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Le lien mortel entre la drogue et les fusillades de masse
Les États-Unis ont connu une recrudescence meurtrière des fusillades de masse. De Buffalo (New York) à Chicago (Illinois), jusqu’à Uvalde (Texas), les scènes de violence ont choqué le monde entier. Dans la douleur et le deuil qui ont suivi ces événements, les gens cherchent des réponses : Pourquoi cela s’est-il produit ? Qu’est-ce qui a poussé ces jeunes hommes à devenir des meurtriers de masse ?
Un dénominateur commun aux fusillades de masse et autres épisodes violents est la consommation de drogues, qu’il s’agisse de médicaments prescrits, de drogues récréatives ou de drogues illégales. Cela ne signifie pas que tous les consommateurs de drogues deviennent des tireurs de masse, ni que tous les tireurs de masse aient consommé des drogues. Mais les preuves montrent un lien entre la consommation de drogues et un esprit qui se tourne vers un comportement violent.
Plusieurs études scientifiques ont confirmé ce lien. En 2020, le National Threat Assessment Center [Centre national d’évaluation des menaces] a étudié 34 fusillades de masse ayant fait au moins trois victimes. Les assaillants avaient deux attributs communs : des antécédents de violence domestique et de la toxicomanie.
Une étude réalisée en janvier 2021 par le département de psychiatrie du Centre médical de l’université Columbia a analysé 14 785 meurtres entre l’année 1900 et 2019. Parmi ceux-ci, 1 315 meurtres de masse ont été identifiés (impliquant trois victimes ou plus), et 11 pour cent de ces meurtriers présentaient des symptômes psychotiques. Le terme « psychotique » fait référence à des troubles mentaux graves qui amènent les gens à perdre le contact avec la réalité et à avoir des délires ou des hallucinations. Vingt-deux pour cent de ces meurtriers de masse avaient, au cours de leur vie, consommé des drogues (principalement de la marijuana) ou abusé de l’alcool.
Le rapport déclare : « La relation entre les symptômes psychiatriques et les meurtres de masse pourrait être moins associée aux symptômes psychotiques qu’à une psychopathologie subaiguë plus courante, comme les symptômes dépressifs, les symptômes liés à la personnalité, la consommation de drogues ou d’alcool et les réactions à des événements de vie défavorables. » En d’autres termes, la consommation de drogue pourrait être une porte d’entrée plus courante vers le meurtre de masse que le fait d’avoir une maladie mentale grave certifiée. La consommation de drogues étant devenue courante aux États-Unis, cela devrait être une préoccupation majeure pour les millions d’Américains qui consomment de la drogue de façon récréative. La moitié des Américains ont essayé la marijuana au moins une fois, et 12 pour cent admettent être des consommateurs réguliers.
Une autre étude de 2020 publiée sur le site Web du National Institute of Health [l’Institut national de la santé], rédigée par plusieurs éminents professeurs d’université américains, établit un lien entre la consommation fréquente de marijuana et l’augmentation des comportements violents. Le rapport déclare : « [L]a consommation de marijuana est associée à une augmentation des comportements violents au cours de la vie d’un individu, à un risque élevé de psychose pour les consommateurs fréquents, à une augmentation des maladies cardiovasculaires et à une détérioration de la santé pour les personnes qui ont des problèmes de santé mentale préexistants tels que le syndrome de stress post-traumatique, l’anxiété sociale et la dépression. Selon des études de recherche, la consommation de marijuana entraîne un comportement agressif, provoque ou exacerbe la psychose et produit de la paranoïa. »
Un facteur clé est la concentration plus élevée de tétrahydrocannabinol (THC) dans la marijuana aujourd’hui. Les auteurs ont étudié 14 exemples spécifiques de consommateurs chroniques de marijuana en conjonction avec d’autres données, et sont arrivés aux conclusions suivantes :
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La consommation de marijuana entraîne un comportement violent par le biais d’une agressivité accrue, de la paranoïa et de changements de personnalité (plus méfiant, agressif et [en colère]).
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La marijuana illicite récente et la « marijuana médicale » (en particulier celle cultivée par les soignants pour la marijuana médicale) est d’une puissance beaucoup plus élevée et plus probable à provoquer un comportement violent.
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La consommation de marijuana et ses effets néfastes devraient être pris en compte dans les cas d’actes de violence, car son rôle est correctement attribué à sa forte association.
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La marijuana très puissante est une cause prévisible et évitable de conséquences violentes tragiques.
De telles études contredisent directement le discours qui sous-tend la légalisation de la marijuana. Son utilisation généralisée ne fait qu’exacerber l’instabilité mentale de nombreux Américains.
L’un de ces esprits instables était Robert Crimo III, le tireur de Highland Park qui a tué sept personnes et en a blessé 46 lors d’un défilé du 4 juillet à Chicago. Crimo était connu pour sa consommation de drogues. Un collaborateur musical a déclaré : « C’était un drogué isolé qui a complètement perdu le contact avec la réalité. » Crimo avait des antécédents inquiétants de comportement bizarre et de création de musique violente avec des images dérangeantes. Les preuves scientifiques montrent que la marijuana a définitivement intensifié l’instabilité de Crimo.
De nombreux autres tireurs de masse étaient des consommateurs de marijuana. Le Wall Street Journal a rapporté :
Alex Berenson, auteur de Tell Your Children : The Truth About Marijuana, Mental Illness and Violence [Dites à vos enfants : la vérité sur la marijuana, les maladies mentales et la violence], a fait remarquer que le New York Times avait curieusement supprimé d’un article au sujet du tireur de l’école d’Uvalde le souvenir d’un ancien collègue de travail disant qu’il se plaignait que sa grand-mère ne le laissait pas fumer du cannabis. Le Times n’a pas ajouté de correction à l’article, comme on pourrait s’attendre à ce qu’il le fasse lorsqu'il corrige une inexactitude factuelle.
En supposant que le détail omis soit exact, cela correspondrait à un modèle. Les tireurs de masse à la réunion constituante de la représentante Gabby Giffords à Tucson, en Arizona (2011), au cinéma à Aurora, au Colorado (2012), à la boîte de nuit Pulse à Orlando, en Floride (2016), à l’église First Baptist à Sutherland Springs, au Texas (2017), et au lycée [école secondaire] Marjory Stoneman Douglas à Parkland, en Floride (2018), seraient des consommateurs de marijuana. Il pourrait s’agir d’une coïncidence, mais de plus en plus de preuves suggèrent qu’il y ait un lien.
Ce n’est pas une coïncidence si l’augmentation de la consommation de marijuana s’accompagne d’une augmentation des fusillades de masse.
Un autre médicament qui peut accroître le comportement violent est prescrit : les antidépresseurs. Les antidépresseurs furent introduits dans les années 1950. Les premiers développés étaient les inhibiteurs de la monoamine oxydase. Les antidépresseurs tricycliques furent introduits vers la fin de la décennie ; ils sont sujets à des effets secondaires mais sont restés la norme jusque dans les années 1980.
Les Quaaludes [méthaqualone] ont été introduites dans les années 1970 et étaient également utilisées à des fins récréatives. Toutefois, leur utilisation généralisée provoquait des surdoses et des accidents de voiture. La Food and Drug Administration [FDA ; Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux] finit par les rendre illégaux. Le valium, une benzodiazépine, commença à être prescrit pour traiter l’anxiété dans les années 70 et au début des années 80. En 1978, plus de 2,3 milliards de pilules furent vendues aux États-Unis. Il fut mis de côté en raison de sa nature hautement addictive.
Le grand tournant eut lieu en 1987, lorsque le Prozac fut approuvé comme antidépresseur. C’était le premier inhibiteur sélectif de recapture de la sérotonine (ISRA) à arriver sur le marché. Ces médicaments utilisent différents mécanismes pour maintenir une plus grande quantité de sérotonine dans le cerveau. L’introduction des ISRA a coïncidé avec la modification des règles permettant aux sociétés pharmaceutiques de faire de la promotion directe auprès des consommateurs. D’autres ISRA sont bientôt apparus : Celexa, Lexapro, Paxil et Zoloft. Les antidépresseurs sont rapidement devenus le troisième médicament le plus prescrit aux États-Unis.
Le Centers for Disease Control and Prevention (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) a indiqué qu’entre 2005 et 2008, 11 pour cent des Américains de plus de 12 ans prenaient des antidépresseurs. De 1988 à 2008, la consommation d’antidépresseurs a augmenté de 400 pour cent. En général, l’utilisation d’antidépresseurs augmente avec l’âge et est plus répandue chez les femmes que chez les hommes.
Malgré leur utilisation répandue, les ISRA ont une longue histoire d’effets secondaires mortels. Le lien entre le risque accru de suicide et les ISRA est devenu si clair qu’en 2004, la FDA a obligé les fabricants de médicaments à ajouter un encadré (avertissement de boîte noire) sur le risque accru de pensées, de sentiments et de comportements suicidaires chez les jeunes. Le CDC a constaté en 2013 que 35,3 pour cent des personnes qui se sont suicidées prenaient des antidépresseurs.
Psychology Today [Psychologie aujourd’hui] a cité une étude des bases de données de la FDA qui montre que les antidépresseurs peuvent provoquer des comportements violents. Les chercheurs ont trouvé 484 médicaments qui avaient déclenché au moins 200 cas de violence sur une période de 69 mois. Trente et un de ces médicaments ont été identifiés comme ayant causé 1 527 des 1 937 incidents violents envers d’autres personnes au cours de cette période. « Cette liste de 31 médicaments comprenait la varénicline (une aide au sevrage tabagique), 11 antidépresseurs, 6 hypnotiques/sédatifs et 3 médicaments pour le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité », a écrit Psychology Today. « Les antidépresseurs étaient responsables de 572 rapports de cas de violence envers autrui ; les trois médicaments contre le TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité) en étaient responsables de 108 ; et les hypnotiques/sédatifs de 97. » Parmi les antidépresseurs figurent les ISRA les plus populaires : Prozac, Paxil, Luvox, Effexor et Pristiq.
Une autre étude, publiée en 2006, a établi un lien entre les antidépresseurs et plusieurs formes de comportement violent, notamment la psychose, l’émoussement émotionnel, le somnambulisme (meurtre pendant le somnambulisme) et le suicide. Le rapport s’est appuyé sur des données provenant de plusieurs pays et des rapports des médias. L’écrivain indépendant Molly Carter a énuméré 16 exemples de tireurs de masse qui prenaient des antidépresseurs au moment de leur attaque. Parmi eux, James Holmes, ou le « tueur du film Batman », qui a tué 12 personnes en 2012, et Ivan Lopez, qui a tué trois de ses collègues soldats à Fort Hood en 2013. Des documents judiciaires ont montré que Dylann Roof prenait des antidépresseurs lorsqu’il a attaqué des fidèles dans une église à Charleston. Ce n’est pas le seul facteur qui a contribué au choix de ces individus de commettre des actes odieux, mais le lien commun ne peut pas être nié.
Qu’il s’agisse de marijuana, d’antidépresseurs ou d’une autre drogue, ces substances ont un impact sur l’esprit et font perdre à l’individu son lien avec la réalité. Ces drogues peuvent amener les individus à perdre le contrôle de leurs pensées et de leurs actions à divers degrés. Ceci est très dangereux, car une force spirituelle puissante et négative peut influencer une telle instabilité. Ce que les psychologues décrivent comme une psychose et les autres effets secondaires violents de la consommation de drogues sont les conséquences physiques d’une influence spirituelle sur l’esprit humain.
Le rédacteur en chef adjoint de la Trompette, Stephen Flurry, a écrit dans son article Les motifs des fusillades de masse, « Mais ils se demandent toujours : ‘Pourquoi ces choses arrivent-elles ?’ Elles se produisent parce que l’esprit de nos enfants est attaqué ! Elles se produisent parce que le monde des esprits est réel. Il existe des êtres maléfiques tout aussi réels que vous et moi, avec des personnalités et des objectifs qui sont démontrés par la violence qu’ils incitent les tireurs de masse à commettre ! »
La Bible révèle qu’il existe un monde spirituel bien réel qui comprend Satan, le diable, et les démons qui se sont rebellés contre Dieu (2 Corinthiens 4 : 4 ; Apocalypse 12 : 9). Satan diffuse à l’esprit humain des attitudes et des impulsions négatives (Éphésiens 2 : 2), tout comme la musique est diffusée sur une radio. Lorsque l’esprit d’un individu est aigri par une vie d’abus, de colère et de négligence parentale, et qu’il est influencé par des images violentes, les drogues peuvent supprimer toute barrière aux diffusions de violence extrême. Le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, a écrit dans l’article « Violence de Charlottesville—Le danger réel est invisible » :
Les démons cherchent à influencer ceux qui ont l’esprit vide ! Un esprit humain qui n’est pas rempli de la vérité de Dieu est un terrain fertile pour ces êtres spirituels pervertis.
Les démons sont la cause cachée de nombreux problèmes incurables de notre société. Ils ont beaucoup plus de puissance que les humains. La seule façon que nous pouvons combattre est avec la puissance de Dieu.
C’est pourquoi les drogues sont liées aux fusillades de masse : la consommation de drogues ouvre l’esprit à l’influence du monde démoniaque. La Bible identifie Satan comme le père de tous les meurtriers (Jean 8 : 44). Vous ne pouvez pas comprendre les fusillades de masse, ou tout autre problème survenant dans ce monde, sans y intégrer la dimension spirituelle.
Il existe une force spirituelle maléfique, mais Dieu est bien plus puissant. Nous n’avons pas à avoir peur du monde des esprits si nous obéissons à la loi de Dieu et si nous nous efforçons d’être proches de Dieu. Dans un monde qui tombe en morceaux, vous avez besoin de Dieu. Il n’y a pas d’autre moyen de comprendre ou d’avoir de l’espoir dans ce monde.
Pour en savoir plus, veuillez lire notre article « Les motifs des fusillades de masse » et notre livre L’Amérique sous attaque (disponible uniquement en anglais).