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La fin de l'Axe de la Résistance ?
À partir du 8 décembre 2024, le régime de Bachar el-Assad en Syrie est obsolète. Le Hamas et le Hezbollah ont été décimés par Israël. Il s'agit des principaux acteurs de l'« Axe de la Résistance » de l'Iran contre Israël, les États-Unis et le reste de l'Occident. L'« Axe de la Résistance » de l'Iran est-il de l'histoire ancienne ?
Briser l'Axe
L'« Axe de la Résistance » est l'image que l'Iran se fait de lui-même et de ses mandataires comme d'une entité unie contre l'« impérialisme occidental ». La plupart de ses mandataires sont des musulmans chiites. Certains, comme le Hamas et le Djihad islamique palestinien, sont sunnites. La Syrie d'Assad était socialiste et laïque. Pour les milices chiites iraniennes en Irak, la « résistance » est dirigée contre les forces et l'influence américaines dans ce pays. Le Hezbollah, le Hamas, le Jihad islamique palestinien et d'autres organisations « résistent » à Israël dans les territoires palestiniens. Les Houthis du Yémen ont principalement « résisté » à l'Arabie saoudite.
L'objectif commun des membres de cet axe est de faire de l'Iran la puissance montante au Moyen-Orient — en utilisant le terrorisme comme outil. Leur conviction, qu'elle soit feinte ou réelle, est que l'Amérique, Israël et l'Arabie saoudite sont des forces oppressives, étrangères et blasphématoires qui sont en train de subjuguer le Moyen-Orient, et que la seule façon de se libérer de ce bloc est le régime islamiste radical de l'Iran.
« Libérer » Jérusalem et la Terre sainte d'Israël reste l'un des objectifs les plus importants de l'axe, si ce n'est le plus important. C'est pourquoi le Hamas a lancé son massacre contre les civils israéliens du 7 octobre 2023. C'est pourquoi le Hezbollah et les Houthis ont rejoint la guerre peu de temps après et que l'Iran a lancé ses premières attaques directes contre Israël. À cette fin, l'Iran espérait que les États-Unis de Joe Biden, malgré l'horrible boucherie du 7 octobre, feraient pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour qu'il se retire sous la menace de sanctions et d'accusations de crimes de guerre, ce qui amènerait Israël à signer un traité avec le Hamas et donnerait ainsi au groupe terroriste une légitimité internationale.
Rien de tout cela n'a fonctionné. Au lieu de cela, Netanyahu a riposté. Il a envoyé des troupes à Gaza, détruisant, démantelant et démasquant le Hamas. Il a tué Ismaïl Haniyeh, Yahya Sinwar, Hassan Nasrallah et d'autres hauts responsables du Hamas et du Hezbollah. Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont réduit le nombre de combattants du Hezbollah par milliers, détruit son infrastructure militaire dans tout le Liban et anéanti ses dirigeants. Son exécution de l'attaque par bipeur de septembre 2024, qui a mis hors d'état de nuire des milliers de combattants du Hezbollah, a marqué un tournant dans l'histoire de la guerre. L'attaque des Houthis contre les navires de la mer Rouge a rallié le monde non pas contre Israël, mais contre les Houthis. Des navires et des avions israéliens ont frappé divers sites militaires iraniens, dont une importante installation nucléaire, apparemment en toute impunité. Cerise sur le gâteau, après la défaite d'Assad, les FDI ont détruit une grande partie de l'armée syrienne, y compris des escadrons entiers d'avions de chasse, et une grande partie de la marine syrienne. En un peu plus d'un an, Israël a vu toutes ses menaces les plus immédiates vaincues ou gravement humiliées.
Les rebelles syriens ont profité du chaos pour déraciner définitivement le régime d'Assad de Damas, après presque 14 ans de guerre civile et une aide massive de la part de l'Iran et de la Russie à Assad.
Israël ne s'attendait peut-être pas à une victoire aussi importante, en particulier sur Assad. Néanmoins, pour le plan de bataille actuel de l'Iran, c'est une catastrophe.
Le territoire syrien est le lien entre l'Iran et le Hezbollah au Liban. Alors qu'Israël remportait victoire sur victoire, le Hezbollah avait un besoin urgent de ravitaillement et d'intervention de la part de l'Iran. Aujourd'hui, si un groupe quelconque, national ou étranger, lance l'opération finale d'extinction du Hezbollah, l'Iran ne peut pas faire grand-chose.
Toute la stratégie de l'Iran contre Israël dépendait de ses mandataires à Gaza, au Liban et en Syrie. Or, Tous ces mandataires ont été pratiquement anéantis. Au cours des 15 derniers mois, toute la partie occidentale du « croissant chiite » iranien a été détruite. Comme le souligne l'Institut pour l'étude de la guerre, la chute d'Assad « marque la fin du grand projet iranien au Levant dans un avenir prévisible », ce qui équivaut à « l'effondrement du front occidental de l'axe de la résistance » (10 décembre 2024).
Est-ce la fin de l'Iran en tant que puissance régionale ? L'Axe de la Résistance a-t-il été irréversiblement effacé du tableau ?
Sauver l'Axe
L'année 2024 a été un désastre pour les mandataires de l'Iran. Mais la Trompette annonce que l'Iran se rétablira en exerçant une hégémonie sur d'autres nations voisines. Ce qui plus est, nous nous attendons à ce que l'Iran devienne bientôt l'une des puissances dominantes du monde.
Les pertes militaires de l'Iran en Syrie ont été minimes. Le régime de Téhéran est toujours en place. Son corps des gardiens de la révolution islamique reste suffisamment puissant pour éradiquer l'opposition interne et menacer les ennemis extérieurs. Il continue à développer son programme d'armes nucléaires. Son économie reste massive par rapport aux autres pays de la région. L'Iran reçoit encore un soutien économique, militaire et politique de la part de la Russie et de la Chine.
L'Iran reste déterminé à détruire Israël et à s'emparer de Jérusalem.
La Trompette a annoncé depuis 1993 que « l'Islam radical, dirigé par l'Iran » deviendrait « roi » au Moyen-Orient. Au cours des décennies qui ont suivi la prédiction du rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, le monde a vu l'Irak tomber, l'Iran s'élever, les mandataires terroristes prospérer et d'autres puissances mondiales — en particulier les États-Unis sous Barack Obama — les accommoder et leur donner encore plus de pouvoir. Puis vint 2024. Mais la Trompette continue d'affirmer que l'Iran restera la puissance dominante du Moyen-Orient.
Si l'Iran veut toujours Jérusalem mais ne peut plus attaquer par le nord, quelle sera sa prochaine action ?
Après avoir gagné en puissance pendant des décennies, l'islam radical a subi d'importants revers au Levant. Mais c'est toute une autre histoire dans une région voisine à forte tradition islamique : l'Afrique du Nord-Est. L'Iran a déjà des liens avec des groupes terroristes dans des pays comme la Somalie et Djibouti. Mais en Afrique du Nord et de l'Est, les nations à forte tradition musulmane connaissent une instabilité dont l'Iran pourrait tirer parti.
L'Égypte a connu sa propre révolution islamique en 2011, qui s'est rapidement éteinte. Mais le régime qui l'a remplacé est confronté à la faillite et à l'effondrement de l'économie. L'Éthiopie a récemment connu une guerre civile brutale (au cours de laquelle elle dépendait de l'Iran pour ses armes). La Libye est toujours dans une situation de paralysie politique et pourrait devenir plus chaotique à tout moment.
L'Iran a déjà tenté d'exporter son influence dans des pays comme ceux-ci, mais avec un succès limité. Toutefois, l'ensemble de la région est plus faible aujourd'hui qu'elle ne l'a été depuis des années. Si l'Iran cherche un nouveau terrain de jeu (dans le cas de l'Égypte, un terrain limitrophe d'Israël), l'Afrique du Nord-Est est l'endroit idéal.
L'Axe selon la prophétie
La Trompette s'attend à ce que l'Iran passe d'une attaque contre Israël par le nord à une attaque par le sud. Ceci est basé sur une prophétie dans Daniel 11 : « Au temps de la fin, le roi du midi se heurtera contre lui. Et le roi du septentrion fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers, et avec de nombreux navires ; il s'avancera dans les terres, se répandra comme un torrent et débordera. […] Il étendra sa main sur les pays, et le pays d'Égypte n'échappera pas. Il se rendra maître des trésors d'or et d'argent, et de toutes les choses précieuses de l'Égypte ; les Libyens et les Éthiopiens seront à sa suite » (versets 40, 42-43).
Cette prophétie a pour date la « fin des temps » — c'est-à-dire notre époque. Les personnages principaux sont deux blocs de pouvoir : un « roi du septentrion » et un « roi du midi ». Le roi du nord, comme le montre l'histoire biblique et laïque, est une puissance européenne dirigée par l'Allemagne qui est en train de s'unir aujourd'hui (notre brochure gratuite Histoire et prophétie du Moyen-Orient donne plus de détails à ce sujet.)
L'autre bloc, quant à lui, est situé au sud de l'Europe. Il mène une politique étrangère agressive et provocatrice. Le verset 41 mentionne le plus beau des pays, ou la Terre sainte, dans le contexte de cet affrontement, ce qui signifie que les deux blocs se disputeront Jérusalem. Les versets 42-43 suggèrent que le roi du sud commanderait une puissante alliance de mandataires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord-Est. M. Flurry a identifié le roi du sud comme un bloc islamiste radical, dirigé par l'Iran.
Jusqu'à récemment, l'axe des mandataires de l'Iran était constitué de Gaza, du Liban, de la Syrie, du Yémen et de l'Irak. Daniel 11 ne mentionne aucun de ces pays comme faisant partie de l'alliance iranienne. En revanche, ils sont mentionnés dans une autre prophétie, le Psaume 83, sous les noms de leurs peuples ancestraux : les Philistins, Guebal, Tyr et les Hagaréniens. Ils sont alors alliés avec Assur (Allemagne). Sur la base de cette prophétie, la Trompette a annoncé que l'Iran perdra ses mandataires au nord d'Israël et se concentrera plutôt sur la construction d'une nouvelle alliance au sud.
« Perdre la Syrie serait dévastateur pour l'Iran », a écrit M. Flurry dans notre numéro d'août 2024. « Pensez à ce qui se passerait si l'Allemagne parvenait à arracher la Syrie des mains de l'Iran. Le régime terroriste iranien craindrait à juste titre que sa domination dans la région soit menacée. Il serait soucieux de préserver son alliance avec le Liban, Gaza et les nations arabes. Cela pourrait inciter l'Iran à intensifier son agression autour de Jérusalem et des routes commerciales cruciales pendant qu'il le peut encore. En bref, l'éloignement de la Syrie de l'Iran pourrait déclencher les événements de Daniel 11 : 40 ! »
L'Iran a perdu cette bataille, mais il n'a pas abandonné le combat. Il a encore des options et conserve sa motivation pour conquérir Jérusalem. La prophétie biblique nous dit qu'il faut s'attendre à ce que l'Iran revienne en force après ses pertes de 2024 et qu'il accumule puissance et agressivité au point de déclencher une guerre mondiale.