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L'Allemagne trahie dans le ‘fiasco’ Afghan

SEAN GALLUP/GETTY IMAGES

L'Allemagne trahie dans le ‘fiasco’ Afghan

Les appels à l'Allemagne pour réveiller son esprit militaire se multiplient.

Alors que le monde entier est secoué par la prise du contrôle de l'Afghanistan par les talibans, une région est particulièrement concernée : l'Europe. Une autre crise des réfugiés se profile à l'horizon ; on peut s'attendre à davantage de terrorisme. De nombreux Européens se demandent si le Moyen-Orient sera un jour en sécurité sans une intervention militaire majeure. L'Allemagne, surtout, se sent directement trahie par le retrait des États-Unis.

L'Afghanistan avait été la mission militaire la plus longue et la plus étendue de l'Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale. En février, le gouvernement allemand autorisa la poursuite de la mission en Afghanistan jusqu'au 31 janvier 2022, avec jusqu'à 1 300 soldats. Mais après que Joe Biden ait annoncé en avril que l'armée américaine quitterait ses lieux d'ici le 11 septembre, l'Allemagne a retiré toutes ses troupes.

Au cours de cette mission de près de 20 ans, l'Allemagne a perdu 60 soldats en Afghanistan. Aujourd'hui, l'Allemagne regarde la faiblesse du leadership américain rejeter ses efforts. Le président de l'Association de la Bundeswehr, André Wüstner, a qualifié la situation en Afghanistan de « honteuse » et a affirmé que les anciens combattants seraient « extrêmement furieux ».

« La décision du président américain de laisser l'Afghanistan s'effondrer dans les bras des talibans a inquiété les responsables européens qu'il n'ait involontairement accéléré ce que son prédécesseur Donald Trump avait commencé : la dégradation de l'alliance occidentale et de tout ce qu'elle est censée défendre dans le monde », Politico notait le 17 août.

France 24 a rapporté : « Les dirigeants européens ont déclaré le 23 août qu'ils feraient pression pour une approche internationale unifiée pour traiter avec un gouvernement taliban en Afghanistan, alors qu'ils voyaient avec consternation l'effondrement rapide de deux décennies d'une campagne occidentale menée par les États-Unis dans le pays. »

Les nations européennes individuellement n'ont pas la capacité de mener à bien des missions militaires majeures sans l'aide des États-Unis. Mais le retrait des États-Unis pousse l'Europe à s'unir pour tenter de prendre le Moyen-Orient en main.

À huis clos, la chancelière allemande Angela Merkel critiquait le retrait ordonné par Joe Biden. Politico a résumé les sentiments en Europe en écrivant : « Dans toute l'Europe, les responsables ont réagi avec un mélange d'incrédulité et de sentiment de trahison. Même ceux qui applaudissaient l'élection de Biden et pensaient qu'il pourrait apaiser les récentes tensions dans les relations transatlantiques ont déclaré qu'ils considéraient le retrait d'Afghanistan comme une erreur d'une ampleur historique. »

« Je le dis le cœur lourd et avec horreur de ce qui se passe, mais le retrait anticipé était une grave et profonde erreur de calcul de la part de l'administration actuelle », a déclaré Norbert Röttgen, président de la commission des relations étrangères du parlement allemand. « Cela nuit fondamentalement à la crédibilité politique et morale de l'Occident. »

Le chef de l'Union chrétienne-démocrate et très probablement successeur d'Angela Merkel, Armin Laschet, a qualifié l'Afghanistan du « plus grand fiasco » depuis la fondation de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord. Laschet a également déploré l'incapacité de l'Union européenne à mener la mission sans les États-Unis : « Nous voyons que la capacité d'action de l'Europe n'est pas une évidence sans les États-Unis à nos côtés » (traduction de la Trompette tout au long). Cela signifie que la décision des États-Unis de se retirer a entraîné « des conséquences directes pour la politique allemande et européenne et les forces armées allemandes ».

L'Allemagne retira ses dernières troupes en juin. Quitter la zone de guerre a été vivement critiquée. Le 28 juillet, Deutschlandfunk a commenté : « L'OTAN laisse un pays seul en guerre ».

Laschet a appelé à « une réponse européenne et transatlantique rapide » et a préconisé que les ministres des Affaires étrangères de l'UE se réunissent pour un conseil spécial « afin d'analyser la situation ». Il a également mis en garde contre une répétition de la crise des réfugiés de 2015.

Le président français Emmanuel Macron a prévenu : « Nous devons anticiper et nous protéger contre d'importants flux migratoires irréguliers. »

Politico a écrit : « À une époque où certains dirigeants européens, y compris le président français Emmanuel Macron, font pression pour que le bloc mène une politique de sécurité moins dépendante de l'Amérique, l'Afghanistan doit être utilisé comme une preuve de la nécessité d'une autonomie stratégique. Naturellement, cela a porté atteinte à la crédibilité des Américains, ainsi qu'à celle des services de renseignement et de l'armée », a déclaré Rüdiger Lentz, l'ancien directeur de l'Institut Aspen à Berlin. « On ne peut qu'espérer que les dommages causés au leadership américain en matière de politique étrangère seront rapidement maîtrisés. »

Le porte-parole en politique étrangère du Parti populaire européen de centre-droit, Daniel Caspary, et David McAllister ont écrit dans un communiqué que l'Europe « doit maintenant faire tout ce qui est en son pouvoir pour s'assurer que ceux qui fuient obtiennent une protection près de chez eux ». En d'autres termes, l'Europe veut déployer de gros efforts pour les empêcher de venir sur leurs côtes. Pour y parvenir, l'Europe devrait agir ensemble, même militairement.

La poussée de l'Europe vers une armée unie, dirigée par l'Allemagne, est quelque chose que nous attendions depuis longtemps. En ce qui concerne l'engagement militaire de l'Allemagne en Afghanistan, le regretté collaborateur de la Trompette, Ron Fraser, écrivait en 2009 :

L'Allemagne, en raison de son caractère national, de la force de sa population, de sa puissance industrielle et de son héritage militaire, est la seule nation européenne capable de rassembler une machine militaire multinationale pour projeter la puissance nécessaire pour tirer profit du déclin anglo-saxon et de la montée de l'agression russe, parallèlement à la montée rapide d'autres puissances d'Extrême-Orient. La conséquence naturelle de cette équation sera que les moyens militaires de l'OTAN (y compris les armes nucléaires) et le personnel militaire non anglo-saxon finiront par tomber sous l'égide de l'UE dirigée par l'Allemagne.

L'implication militaire de l'Allemagne a été perçue de manière honteuse dans le passé. Mais lorsque les troupes allemandes sont revenues d'Afghanistan en 2020, la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer a été accusée de ne pas honorer correctement les soldats pour leur service.

Wolfgang Kubicki, vice-président du Bundestag, a accusé le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas d'être responsable de la « plus grande catastrophe de politique étrangère depuis la fondation de la République fédérale d'Allemagne ». Maas avait été critiqué pour avoir laissé les forces afghanes locales, qui soutenaient la mission de la Bundeswehr, de tomber entre les mains des talibans.

Le rédacteur en chef de Bild, Julian Reichelt, a écrit dans « Une débâcle historique pour la chancelière Merkel ! » :

Le message reste pour les soldats allemands : Si vous servez votre pays en temps de guerre, vous vous effondrez indifféremment pour ce pour quoi vous avez risqué votre vie.

Le message reste pour les diplomates allemands : Si vous devez être sauvé, la chancelière aura oublié de renvoyer la Bundeswehr à temps.

Pour ceux qui nous aident, pour les amis, pour les supporteurs de notre pays qui croyaient en nos valeurs, le message est toujours le suivant : Ne comptez pas sur l'Allemagne.

Le message demeure pour nous en Allemagne : Alors que la première crise de réfugiés est loin d'être terminée, le gouvernement fédéral ne fait rien pour éviter la prochaine.

Dans « L'Afghanistan fut un mensonge de l'ère Merkel », n-tv.de notait le 17 août :

L'évolution de la situation en Afghanistan est une grande source d'horreurs en Allemagne. Les talibans ont embarrassé la grande coalition vieille de huit ans et Angela Merkel, si souvent célébrée sur la scène internationale, à la fin de son époque. De toute évidence, cependant, il existe déjà à Berlin un régime linguistique conçu pour sauver la face : premièrement, les Américains peu fiables étaient en grande partie responsables de leur retrait précipité ; deuxièmement, l'Allemagne n'a jamais été en mesure d'assumer une responsabilité suffisante dans l'élaboration de la mission dominée par les États-Unis ; troisièmement, l'effondrement rapide de l'armée afghane a pris l'ensemble de la communauté internationale par surprise.

Tagesspiegel a déploré :

C'est absurde. La Bundeswehr a passé près de 20 ans avec des alliés en Afghanistan, 10 ans après la guerre contre le terrorisme pour apporter la démocratie et les droits de l'homme (sans débat suffisant, soit dit en passant, sur ce qui devrait être réalisé en fin de compte)—et maintenant l'Occident négocie avec les talibans victorieux à Doha, obligés de mendier pour que les compatriotes et les travailleurs humanitaires s'en sortent sains et saufs. Cette honte aura de très, très longues répercussions.

L'ancien ministre de la Défense Karl-Theodor zu Guttenberg est un homme qui, ces dernières années, contribua de manière significative à rehausser le prestige des soldats allemands. Le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, a écrit ce qui suit à propos des réalisations de Guttenberg à cet égard :

Guttenberg a également contribué à changer la perception du public allemand à l'égard de l'armée. Il les a amenés à commencer à considérer leur armée, non pas avec honte, mais comme faisant partie de la contribution de l'Allemagne au monde. Il était le premier politicien à qualifier de guerre l'opération militaire de l'Allemagne en Afghanistan. Combien se souviennent aujourd'hui que Guttenberg était l'un des principaux responsables de la présence militaire allemande en Afghanistan ? Il pensait en termes de guerre offensive. Et il a accompli tout cela sous le règne modéré de la chancelière Merkel.

Merkel est maintenant sur le point de partir et ne se présente plus aux élections. Des crises couvent partout dans le monde. L'Europe est à la recherche d'un dirigeant qui puisse combler le vide. M. Fraser également nota en 2009, en écrivant à propos de la crise afghane : « S'il y a jamais eu un homme politique qui pouvait clairement tirer parti de cette situation et réussir dans l'agenda visant à mettre les forces de défense allemandes à l'avant-garde de la défense européenne, c'est bien le baron Karl-Theodor zu Guttenberg ! »

L'escalade récente pourrait amener les gens à faire appel à un chef militaire comme Guttenberg.

La Bible prophétise la montée d'un tel homme fort. « À la fin de leur domination, lorsque les pécheurs seront consumés, il s'élèvera un roi impudent et artificieux. Sa puissance s'accroîtra, mais non par sa propre force ; il fera d'incroyables ravages, il réussira dans ses entreprises, il détruira les puissants et le peuple des saints. À cause de sa prospérité et du succès de ses ruses, il aura de l'arrogance dans le cœur, il fera périr beaucoup d'hommes qui vivaient paisiblement, et il s'élèvera contre le chef des chefs ; mais il sera brisé, sans l'effort d'aucune main. » (Daniel 8 : 23-25).

Ailleurs, Daniel prophétise ce que cet homme fort ferait : « Au temps de la fin, le roi du midi [du Sud] se heurtera contre lui. Et le roi du septentrion [du Nord] fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers, et avec de nombreux navires ; il s'avancera dans les terres, se répandra comme un torrent et débordera. » (Daniel 11 : 40).

Dans « La prophétie sur la tempête », M. Flurry explique que le roi du Sud fait référence à l'Islam radical, dirigé par l'Iran, et que le roi du Nord est un empire européen dirigé par les Allemands. Il a également noté : « Les Iraniens sont tellement concentrés sur la conquête de leurs propres objectifs qu'ils ne voient pas ce que font les Allemands. Ils n'aperçoivent pas que l'Allemagne fait des projets pour la plus grande guerre à venir ! Personne, à part la Trompette, ne s'en aperçoit ! Mais les faits sont visibles pour que tous voient. »

Les terroristes célèbrent leur succès au Moyen-Orient, mais ils ne sont pas conscients du tourbillon qu'ils sont sur le point de connaître. Alors que la crise se poursuit, les dirigeants européens appelleront à une action militaire plus forte et à un dirigeant prêt à agir. Lisez l'article de M. Flurry « A Sudden Whirlwind » (Un tourbillon soudain—seulement disponible en anglais) pour en savoir plus sur cette réalité à venir.

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