Macron exige des garanties de sécurité pour… la Russie

Dans une interview télévisée diffusée le 3 décembre, le président français Emmanuel Macron a évoqué sa vision de la paix en Europe. « L’un des points essentiels que nous devons aborder—comme le président [Vladimir] Poutine l’a toujours dit—est la crainte que [l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord] vienne jusqu’à ses portes, et le déploiement d’armes qui pourraient menacer la Russie », a-t-il déclaré. Les États-Unis ont précédemment rejeté les demandes de garanties de sécurité de Poutine, mais Macon relance la discussion.

Il y a une chose que les présidents russe et français ont en commun : une haine du système américain. Macron a précédemment dit que l’OTAN est en état de « mort cérébrale » ; il a demandé l’indépendance vis-à-vis de l’Amérique et la dépendance vis-à-vis de l’Allemagne ; il a également fait l’éloge du maréchal Pétain, collaborateur français des nazis, comme étant un « grand soldat ». Les récents commentaires de Macon semblent appartenir à la même catégorie. Il pense que l’Europe peut négocier avec la Russie sans l’aide des États-Unis—en fait, le système américain pourrait être le problème.

« Cette question fera partie des questions pour la paix », a affirmé M. Macron juste après avoir discuté du sujet avec son homologue américain Joe Biden. « C’est pourquoi nous devons élaborer ce que nous sommes prêts à faire, comment nous allons protéger nos partenaires et nos États membres, et comment nous allons donner des garanties à la Russie lorsqu’elle reviendra à la table des négociations. »

M. Macron a été à l’avant-garde des négociations infructueuses avec M. Poutine au moment même où la guerre s’intensifiait de manière drastique. Macron semble maintenant indiquer que l’échec des négociations n’est pas de sa faute mais de celle des États-Unis. Ce faisant, il semble négliger le désir de l’Ukraine d’obtenir des garanties de sécurité. Le chef de la faction parlementaire Serviteur du peuple et ancien chef du groupe de négociation ukrainien, Davyd Arakhamiia, a déclaré en réponse aux commentaires de Macon :

Tout ce que la Russie doit faire, c’est quitter le territoire de notre pays ; payer des réparations ; punir tous les criminels de guerre ; renoncer volontairement aux armes nucléaires. Après cela, nous sommes prêts à nous asseoir à la table des négociations et à parler de garanties de sécurité.

Comme le note le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, dans « La France ressuscite le Saint Empire romain  », M. Macron agit souvent comme un porte-parole des intérêts allemands. Pour des raisons économiques et autres, l’Allemagne veut des relations pacifiques avec la Russie. L’Union européenne a besoin d’une Allemagne forte et c’est pourquoi M. Macron s’est montré très indulgent envers la Russie.

Si l’on laisse les États-Unis de côté, l’Union européenne dirigée par l’Allemagne et la Russie décideront du sort de l’Europe de l’Est. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, un équilibre de pouvoir similaire a fait que les Européens de l’Est ont été divisés entre les deux. L’objectif de l’OTAN a été d’empêcher l’histoire de se répéter. Cependant, l’Allemagne travaille secrètement à la relance de cette coopération historique : « Je crois que les dirigeants de l’Allemagne ont peut-être déjà convenu d’un accord avec la Russie », a noté M. Flurry, « un pacte moderne Hitler-Staline où l’Allemagne et la Russie se partagent les pays et les biens entre eux ».

La seule organisation qui fait obstacle à cet objectif est l’OTAN dans sa forme actuelle. C’est la véritable raison pour laquelle l’Allemagne, la France et la Russie s’efforcent de saper cette institution. Pour comprendre, lisez « La France ressuscite le Saint Empire romain ».