Conteneurs maritimes sur un cargo dans le port de Rotterdam [NIELS WENSTEDT/BSR AGENCY/GETTY IMAGES]
La nouvelle arme de l'UE dans une guerre commerciale à venir
Le 8 décembre, la Commission européenne a annoncé de nouvelles procédures qui permettraient au bloc commercial d'imposer plus facilement des sanctions à d'autres puissances, sans que chaque pays membre de l'Union européenne ait à donner son accord. L'objectif de cette arme économique est de donner à l'UE la capacité « d'imposer plus facilement des sanctions à ses rivaux économiques, tels que la Chine—et même les [États-Unis] », note Politico dans « EU Flexes Geopolitical Muscle With New Trade Weapon » (L'UE renforce ses capacités géopolitiques avec une nouvelle arme commerciale). Jonathan Hackenbroich, du Conseil européen des relations étrangères, a déclaré qu'il s'agissait d'un « instrument beaucoup plus politique que tout ce que nous avons vu de la part du département commercial de l'UE ».
« La Commission s'est empressée de dire que l'outil prévu n'était pas destiné à un pays en particulier et qu'il serait utilisé à des fins de dissuasion », a noté l'EU Observer. Mais « [c]ette décision intervient dans un contexte où la Chine exerce des pressions sur la Lituanie, après que Vilnius a laissé Taïwan y installer une ambassade de facto. La Chine a dégradé ses relations diplomatiques avec le petit État balte et Pékin a également imposé des blocages et fait pression sur les entreprises de pays tiers pour qu'elles ne fassent pas affaire avec lui. »
« L'UE se défendra fermement », a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission, ajoutant que le bloc « n'hésitera pas à riposter lorsque nous serons menacés. L'armement du commerce à des fins géopolitiques est un fait. »
Auparavant, de telles mesures nécessitaient un vote à l'unanimité, ce qui permettait à d'autres puissances de faire appel à la division entre les nations européennes ou de l'exploiter, comme l'a noté Politico. La nouvelle loi ne requiert qu'un vote à la majorité.
En janvier 2020, Karl-Theodor zu Guttenberg, ancien ministre fédéral allemand de l'Économie et de la Technologie et de la Défense, a déclaré : « [Q]u'arrivera-t-il si l'Allemagne, sous la pression des États-Unis, exclut l'entreprise chinoise Huawei de la construction du nouveau réseau de données 5G ? La Chine pourrait se défendre contre les produits allemands avec des tarifs douaniers et les entreprises seraient touchées. Et si l'Allemagne autorise Huawei, contre la volonté des États-Unis, alors les États-Unis pourraient se défendre en imposant des droits de douane sur les produits allemands—un dilemme. »
Les guerres commerciales s'intensifient. Le système américain, basé sur la liberté individuelle, s'affaiblit et le système chinois, basé sur le contrôle gouvernemental, se développe. Aujourd'hui, l'Allemagne et les autres nations puissantes d'Europe veulent être en mesure de manœuvrer plus efficacement à l'avantage de l'Europe et de leurs propres intérêts.
Dans un rapport de huit pages intitulé « Challenge and Opportunity [Défi et opportunité] : La Chine au sein de l'OMC et les relations UE-Chine », la fondation Bertelsmann Stiftung note : « L'Europe a été l'un des principaux partisans du principe du ‘changement par le commerce’ et a favorisé des relations économiques étroites avec la Chine, tout en essayant de séparer les questions politiques sensibles, comme les droits de l'homme. En 2019, cependant, l'UE a recalibré cette approche en stipulant que la Chine n'est pas seulement un partenaire et un concurrent, mais aussi un rival systémique, ajoutant une forte composante géopolitique à sa relation de longue date avec la Chine…
« Dans le jeu de grande puissance entre les États-Unis et la Chine, l'UE doit en outre s'efforcer d'éviter d'être prise en sandwich entre les deux, mais plutôt être en mesure de décider elle-même comment traiter avec la Chine. »
Les Américains pensent que la capacité accrue de l'Europe à mener une guerre commerciale servira leurs intérêts contre la Chine, mais ils devraient en fait être extrêmement alarmés. Les prophéties bibliques d'Ésaïe 23, d'Ézéchiel 3 et d'ailleurs prévoient que l'Allemagne changera soudainement de camp et se battra contre les États-Unis dans la plus grande guerre commerciale de l'histoire.
Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'État juif et les autres nations descendantes de l'ancien Israël sont entourés d'ennemis mais ne s'en rendent pas compte. Dieu les avertit par l'intermédiaire d'une sentinelle, un Ézéchiel moderne : « Fils de l'homme, je t'établis comme sentinelle sur la maison d'Israël. Tu écouteras la parole qui sortira de ma bouche, et tu les avertiras de ma part » (Ézéchiel 3 : 17). Le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, explique cette prophétie dans Ezekiel—The End-Time Prophet [Ézéchiel—Le prophète de la fin des temps—disponible en anglais seulement).
À l'heure actuelle, ces prophéties peuvent sembler farfelues, mais même des écrivains séculiers se sont rendu compte des objectifs de l'Allemagne dans l'après-guerre. T.H. Tetens a écrit en 1953 dans Germany Plots With the Kremlin [L'Allemagne complote avec le Kremlin] : « Ce n'est qu'après avoir établi un grand bloc de troisième puissance, agissant en toute indépendance de l'Est et de l'Ouest, que l'Allemagne passera à la troisième phase, qui prévoit une coopération politique et économique étroite avec l'Est. »
Le 1er décembre, la Commission européenne a présenté sa stratégie de passerelle mondiale afin de contribuer à la création d'un tel bloc de pouvoir. Aujourd'hui, elle renforce sa capacité à mener une guerre commerciale. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les « États-Unis d'Europe » semblaient impensables, mais au cours des dernières décennies, ils se sont construits, morceau par morceau.
« Une Europe souveraine est la clé de notre politique étrangère », a déclaré Olaf Scholz, le nouveau chancelier allemand, en novembre. « En tant que pays économiquement fort et le plus peuplé au cœur de l'Europe, il est de notre mission de permettre, de favoriser et de faire progresser une Europe souveraine. » Ursula von der Leyen, ancienne ministre allemande de la Défense et actuelle présidente de la Commission européenne, a déclaré à Der Spiegel en 2011 : « Mon objectif est les États-Unis d'Europe, sur le modèle d'États fédéraux comme la Suisse, l'Allemagne ou les États-Unis. »
Chaque dirigeant européen, avec ses initiatives et ses objectifs, peut avoir une vision différente de cette Europe unie. Mais ce qui ressort, c'est que la nation même qui a entraîné l'Europe dans deux guerres mondiales est en train de l'unir à la veille d'une troisième.
Le regretté Herbert W. Armstrong a écrit dans la revue The Good News [La bonne nouvelle] de janvier 1980 : « La nouvelle puissance mondiale géante des États-Unis d'Europe—le ‘Saint Empire romain’ ressuscité de 554 à 1814—pourrait vraisemblablement émerger maintenant pour stupéfier le monde entier… »
Comme l'explique le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, dans son livre intitulé Daniel dévoile l'Apocalypse, Daniel 7 et Apocalypse 17 révèlent le Saint Empire romain et ses plusieurs résurrections. Ils révèlent également que cette dernière résurrection sera dirigée par 10 rois—ce qui signifie que l'union actuelle de 27 pays sera réduite pour former un bloc plus décisif et plus puissant. Les changements récents concernant les sanctions commerciales sont un avant-goût de ce qui est à venir.