Recevez gratuitement notre bulletin électronique.

L’Europe défie la politique américaine au Moyen-Orient

ALEXANDER SHCHERBAK\TASS VIA GETTY IMAGES

L’Europe défie la politique américaine au Moyen-Orient

Les nations européennes envoient des fonds à l’Iran et aux Palestiniens, s'opposant au désir de l’Amérique.

Les nations européennes ont accordé deux contributions financières importantes en août à des bénéficiaires que les États-Unis avaient spécifiquement ciblés pour une réduction de financement. L’Union européenne a annoncé le 23 août qu’elle enverrait plus de $20 millions US d'aide à l’Iran. Cette démarche remet en cause les sanctions économiques des États-Unis sur l’Iran, qui furent réimposées au début d’août. Le 31 août, l’Allemagne a annoncé qu’elle augmenterait largement son financement à l'Office de secours et de travaux des Nations unie pour les réfugiés (UNRWA), qui s’occupe des réfugiés Palestiniens. Cette année les États-Unis ont considérablement réduit leurs contributions à cette organisation et ils ont peut-être l'intention de les supprimer entièrement. Ces deux contributions sapent la politique américaine du président Donald Trump au Moyen-Orient.

Dans ces deux cas, les États-Unis essaient d’utiliser la pression financière comme stratégie agressive de négociation. Les États-Unis veulent négocier un nouvel accord nucléaire avec l’Iran et ramener les Palestiniens à la table des négociations avec Israël. La décision de l’Europe d’envoyer une aide monétaire discrédite ces deux objectifs, et l’Europe le sait. Le message est clair : l’Europe ne craint pas de prendre des mesures, même contre la politique américaine.

Dr. Emily Landau, une chercheuse principale à l'Institut des études de la Sécurité nationale d’Israël, a déclaré à The Media Line que, l'aide forfaitaire de $20 millions à l'Iran n'aura probablement pas un impact énorme sur son économie. L’économie de l’Iran était déjà en difficulté avant que les sanctions ne soient réactivées au début du mois d'août. Ainsi, l'argent de l'aide est vraiment un geste symbolique, mais il discrédite encore la stratégie américaine.

Toutefois, dans le cas de l'UNRWA, l'argent est une bouée de sauvetage absolument nécessaire. Ayant perdu le soutien de son plus grand bailleur de fonds, l'organisation s’efforce de joindre les deux bouts.

Le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas a écrit dans une lettre récente adressée à d'autres ministres des Affaires étrangères de l’UE que l’UNRWA est un « facteur-clé de stabilité » au Moyen-Orient. Il a dit qu’il craint que si l’organisation s’effondrait en raison d’un manque de financement, cela pourrait créer une « réaction en chaîne incontrôlable ». Il demanda aux partenaires internationaux à se joindre à l’Allemagne pour renflouer l’organisation, qui fournit des services à plus de 5 millions de personnes, qu’elle classe comme des réfugiés palestiniens.

Jusqu'à présent cette année, l'Allemagne a donné à l'UNRWA environ $94,5 millions. L'Amérique a réduit ses contributions de $365 millions en 2017 à $60 millions jusqu'à présent cette année. L'UNRWA est donc confrontée à un déficit de $217 millions. Maas a écrit dans la lettre que l'Allemagne « se prépare à fournir un montant supplémentaire de fonds importants » à l'organisation, mais elle ne compensera pas l'ensemble du déficit. Elle a encouragé d'autres pays de l'UE à contribuer à la création d'une « base financière durable » pour l'UNRWA.

Les positions opposées des États-Unis et de l’UE en matière de politique étrangère sur l’accord nucléaire iranien les ont placées dans une trajectoire de collision inévitable. Les États-Unis ont promis de bloquer du marché américain ceux qui font du commerce avec l’Iran. La poursuite des opérations commerciales avec l’Iran viole les sanctions américaines et entraînera des sanctions secondaires. Mais l’Europe contourne ces sanctions. Le 18 juillet, le président de la Banque européenne d'investissement, Werner Hoyer, a déclaré à la presse qu'il serait trop risqué pour la banque d'investir directement en Iran. Cependant, le forfait d'aide contourne les sanctions et permet à l'Europe d'atténuer l'impact financier. Le Jerusalem Post a qualifié ce forfait d'aide de « geste symbolique » de la part de l'Europe.

L’UE a aussi réactivé ses « mesures de blocage » après que les sanctions américaines sur l’Iran avaient été rétablies. Les « mesures de blocage » empêchent les entreprises et les résidents européens de se conformer aux sanctions américaines. Toute entreprise ou résident voulant cesser de faire commerce avec l’Iran doit demander un permis. C’est l’opposé de ce qui se fait en Amérique. En vertu des sanctions, toute entreprise ou résident américain voulant continuer à faire commerce en Iran doit demander une autorisation. Essentiellement, l’Europe dit à ses entreprises d’ignorer la Maison Blanche.

Neven Mimica, le commissaire européen à la Coopération internationale et au développement international a déclaré à Euractiv : « Avec ces mesures, l’UE démontre son soutien au peuple iranien et à son développement paisible et durable. Elle encourage une participation plus forte de tous les acteurs en Iran et en particulier celle du secteur privé » (l’emphase est ajoutée tout au long).

Federica Mogherini, la haute représentante de l'UE, a déclaré dans un communiqué : « Ce nouveau forfait élargira les relations économiques et sectorielles dans des domaines qui bénéficient directement nos citoyens. » Il est significatif que l'UE cherche à « élargir ses relations économiques et sectorielles » avec l'Iran tandis que les États-Unis imposent des sanctions à l'Iran. L'Europe montre au monde qu'elle prendra ses propres décisions, que les États-Unis le veuillent ou non.

Ces deux décisions américaines ont été impopulaires auprès de la communauté internationale. L’Europe n’est pas la seule à être en désaccord avec les États-Unis. Même la Russie a condamné l’Amérique pour son retrait de l’accord nucléaire. The Guardian a écrit que ce retrait des États-Unis de l’accord nucléaire et l’application de sanctions immédiates avaient « renforcé les appels à Bruxelles en faveur d’une Alliance transatlantique moins étroite ». L’Europe est prête à s’éloigner de l’Amérique. En fait, cela a déjà commencé.

L'Europe essaie de s'imposer pour déjouer les plans de l'Amérique, comme une puissance calme dans un monde fou. Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge et membre du Parlement européen, a déclaré : « Cela montre encore une fois pourquoi nous, en tant qu’Européens, devons renforcer notre politique étrangère pour être en mesure de pouvoir façonner nos relations avec le Grand Moyen-Orient indépendamment des États-Unis. » Traditionnellement, l'Amérique était le leader au Moyen-Orient, et l'Europe suivait son allié. Mais maintenant, l'Europe veut être capable de « façonner ses relations » avec le Moyen-Orient selon ses propres termes.

Il est prophétisé que l’Europe prendra le rôle dominant au Moyen-Orient au temps de la fin, spécifiquement dans le processus de paix Israélo-palestinien. La Bible nous dit même que la nation moderne d’Israël se tournera vers l’Allemagne pour obtenir de l’aide dans la résolution de sa « plaie », ce que le rédacteur en chef de la Trompette, Gérald Flurry, identifie comme étant le processus de paix dans sa brochure sur Osée. M. Flurry a écrit dans la revue anglaise The Trumpet de décembre 1996 : « L’Europe agit non seulement pour devenir un co-parrain dans le processus de paix—elle veut en prendre le contrôle ! » L’Europe, dirigée par l’Allemagne, entrera dans Jérusalem en tant que pacificateur, mais ensuite elle trahira Israël (Osée 5). Alors que l’Amérique se replie sur elle-même, nous pouvons nous attendre à ce que l’Europe joue un rôle plus dominant dans les politiques du Moyen-Orient.

Ces événements du mois d’août montrent également que le fossé entre ces deux anciens alliés, l'Europe et l'Amérique, s'élargit. Ceci est également prophétisé. Ézéchiel 23 contient une prophétie sur l’Israël du temps de la fin—principalement la Grande-Bretagne et les États-Unis—étant trahi par leur ancien « amant », l'Allemagne. M. Flurry écrivait dans la Trompette de septembre-octobre 2000 : « Les États-Unis font confiance à l'Allemagne—nos amants, comme Ézéchiel les appelle (Ézéchiel 23 : 5)—plus qu’ils ne font confiance à Dieu ! Cela pourrait être la pire erreur de politique étrangère que nous n’ayons jamais commise—ou que nous ne ferons jamais. » L'histoire d'amour entre l'Europe et les États-Unis se termine, et nous la voyons se passer.

Pour comprendre davantage sur ce sujet, lisez la brochure gratuite de M. Flurry Jérusalem selon la prophétie. 

Fr Jip