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L’Éthiopie : la purification ethnique par une famine provoquée par l'homme ?
Le chef de l'aide humanitaire des Nations Unies, Martin Griffiths, a accusé l'Éthiopie de créer une famine artificielle dans la région du Tigré. Dans une interview accordée le 28 septembre à l'agence Reuters , M. Griffiths a déclaré que les Nations Unies avaient « prédit que 400,000 personnes se trouvaient dans des conditions proches de la famine » en Éthiopie et que « l'hypothèse était que si aucune aide ne leur parvenait de manière adéquate, elles sombreraient dans la famine ». L'évaluation de l'ONU a été faite en juin.
En incluant les personnes souffrant de la famine, les Nations Unies estiment que plus de 5 millions de personnes du Tigré ont besoin d'une aide urgente. Un rapport de l'ONU du 7 octobre indique qu'« on estime que 1,4 million d'enfants de moins de 5 ans et de femmes enceintes et allaitantes ont besoin d'une intervention préventive et d'un traitement contre la malnutrition ».
Les problèmes sont dus au fait que le gouvernement éthiopien bloque les camions transportant de l'aide au Tigré. M. Griffiths a déclaré qu'aucun camion de carburant n'a pu s'y rendre depuis juillet. Il estime que seulement 10 pour cent des livraisons d'aide requises ont été effectuées. « Cette situation est due à l'homme », a déclaré M. Griffiths. « Il est possible d'y remédier par l'action du gouvernement. »
Deux jours après les commentaires de M. Griffiths, le gouvernement éthiopien a expulsé sept hauts diplomates des Nations Unies. Addis-Abeba a déclaré que ces fonctionnaires « s'ingéraient » dans les affaires intérieures. Le porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, James Elder, a déclaré qu'« une expulsion de ce niveau [ne venait] de nulle part ».
Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, a tweeté : « En 40 ans, étant humanitaire, [il a] rarement vu une réponse d'aide aussi entravée. »
Pourquoi le gouvernement éthiopien essaie-t-il d'arrêter les livraisons d'aide au Tigré ?
Depuis novembre dernier, l'Éthiopie est en proie à une guerre civile entre le gouvernement et le Front populaire de libération du Tigré (FPLT). Le FPLT a gouverné l'Éthiopie depuis la chute du régime communiste éthiopien dans les années 1990 jusqu'en 2018. Cela, bien que le Tigré ne représente que 5 à 7 pour cent de la population éthiopienne. Le FPLT a développé sa propre armée, indépendante de celle du gouvernement.
Abiy Ahmed, issu de l'ethnie Oromo, est devenu premier ministre en 2018. Depuis, il est engagé dans une lutte de pouvoir avec le FPLT. Celle-ci a culminé avec l'invasion du Tigré par le gouvernement.
Ce qui était censé être une opération rapide s'est transformée en un bain de sang interminable. Les accusations de purification ethnique sont répandues. Le gouvernement éthiopien a été accusé de crimes de guerre, comme l'utilisation de phosphore blanc, une substance dont l'utilisation contre les civils est interdite par la Convention de Genève.
Ce qui n'était au départ qu'une opération contre le Tigré s'est étendu aux luttes ethniques entre les Oromo et les Amhara, les plus grands groupes ethniques d'Éthiopie. Les voisins de l'Éthiopie, l'Érythrée et le Soudan, ont également été impliqués dans le conflit. Des journalistes travaillant pour des groupes de médias tels que le New York Times, la BBC et Reuters ont été arrêtés ou expulsés.
Apparemment, Abiy est même prêt à recourir à une famine artificielle—qui pourrait toucher des millions de personnes—pour écraser l'opposition du Tigré.
Cette situation présente des parallèles étonnants avec l'un des plus grands crimes du 20e siècle. Dans les années 1920 et 1930, le dictateur soviétique Joseph Staline pensait que certains Ukrainiens représentaient une menace pour son régime. Pour étouffer l'opposition ukrainienne, il a lancé ce qu'on a appelé plus tard l'Holodomor, une famine artificielle qui a fait mourir de faim environ 7 millions d'Ukrainiens.
Abiy essaie-t-il d'organiser un Holodomor à petite échelle dans le Tigré ?
Les lecteurs de longue date de la Trompette sont familiers avec notre couverture régulière des questions éthiopiennes. Nous suivons l'Éthiopie à cause d'une prophétie du livre de Daniel : « Au temps de la fin, le roi du midi [du Sud] se heurtera contre lui. Et le roi du septentrion [du Nord] fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers, et avec de nombreux navires ; il s'avancera dans les terres, se répandra comme un torrent et débordera. […] Il étendra sa main sur divers pays, et le pays d'Égypte n'échappera point. Il se rendra maître des trésors d'or et d'argent, et de toutes les choses précieuses de l'Égypte ; les Libyens et les Éthiopiens seront à sa suite. » (Daniel 11 : 40, 42-43).
Il s'agit d'une prophétie pour « le temps de la fin », le temps dans lequel nous vivons actuellement. Elle met en scène deux acteurs principaux : « le roi du nord » et « le roi du sud ». La Trompette a constamment identifié le roi du nord comme le Saint Empire romain ressuscité qui se développe en Europe (demandez notre brochure gratuite Histoire et prophétie du Moyen-Orient pour plus d'informations). Le roi du sud est un camp islamiste radical dirigé par l'Iran.
Remarquez que la prophétie indique les pays qui seront alliés au roi du sud : l'Égypte, la Libye et l'Éthiopie.
L'Égypte et la Libye sont des États arabes qui ont du mal à traiter l'Islam radical. Il ne serait pas trop surprenant qu'ils s'allient à l'Iran.
Mais l'Éthiopie ?
Voici ce qu'écrit le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, dans sa brochure gratuite Libya and Ethiopia in Prophecy [La Libye et l’Éthiopie selon la prophétie—disponible en anglais seulement] :
[Pendant que le printemps arabe se déroulait], rien ne se passait en Éthiopie. Ce pays majoritairement chrétien et fortement pro-occidental est resté stable et satisfait. Ni le printemps arabe ni l'Islam radical ne semblaient prendre racine dans cette nation stratégiquement importante. Du moins, c'est ce qu'il semblait.
Nous avons mis à jour cette brochure pour la dernière fois en 2016. À l'époque, l'Éthiopie était un allié stable et fidèle des États-Unis. Les antécédents chrétiens de l'Éthiopie ont suscité le scepticisme de certains quant à son islamisation.
Avançons rapidement jusqu'en 2021. L'Éthiopie est maintenant embourbée dans une guerre civile ethnique. Le FPLT, les dirigeants traditionnels de l'Éthiopie depuis la chute du communisme, luttent pour leur survie. L'ancienne amitié entre Washington et Addis-Abeba s'effiloche. Pendant ce temps, Abiy Ahmed cherche d'autres alliés, comme le président islamiste turc, Recep Tayyip Erdoğan.
Cette famine provoquée par l'homme—et la réaction des institutions internationales comme l'ONU—est une autre crise qui jette l'Éthiopie dans des eaux inconnues. Et plus l'Éthiopie devient instable, plus elle devient vulnérable—et plus elle devient une cible facile pour des puissances opportunistes comme l'Iran.
L'Iran parraine déjà l'insurrection d'al-Shabaab en Somalie voisine. Et son parrainage des milices chiites en Irak montre comment l'Iran peut profiter des guerres civiles pour étendre ses tentacules dans les pays.
Continuez à surveiller l'Éthiopie. La société éthiopienne va bientôt connaître un profond changement qui affectera le monde entier. Pour en savoir plus, demandez un exemplaire gratuit de Libya and Ethiopia in Prophecy [La Libye et l’Éthiopie selon la prophétie—disponible en anglais seulement].