L’Iran prépare-t-il des attaques avec des ADM en Europe ?

Deux complots terroristes potentiels ayant des liens avec l’Iran ont été déjoués en Europe ces dernières semaines. Le premier à être annoncé provenait d’Allemagne, où la police a arrêté deux frères iraniens, âgés de 32 et 25 ans, le 8 janvier. Ils étaient soupçonnés de préparer une attaque terroriste biologique.

L’arrestation a eu lieu à la suite d’un renseignement fourni par une agence étrangère—les médias allemands affirment qu’il s’agit du Bureau fédéral d’enquête—selon lequel l’un des hommes détenait des toxines, parmi lesquelles du cyanure et de la ricine, et prévoyait de commettre un attentat terroriste. Une unité de décontamination et une unité de déminage étaient présentes lors de l’arrestation.

Apparemment, ces hommes avaient prévu lancer une attaque le soir du Nouvel An mais n’ont pas réussi à rassembler tout leur matériel à temps.

La ricine et le cyanure peuvent tous deux causer la mort, même en petites quantités, et la ricine n’a pas d’antidote.

Peter Neumann, du King’s College de Londres, a déclaré au journal allemand Die Zeit qu’il était préoccupant que l’Allemagne semble incapable de déjouer ce genre d’attaques par ses propres moyens. Il s’agit de la dernière attaque en date parmi plusieurs et qui n’ont pu être déjouées que grâce à des indices fournis par les États-Unis.

À peu près au même moment, on a appris qu’une entreprise iranienne avait été prise en flagrant délit de contrebande d’uranium au Royaume-Uni.

Le Royaume-Uni a lancé une vaste opération antiterroriste après que les autorités de l’aéroport d’Heathrow aient découvert, le 29 décembre, un colis contenant plusieurs kilogrammes de matériel nucléaire. Il était destiné à une entreprise en lien à l’Iran et située sur le sol britannique.

L’uranium était mélangé à de la ferraille qui avait voyagé jusqu’au Royaume-Uni depuis le Pakistan via Oman. Il était destiné à une entreprise iranienne. Par la suite, la police antiterroriste a arrêté un homme en vertu de l’article 9 de la loi sur le terrorisme de 2006—ce qui signifie qu’il est accusé « de fabriquer ou de posséder un dispositif radioactif ou de posséder des matières radioactives avec l’intention de les utiliser. »

Le colonel à la retraite Hamish de Bretton-Gordon, ancien commandant des Forces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires du Royaume-Uni et de l’OTAN, a déclaré au Telegraph : « Le fait qu’il était destiné à une entreprise iranienne suscite la crainte de, s’agissait-il d’un échantillon ? ». Il poursuit :

L'Iran soutient le terrorisme mondial. Je ne serais pas du tout surpris qu'ils aient leurs empreintes digitales sur cette affaire.

Pourquoi voudriez-vous transporter de la ferraille dans un avion ? Imaginez le coût, il serait phénoménal.

Il n'y a pas de bonne raison d'envoyer de l'uranium par la poste, mais il y en a beaucoup de mauvaises.

L’uranium n’était aucunement en état de permettre la fabrication d’une bombe nucléaire. Les craintes portaient plutôt sur une « bombe sale »—un explosif conventionnel qui propage des particules radioactives.

Pour fabriquer une bombe sale, il existe des ingrédients beaucoup plus mortels que l’uranium qui a été découvert, ce qui amène certains à penser qu’il pourrait s’agir d’une contamination accidentelle. Mais le lien entre l’Iran et deux possibles complots radiologiques et biologiques mérite qu’on y prête attention.

Les efforts déployés par l’Iran pour commettre des attentats au Royaume-Uni et en Europe se sont accélérés ces dernières années. Cela constitue un tournant dans les relations entre l’Iran et l’Allemagne.

L’Allemagne tolère depuis longtemps une présence iranienne au sein de la nation—et l’a même entretenue. En 2018, le Jerusalem Post a écrit : « L’Allemagne est largement considérée comme un bastion de l’espionnage iranien, y compris les efforts du régime visant à obtenir des missiles et du matériel nucléaire. Téhéran a effectué près de 40 tentatives en 2016 pour acquérir des missiles et de la technologie atomique… ».

Philip H. J. Davies et Kristian C. Gustafson, le directeur et le directeur adjoint du Center for Intelligence and Security Studies [Centre d’études pour le renseignement et la sécurité] de l’université Brunel, ont écrit : « Les réseaux allemands de l’Iran étaient ses plus importants en Europe, car ils découlaient de la relation politique spéciale entre l’Iran et l’Allemagne qui existe depuis le 19^e siècle. […] Par conséquent, la relation fonctionnelle entre l’Allemagne et l’Iran, en matière de renseignement, était telle que les deux parties s’efforçaient de la maintenir » (« Intelligence Elsewhere : Spies and Espionage Outside the Anglosphere » [« Renseignement ailleurs : espions et espionnage hors de l’anglosphère »].

L’éclatement de la Yougoslavie a vu une intensification de ces relations, le Service fédéral de renseignement allemand, le BND, collaborant avec le corps des gardiens de la révolution islamique (GRI) pour faire passer clandestinement des armes aux forces anti-serbes.

Aujourd’hui, cette collaboration semble avoir pris fin. Le 16 Janvier 2018, l’Allemagne a sévi contre un présumé réseau d’espionnage iranien, dirigé par les Brigades Al-Qods. En Avril 2020, elle a désigné le Hezbollah comme un groupe terroriste et a effectué des descentes contre des associations de mosquées dans quatre villes. Le 23 Janvier, les dirigeants de l’Union européenne ont approuvé de nouvelles sanctions contre l’Iran. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a indiqué que l’Allemagne pourrait désormais soutenir l’inscription des GRI sur la liste des organisations terroristes, déclarant que cette étape « est politiquement importante et a du sens. »

Pendant ce temps, les attaques iraniennes contre l’Europe se sont intensifiées. Il y a eu un complot pour faire sauter une réunion de dissidents iraniens à Paris en Juin 2018. En Octobre 2018, ils ont tenté d’assassiner un dissident iranien au Danemark. Il y a eu une autre tentative d’assassinat aux Pays-Bas en 2018 et au Royaume-Uni en 2020.

Le livre de Daniel prédit un affrontement au temps de la fin entre un « roi du midi » et un « roi du septentrion » (Daniel 11 : 40). Comme le montre notre brochure Le roi du sud, il s’agit d’une attaque entre une Europe dirigée par l’Allemagne et l’Islam radical, dirigé par l’Iran.

Nous avons déjà souligné qu’une attaque terroriste pourrait provoquer les changements radicaux que la Bible prévoit pour l’Europe. Les tensions entre l’Europe et l’Iran sont en train de converger vers une confrontation. Il pourrait y avoir moins derrière ces arrestations qu’il n’y paraissait au départ. Ou elles pourraient signaler un nouveau niveau de confrontation.

Quoi qu’il en soit, les tendances des deux dernières années sont claires : l’Allemagne et l’Iran se dirigent vers une confrontation.