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Le dollar est en train de mourir
Nous approchons les derniers jours du règne du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale. Le billet vert a perdu 11 pour cent de sa valeur depuis le début de la crise du coronavirus. Il pourrait perdre encore 10 pour cent cette année. La Réserve fédérale a relevé son taux d'intérêt directeur d'un quart de point de pourcentage le 16 mars pour lutter contre l'inflation galopante. En même temps, les responsables politiques ont prévu six autres hausses de taux cette année. Ces mesures devraient ralentir le taux d'inflation et la croissance économique en entraînant une hausse des taux d'intérêt sur les prêts automobiles, les taux des cartes de crédit, les prêts hypothécaires, les prêts sur la valeur nette immobilière et d'autres types d'emprunts. Toute personne ayant une somme considérable de dettes à taux variable doit s'attendre à souffrir.
Pourtant, l'Amérique a un problème bien plus grave que l'inflation galopante et la hausse des taux de prêts immobiliers. La dette fédérale a récemment dépassé les 30 mille milliards de dollars. Par conséquent, les hausses de taux d'intérêt ajoutent des milliards de dollars à la somme que l'Amérique doit à ses créanciers. L'année dernière, le gouvernement a payé 562 milliards de dollars en intérêts, soit plus de 1 500 dollars pour chaque homme, femme et enfant du pays. Et si la Réserve fédérale augmente les taux d’intérêt six fois cette année, il risque de payer bien plus que cela.
Aujourd'hui, près de 60 pour cent des 12 800 milliards de réserves monétaires mondiales sont des dollars. Cela donne aux États-Unis la possibilité d'emprunter de l'argent bon marché puisque les dollars sont toujours très demandés. Mais si le dollar perdait son statut de monnaie de réserve, le gouvernement fédéral ne serait plus en mesure d'emprunter de l'argent à bas prix ; le paiement des intérêts de la dette nationale absorberait une part croissante du produit intérieur brut américain.
C'est l'une des raisons pour lesquelles Niall Ferguson, historien de la finance, prévient que les nations et les empires tombent souvent lorsque le coût du service de leurs dettes dépasse le coût de la défense de leurs frontières. Les États-Unis sont proches de ce point de basculement et leurs rivaux, comme la Chine, la Russie et l'Arabie saoudite, en sont conscients. Ils ciblent donc le statut de monnaie de réserve du dollar.
La Chine et la Russie ont réduit leur dépendance au dollar pour le commerce bilatéral depuis 2014. Certains analystes prédisent que ces puissances vont commencer à se débarrasser davantage de dollars en représailles aux sanctions américaines contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine. La Chine, l'Inde et la Russie explorent déjà une alternative au mécanisme de paiement swift dominé par les États-Unis afin de pouvoir continuer à commercer avec les pays confrontés aux sanctions américaines. Un tel mécanisme de paiement alternatif serait un coup dur pour le statut du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale.
De nombreuses nations autres que la Chine, l'Inde et la Russie souhaiteraient sans aucun doute y adhérer. L'Arabie saoudite discute également avec la Chine de la possibilité de fixer le prix de certaines de ses ventes de pétrole en yuans plutôt qu'en dollars. S'ils parviennent à une entente sur cette question, cela mettrait fin à un accord conclu par le président américain Richard Nixon en 1973 : l'Amérique a promis d'armer et de protéger l'Arabie saoudite si les rois saoudiens libelleraient toutes les ventes futures de pétrole en dollars. Mais maintenant les membres de la famille royale saoudienne veulent des ventes de pétrole libellées en yuans.
Supposons que la Chine, l'Inde, la Russie et l'Arabie saoudite cessent d'utiliser le dollar. Dans ce cas, le billet vert deviendrait une monnaie nord-américaine isolée, à peine nécessaire dans l'hémisphère oriental. Les banques cesseraient d'accumuler des réserves en dollars. Le gouvernement américain serait obligé d’offrir des taux d'intérêt élevés s'il devait vendre des bons du Trésor pour emprunter de l'argent, et il faudrait qu’il adopte des taux d'imposition élevés pour payer les intérêts sur ces bons du Trésor.
Le fait est que les États-Unis vivent au-dessus de leurs moyens depuis des décennies et qu'ils ne peuvent plus échapper à la spirale de la dette qui les attend. Le début d'une telle spirale ne signifiera peut-être pas la fin immédiate des États-Unis en tant que nation. Mais cela signifierait la fin immédiate des États-Unis en tant que superpuissance financière et militaire.
Le regretté Herbert W. Armstrong a enseigné que les peuples qui ont colonisé les États-Unis et la Grande-Bretagne descendaient de l'ancien Israël. Et une prophétie biblique pour le temps de la fin dit que Dieu brisera soudainement le pouvoir d'Israël à cause de ses péchés, y compris le matérialisme. Le peuple vénère le travail de ses mains plus qu'il n'adore Dieu.
Notez cette prophétie dans Michée 5 : « En ce jour-là, dit l'Éternel, j'exterminerai du milieu de toi tes chevaux, et je détruirai tes chars ; j'exterminerai les villes de ton pays, et je renverserai toutes tes forteresses ; j'exterminerai de ta main les enchantements, et tu n'auras plus de magiciens » (versets 9-11 dans la Bible Louis Segond).
Comment se produira cet effondrement de la puissance militaire américaine ? M. Armstrong a prédit qu'une crise financière dévasterait probablement les États-Unis et inciterait l'Europe à s'unir en une superpuissance encore plus forte que les États-Unis. En 1984, il a averti qu'une crise financière massive en Amérique « pourrait subitement entraîner le déclanchement des nations européennes à s’unir, formant une nouvelle puissance mondiale, plus grande que l'Union soviétique ou les États-Unis » (lettre aux co-ouvriers du 22 juillet 1984).
Une telle crise est plus proche qu'on ne le pense. Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait rétablir une certaine stabilité sur les marchés financiers. Pourtant, l'Amérique n'a pas économisé l'argent nécessaire pour affronter sa prochaine tempête économique. La prochaine récession pourrait obliger l'Amérique à cesser de projeter sa puissance contre la Chine, l'Allemagne et la Russie pour éviter la faillite.