Le Nazisme est de retour
«Un jour nous reviendrons. En attendant, à bientôt!». Ces mots sinistres—à bientôt, «pour l’instant au revoir»—ont été prononcés par un porte-parole militaire allemand anonyme sur la radio nazie, le 1er septembre 1944. À ce moment-là, la défaite frappait à la porte de Hitler. Mais cela n’a pas empêché un de ses officiers, outrecuidant, d’aller à la radio pour annoncer la future résurrection de la machine de mort nazie.
Cet homme n’était pas seul à croire sa sinistre prophétie. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, des milliers d’Allemands croyaient et espéraient que le nazisme reviendrait un jour. La majorité en Occident, cependant, a sous-estimé la résilience du nazisme.
Herbert W. Armstrong a été parmi les quelques privilégiés à ne pas être dans ce cas. Dès le printemps 1945, il a commencé à avertir que, bien que le nazisme ait été défiguré et démembré, son cœur battait encore—lentement, tranquillement, incognito—dans des fissures sombres à travers la planète.
«Hitler a perdu. Ce round de la guerre, en Europe, est terminé», a-t-il dit aux auditeurs de son émission de radio, Le Monde à venir, le 9 mai, 1945. «Et les nazis sont maintenant entrés dans la CLANDESTINITÉ... Ils projettent de REVENIR, et de gagner lors du troisième essai».
Il s’agissait d’une prévision audacieuse—une de celles que le temps a démontré comme terriblement précise!
Le nazisme survit
Lorsque la Seconde Guerre mondiale a pris fin, le ministère britannique de l’Économie en temps de guerre a estimé que les nazis ont spolié, de près de 27 milliards de dollars, les nations qu’ils avaient conquises. Michael Sayers et Albert E. Khan ont retracé le parcours des dollars dans leur livre de 1945, The Plot Against the Peace [Le complot contre la paix]: «Depuis 1943, l’argent des nazis, des bijoux et d’autres objets de valeur ont traversé les frontières du Reich et, par des voies clandestines, sont arrivés en Espagne, en Suisse, en Suède et en Amérique du Nord et du Sud... Grâce à ces importantes sommes cachées, à leur disposition, les nazis ont déjà reconstitué et réorganisé leurs cinquièmes colonnes internationales de temps de guerre, et ont créé de nouvelles agences de propagande et des ligues terroristes pour la période d’après-guerre.»
Edwin Hartrich a confirmé cela des années plus tard dans son livre The Fourth and Richest Reich [Le quatrième Reich—le plus riche]. Il note que lorsque les Alliés sont entrés en Allemagne, à la fin de la guerre, ils ont trouvé une foule de soldats nazis et de sympathisants, mais peu de preuves de l’existence d’organisations et de dirigeants nazis. «Il a été bientôt évident que de nombreux nazis de haut rang, notamment des membres de la redoutable Gestapo de Himmler, des SS et des SD, avait disparu; ils se sont cachés avec de faux papiers d’identité jusqu’au moment où ils ont pu s’échapper en Amérique du Sud ou dans quelque autre asile pour ex-nazis», écrit-il.
Les experts nazis se sont glissés hors de l’Allemagne avant la fin de la guerre. Puis, pourvus de milliards en espèces et des biens de millions de Juifs incinérés, ils ont commencé à planifier la Troisième Guerre mondiale!
Mais la guerre a pris fin il y a plus de 60 ans. Y a-t-il des preuves de l’existence du nazisme ou de sa réémergence, aujourd’hui?
Une renaissance nazie
Les conditions sont réunies pour l’émergence du nazisme en Allemagne et dans toute l’Europe. S’exprimant sur la crise financière mondiale, en octobre de l’année dernière, le ministre allemand de l’Intérieur, Wolfgang Schäuble, a tracé quelques parallèles inquiétants entre celle-ci et les difficultés économiques qui ont précédé la Deuxième Guerre mondiale. «Nous avons appris de la crise économique mondiale des années 1920 (années 1930), qu’une crise économique peut aboutir à une menace incroyable pour l’ensemble de la société. Les conséquences de cette dépression ont été Adolf Hitler et, indirectement, la Seconde Guerre mondiale et Auschwitz».
Un peu plus d’un mois plus tard, le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, a émis un avertissement similaire, en disant: «Les moyens de sauvetage… utilisés par l’Allemagne, pour son secteur financier, pourraient être utilisés pour attiser les sentiments d’injustice sociale, ce qui bénéficierait, et de loin, aux partis d’extrême droite ...»
Ces politiciens traditionnels allemands regardent le climat social de la nation, voient qu’il est terriblement similaire à celui des années 1930, et suggèrent que l’histoire pourrait se répéter.
Si l’on y regarde de près, on voit que c’est déjà le cas.
En juillet de cette année, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel a publié un article suggérant que le traité de Versailles est ce qui a fait que la «Deuxième Guerre mondiale devait suivre la Première». Imposé à l’Allemagne, en juin 1919, le traité d’après-Première Guerre mondiale était «humiliant», «dur» et en demandait trop à l’État allemand affaibli, se lamentait Spiegel—c’était ainsi un prétexte justifié pour l’ascension de Hitler et des nazis. La machine de propagande de Hitler prêchait le même message à propos de Versailles, au cours des années 1920 et 1930 pour fomenter la haine et susciter un désir de revanche parmi les Allemands.
Cette mauvaise blague sur la culpabilité des Alliés qui seraient à l’origine de la Seconde Guerre mondiale ne se chuchote pas entre sympathisants nazis dans des cabanes en rondins dans des régions forestières inexploitées de l’Allemagne. Il s’agissait d’un article en une d’un magazine d’actualités hebdomadaire populaire qui, comme Newsweek ou Time aux États-Unis, façonne les conversations nationales en Allemagne. Et comme les traducteurs du site German-Foreign-Policy.com l’on observé, le quotidien allemand Die Welt «adopte une position similaire» à celle de Spiegel sur cette question, comme le fait Süddeutsche Zeitung, le journal le plus populaire dans le sud de l’Allemagne.
Comme tous les traités de paix, le traité de Versailles a ses imperfections. Mais il n’était pas plus dur que les accords de paix précédents imposés par l’Allemagne à la France et à la Russie, et, après tout, l’Allemagne avait provoqué un conflit qui en fin de compte a fait périr 10 millions de personnes. Le traité de Versailles n’était pas la véritable cause de la Seconde Guerre mondiale. Cette guerre s’est produite parce que l’esprit de Adolf Hitler, de ses sbires et de millions d’Allemands était captif de l’esprit belligène du nazisme!
Maintenant, cet esprit du nazisme est ressuscité.
«Un spectre hante l’Europe», a écrit le Times l’année dernière. «Il porte des bottes, une croix gammée et une délicate expression barbouillée de larmes d’une introspection anxieuse. Il est appelé la «susceptibilité» nazie. Il peut être trouvé dans votre multiplex local dans un quatuor de films de haut-profil... qui jettent un nouveau regard... frais sur la Seconde Guerre mondiale, presque exclusivement, et souvent de manière sympathique, du point de vue nazi» (22 décembre 2008).
L’histoire du nazisme est en cours de réécriture. «Ce que ces films partagent, c’est un ton révisionniste commun», poursuit le Times. «Voyez, semblent dire ces films, être un nazi n’était pas si facile, et en outre tous n’ont pas eu le virus.»
C’est une fiction dangereuse. «Il y a une tendance, peut-être dérivée des sources que les réalisateurs utilisent pour ces films, à montrer tous comme très rationnels et très raisonnables», a dit Richard Evans, professeur titulaire d’une chaire d’histoire moderne à Cambridge et auteur d’une série historique définitive sur le Troisième Reich. «Alors que seul Hitler et quelques personnes autour de lui—des nazis de haut rang—sont considérés comme des maniaques absolus en plein délire. Et le fait, c’est que l’idéologie nazie s’étend vraiment et va en profondeur».
Ceux qui n’arrivent pas à comprendre l’histoire nazie ne sauront pas lorsque cette histoire se répètera.
Le Saint Empire romain germanique
L’histoire et la prophétie démontrent toutes les deux que le nazisme n’était pas une anomalie historique. Comme Sayers et Khan ont observé: «Presque toutes les caractéristiques particulières du régime hitlérien, son agressivité débridée, sa brutalité démesurée, son chauvinisme racial allant jusqu’à l’homicide, ont été la caractéristique des manifestations politiques passées de la combinaison, régnant en secret dans le pangermanisme, de «junkérisme», de militarisme prussien et de féodalisme économique».
La Seconde Guerre mondiale a été une éruption courte et vicieuse de ce que les historiens admettent comme un but allemand à long-terme pour l’asservissement du continent—et la domination du monde. M. Armstrong avait compris cette réalité, c’est pourquoi il avait mis en garde—dès 1945—contre le fait que le nazisme n’était pas mort, mais qu’il était entré dans la clandestinité.
M. Armstrong a utilisé une autre expression pour décrire la longue quête de l’Allemagne pour la domination mondiale: le Saint Empire romain!
Le Saint Empire romain est un regroupement politique, religieux et militaire qui a accédé au pouvoir en Europe, et qui l’a quitté au cours des 1 500 années passées. Comme cela est expliqué dans notre brochure gratuite L’Allemagne et le Saint Empire romain germanique, cet empire qui sème la mort, a commencé en 554 ap. J.-C. lorsque l’empereur romain Justinien a reconnu la suprématie du pape, et a forgé une alliance entre Rome et le Vatican.
Il y a eu cinq résurrections de cet empire en Europe depuis la restauration impériale de Justinien. Dans chaque cas—que ce soit l’empire brutal de Charlemagne au 8ème siècle, l’empire allemand d’Otton le Grand au 10ème siècle, celui de Napoléon au début du 19ème siècle, ou celui de Hitler dans le milieu du 20ème siècle—le Vatican a été le principal facteur d’influence sur l’empire. C’est pourquoi on l’appelle le «Saint» Empire romain germanique, même si l’utilisation du terme «saint» est l’une des plus cruelles erreurs de l’histoire.
L’esprit du nazisme est le même esprit que celui de l’Empire romain germanique!
La prophétie biblique révèle qu’il y aura sept résurrections totales de l’Empire romain germanique. L’histoire montre que six de ces résurrections se sont produites. Les événements actuels montrent qu’en ce moment, en Allemagne et au Vatican, et en Europe, la dernière résurrection—alimentée par l’esprit renaissant du nazisme—relève sa tête terrifiante. ▪