Flurry dans Jérusalem selon la prophétie :
Le Vatican a déclaré que Jérusalem doit devenir une ville internationale. L'Église catholique, tout comme les Arabes, a elle aussi un intérêt passionné pour cette ville. […]
Les trois grandes religions, le christianisme, le judaïsme et l'islam, ont toutes un intérêt intense pour Jérusalem. Cette ville est le troisième lieu saint des musulmans. C'est la ville la plus sainte pour les Juifs. Les chrétiens la considèrent comme leur première ou deuxième ville sainte. En fin de compte, cela provoquera une catastrophe qui touchera toutes trois religions. « En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples ; tous ceux qui la soulèveront seront meurtris ; et toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle » (Zacharie 12 : 3). Même les Nations unies sont accablées par la question de Jérusalem. Les nations qui s'encombrent de cette ville seront meurtries. Au lieu de faire confiance à Dieu pour trouver une solution, elles font confiance aux hommes.
En raison de son passé et de son avenir, le Christ s'intéresse à cette ville plus qu'à toute autre ville du monde. Le Christ est mort à Jérusalem. C’est de là que Lui et son Père régneront sur la Terre et l'univers !
Alors que les religions de ce monde prétendent lutter pour Dieu, la Bible révèle qu'aucune d'entre elles ne Lui fait réellement confiance et ne Lui obéit. C'est pourquoi elles sont en conflit. Ce conflit autour de Jérusalem conduira à l'intervention surnaturelle de Dieu, comme expliqué dans Jérusalem selon la prophétie (gratuit sur demande).