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Les années d’or
Je suis un senior—un oap (une personne de grand âge), comme disent les Anglais ou un membre de l’AARP [Association américaine de personnes retraitées], en termes américains. Mais je suis encore un senior junior, comparé à beaucoup de mes compatriotes. Je dois encore réaliser mon tour de batte de soixante-dix!
J’ai commencé à pleinement comprendre quel grand moment de vie les années, vécues en tant que senior, apportent! Finalement des leçons ont été tirées. À partir de la perspective des années de senior, on peut apprécier l’observation de Winston Churchill selon laquelle le succès vient, en fin de compte, après avoir commis beaucoup d’erreurs.
Une des grandes choses qu’il y a, à propos des années, quand on est dans la catégorie des seniors, c’est l’effet de modération qu’elles peuvent apporter aux tendances comportementales de vos plus jeunes années. Je suppose qu’on appelle cela la maturité. Peut-être, pour certains, cela vient du fait de voir le côté humoristique de toutes nos objections tonitruantes et de toutes nos luttes après que le vent ait beaucoup soufflé, quand, à la réflexion, nous voyons que le mode de vie, que le Fondateur du vrai christianisme a conçu pour nous, est tout ce qu’il y a de plus simple en comparaison. Si seulement nous l’avions su plus tôt!
Une autre grande chose qui existe quand on est senior, c’est le fait de pouvoir parler par expérience. La jeunesse parle avec impétuosité, voire avec vantardise, souvent par ignorance, et certainement par un manque inné de sagesse réelle née d’une expérience réelle. Cependant, ce fait ne peut pas être aussi aisément apprécié, de manière profonde, par la jeunesse qu’il le peut quand on est senior. Le senior possède une perspective à long terme, avec laquelle regarder les années qui sont en arrière, permettant de percevoir la folie de voies insensées comparées au bonheur des voies justes.
Une des bénédictions les plus grandes, que l’on peut avoir quand on est senior, c’est un mariage qui a duré. Cette pensée m’a frappé alors que je disais au revoir à ma femme lors de son voyage récent aux antipodes pour visiter notre famille, en Australie. Après 41 ans de mariage, nous voulions toujours retarder le moment de la séparation. Il en était ainsi lors de notre premier rendez-vous. À cette occasion, je me suis attardé tellement longtemps que j’ai manqué le dernier autobus pour rentrer chez moi, et j’ai dû attaquer les 16 km vers ma maison jusqu’à ce que je sois pris par un conducteur de camion bienveillant. (À cette époque-là, faire de l’auto-stop était courant, et relativement sans danger, comparé à notre époque.) Notre tendance à nous attarder après un rendez-vous a fait que je suis parvenu à connaître un bon nombre de conducteurs de camions qui parcouraient cet itinéraire de 16 km entre la maison de ma future femme et la mienne, pendant ma cour qui a duré un an!
Lors de cette occasion plus récente, à l’aéroport d’Oklahoma City, j’ai pu obtenir, du service de sécurité de la compagnie aérienne, d’entrer dans la salle d’embarquement avec ma femme, et de passer encore plus de temps avec elle jusqu’à ce qu’elle monte à bord de son vol. Malgré cela, elle a été la dernière à s’embarquer, dans la mesure où nous utilisions chaque seconde d’intimité de ce moment avant notre baiser d’au revoir.
Quel pur plaisir de partager ce mode de vie, donné par un Dieu charitable, avec un associé de toute une vie! Quel don précieux que de pouvoir se dire, quand on est senior, qu’on a donné vie à sa progéniture, qu’on l’a élevée à travers toutes les épreuves, qu’on a lutté en équipe avec elle au travers des défis de la vie quotidienne, qu’on a observé ses joies dans ses moments de rendez-vous, de fiançailles, de bonheur conjugal et de naissance d’une autre génération. Vient le moment dans votre vie quand, soudainement, vous vous rendez compte que, dans ce qui semble un laps de temps tellement court, vous êtes passé de la génération la plus récente, lors de votre naissance, à la génération la plus ancienne, quand vous êtes devenu un senior. Comme le temps passe!
Il y a encore une bénédiction quand vous êtes senior. Vous souvenez-vous, quand vous ne pouviez tout simplement pas vous imaginer vieux? Vous souvenez-vous quand vous pensiez que quelqu’un de plus de 40 ans avait manifestement «franchi la colline», jusqu’à ce que, soudainement, vous ayez 40 ans—et que vous soyez toujours capable de courir, de sauter, de pousser et de frapper une balle avec ceux qui avait la moitié de votre âge?
Puis est venu le moment crucial.
Quelque chose a sauté, quelque chose s’est effondré, quelque chose s’est cassé, ou peut-être le souffle a commencé à manquer avant la fin de la partie. Je me souviens quand ces choses ont commencé à m’arriver. Décidé à sortir vainqueur, aussi couvert de pansements que je l’étais, j’ai couru ma dernière course importante à 46 ans, et j’ai gagné! Le fait que j’étais le plus jeune de la bande, j’en suis sûr, n’avait aucun rapport avec le résultat. Je me vante encore, de temps en temps, auprès de mes fils, du fait que j’ai mis à la retraite un gagnant.
Sérieusement, vivre sa septième décennie, en bonne santé, entouré par la famille jusqu’à la troisième génération, c’est une bénédiction inégalée! Il est, également, toujours bon d’y penser.
Il ne peut y avoir, dans l’histoire, une ère, sinon celle dans laquelle nous vivons maintenant, où il y a un tel sentiment d’urgence, et ce, de façon cruciale, à apporter la preuve accablante, en matière de nécessité, de cette ancienne réalité selon laquelle le mariage monogame traditionnel—au sein d’une famille stable, avec chaque membre souscrivant aux rôles consacrés par l’usage—est la composante fondamentale de toute civilisation ayant du succès. Dans nos sociétés les plus sophistiquées, nous avons fait plus, dans les 50 années passées, pour détruire les institutions traditionnelles du mariage et de la famille que dans les 5 000 années passées, toutes confondues!
Les faits sont que—puisque nous avons poussé les femmes dehors pour qu’elles travaillent et qu’elles fassent la guerre; puisque nous avons commencé à traiter les gosses irresponsables comme des adultes; puisque nous avons cherché à métamorphoser les deux sexes en un sexe androgyne; puisque nous avons remplacé l’honneur pour l’âge par la soif de perpétuer la jeunesse; puisque nous avons perverti la véritable nature du mariage—la société occidentale, en particulier les peuples anglais et américains, a mené le monde sur un terrain qui conduit vers le dénigrement de la civilisation, voire de la destruction de la société humaine elle-même!
Ce monde a besoin de ceux qui se rappellent encore les chemins qui ont construit une société forte et stable, afin qu’ils se lèvent, qu’ils soient pris en considération, et lui disent comment il est!
Si vous avez le privilège de faire partie de cette génération avec l’expérience de toute une vie derrière vous, si vous êtes un senior vraiment reconnaissant des anciennes valeurs qui ont fait que les années d’or soient les plus heureuses de votre vie, partagez la démonstration de cette voie avec d’autres. Écrivez-nous, faites-nous part de vos expériences, contribuez à une meilleure société, celle qui soutient les valeurs réelles et durables, avec le seul apport qui compte dans l’analyse finale—votre propre exemple vivant!
Vive les seniors! ▪