Le chancelier allemand Olaf Scholz [KAY NIETFELD/PICTURE ALLIANCE VIA GETTY IMAGES]
Le chancelier allemand sera-t-il évincé ?
En réponse aux critiques concernant son leadership tout au long de la crise ukrainienne, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré : « Je ne fais pas ce que vous voulez, je dirige » (traduction de la Trompette tout au long). Pourtant, deux tiers des Allemands considèrent le leadership de Scholz comme faible, selon une étude publiée par Spiegel Online le 19 avril. Sa décision de retarder et de refuser la livraison d'armes à l'Ukraine est totalement opposée à la demande populaire. Les membres de sa coalition et de l'opposition estiment que si Scholz ne change pas de position, il devra peut-être partir. Quelques mois seulement après le début de la nouvelle coalition qui gouverne l’Allemagne, le pays semble sans leadership.
« Le chancelier Olaf Scholz reste fidèle à son style : la prudence tactique, ne disant rien de concret et ne risquant aucun ennui », écrivait le Spiegel Online le 21 avril. « Cette méthode a atteint sa fin avec la guerre. […] Il avait l’air d’être agacé par cette guerre stupide, qui lui cause constamment des ennuis et gâche son temps au poste de chancelier, ce qu'il a attendu, selon lui, depuis qu'il avait 13 ans. » L'Europe est totalement incrédule : le chancelier allemand semble totalement incapable de diriger. Non seulement est-il faible, mais Scholz est aussi arrogant. Il n'écoute pas les critiques, il ridiculise les opinions opposées, il est peu disposé à compromettre, et il ne veut pas coopérer avec les autres.
Nous de la Trompette avons noté que la coalition de Scholz est fragile. Avant l’assermentation de la coalition, nous écrivions : « Le prochain gouvernement allemand pourrait être sur le point de se précipiter d'une falaise. Ou il pourrait tout simplement stagner. En tout cas, son avenir ne s’annonce pas rose » (29 novembre 2021). Mais la crise de leadership de l'Allemagne progresse plus vite que prévu, en partie à cause des atrocités commises par la Russie.
Scholz et les sociaux-démocrates au pouvoir sont tous deux extrêmement proches de la Russie. Cette relation est considérée comme une raison de leur faiblesse. Au moment opportun, ses partenaires de coalition, les Verts et les Démocrates Libres, ainsi que le parti d'opposition, les Chrétiens-Démocrates, pourraient s'unir pour évincer Scholz. « Notre […] problème, c’est d'avoir un chancelier qui ne dirige pas suffisamment », a déclaré Anton Hofreiter, membre du parti des Verts, à Welt le 19 avril.
« Jamais auparavant l'Allemagne n'a été aussi isolée et apathique pendant une crise internationale », a déclaré Hendrik Wüst, Premier ministre de l’État de Rhénanie-Du-Nord-Westphalie.
Spiegel International a résumé les critiques provenant des voisins européens et des Allemands eux-mêmes dans « Le mécontentement grandit à Berlin sur la réponse du chancelier à l'Ukraine ». Le 19 avril, le journal écrivait : « Les paroles les plus drastiques jusqu'à présent ont été prononcées par l'ancien président lituanien Vytautas Landsbergis. Mercredi, il a envoyé une lettre à M. Scholz et au [président allemand Frank-Walter] Steinmeier dans laquelle il leur a attribué à tous deux une part directe de responsabilité dans la guerre criminelle menée par Poutine. ‘Chaque jour, lorsque vous payez pour le pétrole et le gaz russes, vous payez pour que les chars de Poutine se déchaînent sur les terres ukrainiennes, vous le payez pour tuer, mutiler et détruire,’ a-t-il écrit. » Mais Scholz ne semble guère s'inquiéter de cette situation.
Raphaël Glucksmann, journaliste et homme politique du parti écologiste français de gauche Place Publique et fils du défunt philosophe André Glucksmann, a écrit sur Twitter : « Le chancelier Scholz vient de le répéter : nous ne pouvons pas compter sur Berlin pour défendre les principes et les intérêts stratégiques européens. » La position de Scholz sur l'embargo énergétique et la fourniture d'armes montre que le « changement que nous espérions tous n'a pas eu lieu », a-t-il déclaré. « Cette guerre met un terme au leadership allemand en Europe. » Le Welt a publié ses commentaires le 21 avril.
Le Spectator a écrit : « Olaf Scholz a été pris en flagrant délit de déformation des faits concernant les livraisons d'armes à l'Ukraine. En coulisses, il s'emploie à contrecarrer les efforts déployés pour aider le pays, tout en faisant semblant d'être indigné par l'agression de Vladimir Poutine. Les doubles jeux fonctionnent jusqu'à ce qu'ils ne fonctionnent plus. Ses politiques sont maintenant en train d’être exposées par les médias. »
Le chef de l'opposition allemande, Friedrich Merz, profite de la faiblesse de Scholz pour tenter de diviser la coalition. Il appelle les partenaires de Scholz à abandonner le chancelier et à soutenir quelqu'un qui défendra plus fermement l'Ukraine.
Si Scholz est évincé, Merz pourrait même œuvrer pour être inauguré comme nouveau chancelier de l'Allemagne, ce qui ramènerait les Chrétiens-Démocrates au pouvoir.
Mais dans la crise actuelle, peu de gens voudraient être à la place de Scholz : au milieu de toutes les critiques, il doit faire face à une forte pression de la part de l'armée et de l'industrie allemandes.
Le général Markus Laubenthal, inspecteur adjoint allemand, a ridiculisé les appels à l'envoi de véhicules armés en Ukraine. Il a déclaré que l'Allemagne n'en avait pas assez et qu'elle devait être en mesure de remplir ses propres obligations envers l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord. Les dirigeants de l'industrie chimique allemande soutiennent la décision de M. Scholz d'imposer un embargo sur le gaz russe, affirmant qu'ils en dépendent pour leurs usines qui ont été conçues spécifiquement pour cet approvisionnement en gaz. Même le pape François a refusé de qualifier la Russie d'agresseur dans cette guerre lorsqu'il a prononcé son message annuel de Pâques.
Ces pressions et la proximité générale de Scholz avec la Russie expliquent son manque de soutien à l'Ukraine. Scholz peut donc apparaître comme un outil utile pour certains. Quoi qu'il en soit, le reste de l'Europe regarde en vain l'Allemagne, espérant un leadership là où il n'y en a pas.
Dans « L'Europe est sur le point d'être détournée » de notre numéro de novembre-décembre 2021, le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, a écrit :
Les Européens sont confrontés à de grandes crises, notamment l'instabilité économique, le terrorisme et l'immigration clandestine, les menaces croissantes de l'Asie. En temps de crise, les gens se soucient moins des normes démocratiques. Ils ont besoin d'un leadership fort. Cela doit venir de l'Allemagne, qui domine et même tyrannise l'Europe aujourd'hui. Elle est la locomotive.
Au final, 10 rois donneront leur puissance militaire à un seul homme, et formeront une superpuissance qui choquera le monde ! Nous croyons qu'il y aura un roi suprême sur 10 rois. (Il existe une légère possibilité qu'il n'y ait que 10 rois au total et que le leadership vienne de l'Allemagne). Mais que ce dirigeant prophétique occupe une position en Allemagne ou non, il dirigera l'Allemagne et le reste de ce conglomérat européen.
Je vous encourage à lire l'article de M. Flurry ; il devient plus pertinent chaque jour qui passe. Depuis la publication de cet article, les crises en Europe se sont intensifiées et les appels à une armée européenne se sont multipliés. En même temps, le manque de leadership de l'Allemagne a été exposé. Ces deux crises ont été prophétisées comme devant se produire simultanément. Apocalypse 17 : 12-13 dit : « Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête. Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête. »
Comme l'explique M. Flurry et comme le montre le contexte du chapitre, cette prophétie concerne notre époque, juste avant le retour de Jésus-Christ (verset 14). La prophétie révèle que les dirigeants européens donneront leur puissance militaire à un chef suprême en temps de grande crise. Nous verrons bientôt comment cette prophétie se réalisera.