Recevez gratuitement notre bulletin électronique.

Les « hommes de Juda » dans les lettres d'Amarna ?

Les « hommes de Juda » dans les lettres d'Amarna ?

L’une des lettres d’Amarna, EA 39, contient des références particulières à «  ameluti Ia-u-du » et «  ameluti tsabe Ia-u-du. » L’orthographe de Ia-u-du est identique à celle des inscriptions cunéiformes assyriennes ultérieures faisant référence à Juda. S’il s’agit d’une référence à la tribu israélite, les deux passages ci-dessus se traduisent par « hommes de Juda » et « soldats de Juda ».

Le professeur Morris Jastrow Jr (1861-1921) a fait cette observation pour la première fois dans son article de 1893 intitulé « ’The Men of Judah’ in the El-Amarna Tablets » (Les ‘hommes de Juda’ dans les tablettes d’El-Amarna). Un petit débat a circulé à l’époque sur la nature et l’interprétation correcte de l’inscription. L’une des principales questions était que l’inscription se rapportait à un territoire situé à l’extrême nord de Canaan (au centre-ouest de la Syrie), peut-être autour de la région de Tunip—un endroit particulier pour trouver des « hommes de Juda ». Il y avait une certaine dissidence sur le fait que cela faisait plutôt référence à un mot légèrement différent mais à la consonance similaire, signifiant « ils ont témoigné ». Jastrow, dans son article, a réfuté cette hypothèse en montrant que le contexte identifie Ia-u-du comme le nom propre d’un clan ou d’un groupe.

Pt Fr 202301

Il s’agit néanmoins d’une question importante : que ferait une tribu du sud si loin au nord ? En effet, cette tribu s’est installée dans la partie méridionale de Canaan. Mais les Israélites devaient conquérir la Terre promise ensemble, en tant qu’unité (cf. Nombres 32). De plus, le territoire d’Israël devait s’étendre au nord jusqu’à Hamath en Syrie, un endroit situé juste à l’est de Tunip (Nombres 34 : 8).

Un lien nordique intéressant avec Juda peut être trouvé dans 2 Rois 14 : 28, qui déclare que le territoire de « Damas et Hamath […] qui avaient appartenu à Juda. » C’était à l’époque où le royaume septentrional d’Israël était depuis longtemps divisé du royaume méridional de Juda, mais la tribu de Juda conservait un avant-poste au nord d’Israël. (Il y a une référence possible à ce territoire judéen du nord sur une inscription Assyrienne—voir ArmstrongInstitute.org/127 pour plus de détails ; lien en anglais).

Malheureusement, la section de l’EA 39 portant le texte Ia-u-du n’est pas en très bon état, de sorte que le débat sur la nature de l’inscription s’est poursuivi. Depuis les travaux de Jastrow, l’analyse, la catégorisation et la traduction des lettres d’Amarna par le linguiste norvégien Jørgen Knudtzon est devenue la norme, notamment dans son ouvrage en deux volumes Die El-Amarna-Tafeln (1907 et 1915). Knudtzon a traduit ce mot différemment, par « s[u]-u-du, » choisissant apparemment de l’identifier à une forteresse syrienne appelée Sudu.

Néanmoins, la traduction Ia-u-du reste une possibilité intrigante, et il y a une justification biblique pour un tel lien entre Juda et le nord. Ce n’est d’ailleurs pas le seul lien biblique identifié par Jastrow : il a également mis en évidence deux noms de clans mentionnés dans la correspondance d’Amarna, Milkil et Habiri, les identifiant comme deux clans de la tribu d’Aser, Malkiel et Héber (Genèse 46 : 17 ; Nombres 26 : 45 ; 1 Chroniques 7 : 31). Cette paire est mentionnée ensemble dans la correspondance du chef cananéen de Jérusalem, Abdi-Heba, au pharaon.

LA TROMPETTE EN BREF

Demeurez informé et abonnez-vous à notre bulletin.