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Le pape se prépare pour une réunion entre Catholiques et Orthodoxes
Le pape François a conclu le 6 décembre un voyage de cinq jours en Grèce et à Chypre, où il a rencontré les dirigeants des églises orthodoxes orientales.
Lors de la première étape du voyage de François, il a été accueilli par l'archevêque de Chypre Chrysostome II. Les deux hommes se sont rendus à la cathédrale de Saint-Barnabé pour une réunion avec le synode, un organe d'évêques quelque peu équivalent au collège des cardinaux catholiques.
Chrysostome a beaucoup parlé du conflit qui oppose son pays à la partie nord de Chypre. En 1974, les militaires turcs ont envahi l'île. Ils ont créé un État fantoche dans le nord, peuplé de Turcs de souche, et ont expulsé les Chypriotes grecs vers le sud du pays. L'archevêque a déclaré que la Turquie « a séquestré 38 pour cent de notre patrie par la force des armes, expulsé ses habitants » et « profané et démoli les sanctuaires du Seigneur ». Il a déclaré que « la Turquie a élaboré un plan de nettoyage ethnique dans notre Chypre ».
Chrysostome a ensuite lancé un appel à François : « Nous voulons avoir votre soutien actif dans cette lutte, notre lutte sainte et juste. » Il a rappelé qu'il avait lancé un appel similaire en 2010 au pape Benoît XVI. « Nous attendons aussi avec impatience votre aide, pour la protection et le respect de notre patrimoine culturel […] qui sont aujourd'hui violés par la Turquie », a-t-il déclaré.
Il a également applaudi « le dialogue en cours entre le Patriarcat œcuménique et l'Église catholique à Rome, et nous prions pour son succès ». Le Patriarcat œcuménique est le chef cérémonial des chrétiens orthodoxes du monde entier.
François n'a peut-être pas écouté attentivement. Des séquences vidéo du discours de Chrysostome le montrent luttant apparemment pour rester éveillé. Mais quand ce fut son tour de parler, le pape avait beaucoup à dire.
« Nous avons une origine apostolique commune : Paul a traversé Chypre et s'est rendu à Rome. Nous sommes donc héritiers du même zèle apostolique, et un seul chemin nous unit, celui de l'évangile », a-t-il déclaré. « J'aime nous voir avancer sur ce même chemin, en recherchant une fraternité toujours plus grande et une pleine unité. » François a déclaré au synode que l'Église catholique ressent « le besoin de marcher plus étroitement à vos côtés, chers frères, qui, par votre expérience de la synodalité, peuvent vraiment nous aider ». Il a déclaré que les catholiques désiraient « redécouvrir la dimension synodale essentielle pour être une église ».
Le pape François est un défenseur ardent de la réconciliation entre catholiques et orthodoxes. Ce genre de discours de sa part n'est pas nouveau. Mais François semble suggérer que, sur la voie de l'unité, la Cité du Vatican est prête à faire des compromis. Son langage était vague. Mais affirmer que le catholicisme pourrait apprendre de l'orthodoxie peut impliquer une sorte de compromis.
François avait également beaucoup à dire sur les commentaires de l'archevêque sur la Turquie. « Je souhaite vous assurer de ma propre prière et de ma proximité et de celle de l'Église catholique dans les problèmes les plus troublants qui vous assaillent et dans les espoirs les meilleurs et les plus audacieux qui vous stimulent », a-t-il déclaré. « Vos peines et vos joies sont aussi les nôtres ; nous les ressentons comme les nôtres. »
Il reste à voir si le Vatican fera réellement quelque chose. Mais le fait qu'une Église orthodoxe demande le soutien du pape contre les Turcs est significatif. Historiquement, le catholicisme et l'orthodoxie orientale ont tous deux été en désaccord avec l'Islam, mais cela ne signifie pas qu'ils étaient bons amis l'un avec l'autre. Prenez, par exemple, la quatrième croisade au 13e siècle. Au départ, les croisés catholiques tentaient de remettre sur son trône l'empereur byzantin évincé. L'objectif était d'enrôler les Byzantins dans la guerre contre les Arabes. Elle s'est terminée par la mise à sac et le pillage de Constantinople par les croisés. Les croisés ont dissous l'Empire byzantin et créé un État fantoche catholique à sa place. Le monde orthodoxe n'a pas oublié cet assaut pendant des siècles.
Pourtant, aujourd'hui, nous avons un dirigeant orthodoxe prêt à ignorer une telle injustice historique.
Après son séjour à Chypre, François s'est rendu en Grèce. Il a d'abord rencontré les dirigeants orthodoxes grecs le 4 décembre. Puis il a eu un entretien en tête-à-tête avec l'archevêque d'Athènes Hiéronyme II, chef de l'Église de Grèce, à la nonciature apostolique (ambassade du Vatican) le 5 décembre.
François et Hiéronyme s'entendaient bien. Hiéronyme a qualifié François de « notre très saint frère de Rome ». François appelait l'archevêque « mon frère bien-aimé ». Il a écrit : « Je le remercie pour sa bonté fraternelle, sa douceur, sa patience. Que le Seigneur nous donne la grâce de poursuivre ensemble notre chemin de fraternité et de paix. »
Le pape a fait une autre déclaration vague présentant des excuses pour les crimes commis par les catholiques contre les chrétiens orthodoxes : « Honteusement, patriarche—je le reconnais pour l'Église catholique—des actions et des décisions, qui n'avaient que peu ou pas de rapport avec Jésus et l'Évangile, mais étaient au contraire marquées par la soif d'avantages et de pouvoir, ont gravement affaibli notre communion. » (Soit dit en passant, le pape s'est trompé sur le rang de Hiéronyme. Il s'agit d'un archevêque, et non d'un patriarche).
L'archevêque catholique romain d'Athènes, Theodoros Kontidis, a déclaré que la visite du pape était un moment pour rappeler l'unité des chrétiens, « en particulier entre catholiques et orthodoxes ». « Nous sommes de la même foi avec les mêmes traditions », a-t-il dit. « Nous devons essayer encore et encore et ne jamais abandonner. »
Tout le monde n'était pas heureux de la visite du pape. Un prêtre orthodoxe ayant aperçu François lui a crié : « Pape, tu es un hérétique ! » Le Saint-Synode grec n'a pas non plus accueilli le pape aussi chaleureusement que son homologue chypriote.
Le pape François est déjà très proche du patriarche de Constantinople, qui est ce que l'Église orthodoxe a de plus proche d'un « chef » particulier. Ce dernier voyage montre qu'il cultive également des relations étroites avec d'autres dirigeants orthodoxes. Le pape François sème les graines de la réconciliation entre les chrétiens catholiques et orthodoxes.
Une source fiable affirme que Rome et Constantinople seront réunies. C'est une source que les chrétiens catholiques et orthodoxes considèrent comme leur héritage : la Sainte Bible.
« Descends, et assieds-toi dans la poussière, vierge, fille de Babylone ! Assieds-toi à terre, sans trône, fille des Chaldéens ! On ne t'appellera plus délicate et voluptueuse. » (Ésaïe 47 : 1). Une femme est utilisée comme symbole biblique pour une église (Éphésiens 5 : 22-23, 32 ; 2 Corinthiens 11 : 2). Cette « femme » est une « fille de Babylone ». Babylone était la capitale politique et spirituelle du monde antique. Cette église remplit un rôle similaire à l'époque moderne.
Ésaïe 47 : 5 appelle cette femme « la souveraine des royaumes ». Elle a suffisamment de pouvoir pour régner à partir de son propre trône. La Trompette identifie cette femme comme étant l'Église catholique romaine.
Maintenant, remarquez le verset 8 : « Écoute maintenant ceci, voluptueuse, qui t'assieds avec assurance, et qui dis en ton cœur : Moi, et rien que moi ! Je ne serai jamais veuve, et je ne serai jamais privée d'enfants ! » Si l'Église catholique est la mère, alors qui seraient les enfants ? Les Églises qui ont quitté son autorité il y a longtemps et qui ont grandi depuis, des Églises comme l'Église orthodoxe orientale.
La revue, la Pure Vérité de novembre 1963, a fait cette prédiction en se basant sur des prophéties comme Ésaïe 47 :
Le triomphe final—bien que de courte durée—du catholicisme est inscrit dans des dizaines de prophéties bibliques. En ce moment même—que nous voulions le croire ou non—le terrain est en train d’être préparé pour la plus grande révolution religieuse que le monde ait connue. […] L'énorme problème de la réalisation de l'unité est double. Premièrement, il s'agit de réconcilier le schisme orthodoxe qui a officiellement débuté en 1054 et a divisé les églises d'Orient. […] Deuxièmement, il s'agit de restaurer dans la Communion romaine tout le protestantisme qui s'est développé à partir de 1517.
Cela pouvait sembler improbable en 1963. Mais aujourd'hui, nous voyons des dirigeants du monde orthodoxe parler ouvertement d'unité avec l'Église catholique. Nous voyons le chef de l'Église de Chypre implorer le pape de les aider contre les Turcs. Nous voyons le point de départ de cette « plus grande révolution religieuse que le monde ait connue ».
Pour en savoir plus sur les prédictions basées sur la Bible faites par la Pure Vérité et son rédacteur en chef, Herbert W. Armstrong, veuillez demander un exemplaire gratuit de notre brochure Il avait raison. Le chapitre 3, « Retour au bercail » est particulièrement pertinent en ce qui concerne la réunion des Catholiques et des Orthodoxes.