L'Iran quitte la Syrie
Un mois après la chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie, l'Iran a presque entièrement évacué le pays. La Syrie était l'un des principaux mandataires de l'Iran. Mais les nouveaux dirigeants de Damas ont clairement fait savoir que l'Iran n'était plus le bienvenu, et l'Iran se retire.
Ce qui se passe : Le 6 janvier, on a demandé à Barbara Leaf, représentante du département d'État américain, si l'Iran avait quitté la Syrie en bloc. Elle a répondu : « En grande partie, oui. C'est extraordinaire. » Mme Leaf a ajouté que l'Iran était désormais indésirable en Syrie. « Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'essaieront pas de se réimplanter, mais [la Syrie est désormais] un terrain très hostile. »
Le Wall Street Journal a cité des « responsables américains, européens et arabes » qui ont déclaré que « les forces iraniennes se sont largement retirées de la Syrie ».
L'Iran avait des milliers de soldats stationnés en Syrie et avait investi des milliards de dollars dans des infrastructures militaires et d'autres projets du pays. Aujourd'hui, tous ces investissements semblent gaspillés.
Une perte pour l'Iran : Assad n'étant pas un islamiste, la Syrie n'a jamais été le membre le plus enthousiaste de l'« axe de résistance » de l'Iran contre l'Occident. Elle a cependant servi de pont terrestre important pour armer les groupes palestiniens et le Hezbollah libanais. Aujourd'hui, ce pont s'est effondré.
Depuis octobre 2023, l'Iran a lancé une attaque sur plusieurs fronts contre Israël par l'intermédiaire de ses mandataires. Une grande partie de l'attaque est venue du nord d'Israël, par l'intermédiaire du Hezbollah et de la Syrie. Les dirigeants iraniens espèrent probablement toujours récupérer la Syrie. Mais pour l'instant, il semble que le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, ait accepté la fin de l'époque où il utilisait la Syrie comme mandataire.
Quelle est la suite ? La perte de la Syrie porte un coup dur à l'Iran. Mais l'Iran reste un État islamiste qui soutient le terrorisme et cherche à détruire Israël. Cette dernière défaite ne signifie pas que l'Iran changera sa vision du monde ou ses objectifs à long terme, mais simplement qu'il devra modifier sa stratégie.
En savoir plus : Lisez Le roi du sud.