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L’Allemagne en Crise
Il y a quinze ans l’euphorie y régnait alors que le mur de Berlin, symbole d’une Allemagne divisée depuis sa défaite de la Deuxieme Guerre mondiale, était mis en pièces. L’ancienne Allemagne de l’Est sous contrôle communiste s’est jointe à l’Allemagne de l’Ouest prospère avec son marché-libre capitaliste. Un nouvel avenir brillant était prédit pour la nation nouvellement réunifiée qui déclarait sa détermination à bâtir sur la réputation déjà gagnée par l’Allemagne de l’Ouest, comme nation dynamique de l’Europe.
Une décennie et demie plus tard, cette vision s’est assombrie. L’Allemagne est à nouveau une nation inquiète, psychologiquement troublée, agitée—en colère même—et divisée.
Quoiqu’il n’y ait aucun mur qui divise l’Allemagne, elle souffre maintenant d’un schisme politique dangereux. La majorité des Allemands n’est pas heureuse, et quand le peuple allemand est malheureux, il est temps pour le monde de prendre acte.
Comme feu Luigi Barzini l’a autrefois fait remarquer: «Il est de nouveau important de garder un œil sur le Protée allemand pour tenter de comprendre la forme probable des choses à venir … Sa stabilité et sa santé rayonnante dans les bons moments, ou son découragement, les luttes internes et les tempêtes émotionnelles dans les mauvais moments peuvent se répandre comme des ronds dans l’eau sur le continent entier. Ses décisions pourraient, une fois encore, accabler l’Europe et le monde» (The Europeans). C’est une observation puissante sur un peuple qui est puissant. L. Barzini a vu l’humeur allemande du moment comme critique pour l’orientation des affaires du monde—principalement des affaires européennes. «Quelle est l’humeur allemande? Les Allemands sont-ils heureux, aussi heureux que des êtres humains peuvent raisonnablement l’être? (C’est quand ils sont déconcertés et irrités qu’ils peuvent être plus dangereux)» (ibid).
Aujourd’hui les allemands sont irrités. Aujourd’hui ils sont déconcertés. Aujourd’hui ils ne sont pas heureux!
Trois catalyseurs principaux opèrent dans l’Allemagne d’aujourd’hui, causant ce changement collectif d’humeur nationale: 1) le bourbier économique; 2) l’immigration musulmane et le terrorisme islamique; et 3) le renouveau du national socialisme. La récession économique ininterrompue de l’Allemagne fournit le climat. La migration ininterrompue de musulmans en Allemagne—avec l’accent de la terreur islamique qui a frappé à proximité de la patrie, en France et en Espagne, et les cellules d’extrémistes islamiques découvertes sur son propre sol—donne des raisons à un sentiment intensifié de nationalisme, et à une position plus défensive. Le national socialisme résurgent fournit l’idéologie.
Déboires économiques L’euro fort, qui élève les coûts d’exploitation de l’industrie allemande et les prix des marchandises pour la consommation intérieure, crée une difficulté ininterrompue pour l’économie allemande. Les énormes dépenses supplémentaires résultant des tentatives pour absorber l’infrastructure est-allemande dans l’économie générale allemande ont, dans l’ensemble, sapé l’économie nationale. En plus de cela, avec l’État-providence qui s’est littéralement brisé, le Chancelier Gerhard Schröder est devenu l’agneau sacrificiel, ce qui pourrait bien détruire sa carrière politique sur l’autel d’une restructuration, qui tarde à venir, du système allemand démesuré de protection sociale.
Cette fusion d’impacts négatifs sur l’économie allemande a en particulier frappé durement l’emploi.
Le chômage allemand est monté à ses plus mauvais niveaux depuis la république moribonde de Weimar des années 1930 (voir encadré). «‘C’est la fin de l’Allemagne dans laquelle j’ai grandi’, a dit Martin Bongards, un sociologue et activiste au chômage de la ville de Marburg. ‘Ce pays que je connaissais n’existe plus’… Les autocollants et les affiches, collés dans les gares et aux arrêts d’autobus partout dans l’Allemagne actuelle, disent la réaction furieuse d’une population sevrée de sa sécurité et de son confort du berceau à la tombe …
«‘C’est une humeur très maussade même agressive par moments’ a dit Harald Rein, un conseiller du Centre pour les sans-emploi à Francfort, une agence de conseils financée par la ville» (International Herald Tribune, du 29 décembre 2004).
L’International Herald Tribune cite un certain Herr Schmidt, spécialiste en informatique, qui «condamne le gouvernement Schröder» pour son approche visant à réduire les avantages sociaux, «ce qu’il considère comme une véritable trahison: il a voté pour les socio-démocrates en 2003 … ‘Cela va ressembler à San Francisco, où vous regardez à travers votre fenêtre, et voyez les gens vivre dans des boîtes en carton’ a-t-il dit. ‘Cela arrive.’»
Cela arrive-t-il? Est-il vraiment possible que le grand miracle économique allemand, cette spectaculaire réanimation économique de l’Allemagne d’après-guerre, sortie des décombres de la Deuxieme Guerre mondiale pour passer à la position de principale économie exportatrice au monde, puisse atteindre cette année l’étape qui lui ferait voir beaucoup de sa population active, sans le sou, mendier dans les rues? Et qu’en est-il des personnes âgées et socialement à charge, dont les avantages sociaux font aussi face à la réduction?
Cette «réaction furieuse», cette «humeur agressive» du public allemand trouve un débouché pour son énergie négative dans des manières inquiétantes.
Gelsenkirchen est une ancienne ville de charbonnage de 270 000 habitants dans la région de la Ruhr avec un chômage à 18 pour cent, le plus élevé d’Allemagne occidentale. Alors que l’hiver s’y installait, les gens du pays ont prétendu que les réformes sociales du Chancelier Schröder ne feraient qu’en rajouter à la misère qu’ils éprouvaient déjà en raison de la récession économique. «‘Récemment, j’ai vu de vieilles femmes fouiller dans des poubelles pour des saucisses à moitié entamées’ a dit Peter Schrimpf, 59 ans, ingénieur au chômage qui complète ses allocations en vendant du chocolat Santas dans le centre ville. ‘Les gens n’ont pas d’argent, et les réformes rendront les choses pires. C’est pourquoi cet endroit ressemble à cela’» (Sunday Times, Londres, du 26 décembre 2004).
Après les rassemblements de chômeurs, de l’automne, les Allemands mécontents sont de nouveau allés manifester, alors que l’hiver du nord commençait à se faire sentir. Anticipant les troubles, les centres du travail, dans tout le pays, ont commencé «à embaucher des gardes chargés de la sécurité, à envoyer du personnel suivre des cours d’autodéfense et à installer des systèmes d’alarme, avant que les réductions des avantages sociaux soient mis en place le 1er janvier, ce qui constitue la refonte la plus radicale du généreux système de protection sociale du pays, depuis la Deuxième Guerre mondiale. Konrad Freiberg, chef du syndicat de police, a mis en garde contre des attaques dirigées vers le personnel. Il y a déjà eu plusieurs menaces d’attentats à la bombe contre des centres du travail, et des agressions contre le personnel par des chercheurs d’emploi furieux, faisant face aux réductions des avantages sociaux» (ibid.; c’est moi qui souligne).
Les rassemblements sont venus et s’en sont allés pendant l’hiver, avec moins d’intensité que prévu, indiquant que beaucoup, touchés par la réduction des indemnités de chômage et d’autres prestations de la protection sociale, se résignent à leur sort. Le journal Die Welt a cité Klaus-Peter Schöppner, directeur de l’Institut de sondage d’opinions TNS Emnid, disant que «les allemands sont plus inquiets que jamais concernant l’avenir, après que les nouvelles statistiques ont montré que le chômage a atteint un record depuis l’après-guerre… Quatre-vingt-cinq pour cent des allemands sont ‘inquiets sur leur avenir personnel’, 65 pour cent ont dit avoir perdu foi dans la croissance économique pour créer des emplois et 37 pour cent sont inquiets par la perte possible de leur emploi» (Bloomberg, du 3 février).
À court terme, l’image de l’économie intérieure de l’Allemagne semble morne en effet. L’économiste Ulrich Blum, président de l’Institut Halle pour la Recherche Économique, prétend que le chiffre réel n’est pas la statistique officielle du chômage s’élevant à 5 037 millions selon le gouvernement. «La réalité, c’est que 9 millions de personnes cherchent du travail en Allemagne», a-t-il dit (Die Welt, du 3 février). Durant 2004, l’économie allemande a continué à détruire ces emplois qui rapportaient à la sécurité sociale. Avec 1 200 emplois perdus quotidiennement, et la croissance pour 2005 envisagée à 1,6 pour cent à peine par le gouvernement, la perspective paraît tout à fait morne pour l’Allemagne au chômage.
Immigration et terreur islamique Durant la période de reconstruction et de croissance rapide de l’Allemagne, la nation a fait bon accueil à l’immigration d’ouvriers étrangers sur son sol pour remplir les besoins en main-d’œuvre. Des milliers ont migré de la Turquie pour trouver du travail en Allemagne. Beaucoup étaient originaires des milieux islamiques.
Ces immigrants ont produit une deuxième génération, née en Allemagne, mais l’acculturation de cette dernière ne s’est pas faite, et elle est toujours islamique de cœur. L’ennui, c’est que beaucoup parmi cette génération se sont révélés grand ouvert à l’influence de l’extrémisme islamique.
D’un autre côté, il y a une génération d’Allemands qui n’a pas connu les privations d’une dépression économique et d’une guerre mondiale. Elle a été nourrie par l’État-providence qui s’est développé sous la politique de marché-libre de Ludwig Erhard en 1948, et qui a bâti une Allemagne très dynamique au cours des 40 années suivantes. Elle fait maintenant face à la privation économique pour la première fois de sa vie, et elle cherche des boucs émissaires. Les extrémistes de droite de cette génération errent dans les rues de la ville à la recherche des minorités de migrants sur lesquelles décharger leur haine. Les Juifs sont la cible, encore une fois.
La politique néo-nazie, encouragée par de nombreux mouvements sympathisants de la cause du national-socialisme (autrefois utilisé comme idéologie pour conduire à la reprise économique allemande dans des circonstances non différentes), connaît une adhésion croissante.
Paul Gottfried, professeur de lettres à l’université d’Elizabethtown, voit l’immigration musulmane partout en Europe comme galvanisant une reprise des partis nationalistes socialistes sur le continent. En Belgique, en France, en Italie, en Autriche et en Scandinavie des partis nationaux-socialistes s’appuient sur des plateformes politiques dont les programmes principaux concernent l’anti-immigration. Sur l’idée anti-immigration que soutiennent ces mouvements, P. Gottfried dit: «C’est le catalyseur de l’organisation électorale, un véhicule pour d’autres griefs [comme le chômage], et à présent la présupposition d’un mouvement européen de droite. Les partis qui ont bâti sur ce thème jouissent d’une prééminence croissante dans la politique européenne» (American Conservative du 31 janvier). Le professeur Gottfried souligne le problème singulier se trouvant au cœur de la popularité naissante de l’extrémisme de droite en Europe: «L’anti-immigration prend des forces, en tant que question électorale, et une raison évidente en est la prépondérance croissante des musulmans—qui apportent avec eux une culture étrangère et des problèmes sociaux—parmi les immigrants récents» (ibid).
En Allemagne, cette hausse de l’immigration musulmane, avec ses menaces de pénétration par des cellules terroristes islamiques extrémistes, a produit un autre phénomène sinistre.
On est de plus en plus inquiet de ce que l’Allemagne soit utilisée comme principal terrain d’entraînement pour les cellules terroristes islamiques. C’est un fait bien connu que les pirates de l’air du 11/9 venaient de Hambourg. Des officiers allemands chargés de la sécurité ont récemment fait un raid sur le centre de contrôle financier d’un groupe islamique terroriste basé en Allemagne. La lourde implication des affaires allemandes dans la conception et la construction de maintes infrastructures pour le déploiement des armes de destruction massive en Irak et en Iran commence à se répercuter sur la nation allemande, alors que le véritable but de l’Iran qui est d’être à la tête d’une énorme superpuissance islamique commence à apparaître.
L’initiation post 11/9 de la guerre de préemption de l’administration Bush était l’excuse parfaite dont avait besoin le gouvernement allemand pour changer sa position sur la défense et la sécurité, passant d’une défense intérieure (comme elle l’avait depuis le réarmement après la Deuxième Guerre mondiale) à une politique visant à déployer ses forces, n’importe où sur la planète, sous un haut commandement allemand réanimé. Plus récemment, l’Allemagne a utilisé le 11/9, les attentats terroristes en Europe et la hausse de l’immigration musulmane pour justifier la reprise des services secrets centralisés, quelque chose de non vu en Allemagne depuis l’époque des redoutés SS en uniforme noir.
Ressusciter la droite La perspective d’un mouvement politique populaire s’édifiant sur la vague actuelle des inquiétudes—similaire à ce qui est arrivé pendant la seule autre période où la société allemande a été pareillement ébranlée—est le plus profond souci pour les observateurs de la scène allemande.
«Le ministre allemand de l’emploi, Wolfgang Clement, a dit qu’il s’attend à ce que le chômage grimpe encore plus, suivant la nouvelle selon laquelle ce chômage a battu un record d’après-guerre, et s’est élevé à 5 millions en janvier … [Il] a mis en garde contre ‘des réactions hystériques’, par lesquelles il voulait parler des comparaisons avec la République de Weimar; il est souvent dit que la montée d’Hitler au pouvoir a été facilitée par l’écroulement de l’emploi dans l’Allemagne d’avant 1933. Un membre de l’opposition du Bundestag, Markus Söder, avait mis en garde contre les ‘conditions de Weimar’ dans la République fédérale» (European Fondation Intelligence Digest, du 3 février).
Cela pourrait-il arriver de nouveau? Un parieur ne miserait pas contre, étant donné les réactions allemandes sous ces conditions économiques, sociales et politiques, semblables à celles du passé.
Les signes sont qu’un réveil commence, semblable à celui d’il y a 70 ans. C’est le même peuple qui a réagi à un démagogue qui promettait de sauver la nation de l’échec de Weimar dans les années 1930. Le même peuple doué, intelligent, naturellement travailleur, et qui est frustré quand il n’a pas de travail. Le même peuple avec les mêmes tendances xénophobes. Ces gens sont les enfants de ceux qui se sont aisément ralliés à une cause nationaliste socialiste avec une ferveur quasi-religieuse il y a juste 70 ans, qui, profondément, brûlent d’avoir un leader fort qu’ils peuvent respecter et suivre—quelqu’un qui fait vraiment des promesses politiques! Quelqu’un qui éveille en eux un sentiment de la valeur de soi et d’une identité nationale cohésive avec leur patrie bien-aimée! C’est la même nation qui chante toujours Deutschland Über Alles aux rassemblements de la droite, avec une ferveur et une nostalgie réelles.
Un peu plus d’un demi-siècle après la défaite du Troisième Reich, un élément de l’extrême droite ressuscitée a bondi au centre de la scène politique allemande. Le parti principal de cet élément est le Parti national démocrate (npd). Le mot démocrate dans le nom n’est qu’un masque: ce parti, semblable à l’Union européenne, dans laquelle il a été engendré, est tout sauf démocratique. Il est nationaliste et socialiste jusqu’au bout des ongles! Sa politique est aussi hardie qu’effrontée. Alors même où la nation célébrait le 60ème anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale et la libération des camps de la mort nazis, cette nouvelle vague dans l’arène politique allemande a bénéficié de beaucoup de publicité gratuite qui, loin de détruire sa crédibilité, semble en réalité contribuer à augmenter le nombre de ses adhérents.
«Soixante ans après la défaite du Troisième Reich, les leaders allemands semblent embarrassés d’avoir à s’opposer à un parti de droite fortement organisé qui exploite l’Holocauste dans une tentative effrontée d’étendre son pouvoir... Une grande partie de l’Allemagne est atterrée par le npd qui a gagné 9,2 pour cent, ou 190 000 voix, en septembre 2004 dans la Saxe économiquement diminuée» (Expatica, février 2005).
Le npd est un parti politique extrémiste de droite avec des tendances néo-nazies. Des chômeurs rejoignent quotidiennement ses rangs. L’étendue de son impact dans le pays peut être jugée par la réaction des leaders allemands. «Les politiciens de l’establishment de l’Allemagne sont enfermés dans un débat âpre depuis janvier, quand le Parti national démocrate (npd), qui est extrémiste, a gâché la sombre commémoration de la libération du camp de la mort d’Auschwitz en comparant l’Holocauste au bombardement allié de 1945 sur Dresde» (ibid.).
La situation a fait intensifier les attaques de l’opposition sur le gouvernement allemand. «Faisant grimper la chaleur politique dans le débat sur l’extrême droite et le npd, le chef conservateur de la Bavière, Edmond Stoiber, a accusé le gouvernement social démocrate du Chancelier Gerhard Schröder de causer ‘l’échec économique’ qui alimentait les partis extrémistes ... Le bouillant ministre de l’Intérieur de l’Allemagne, Otto Schily, est furieux … À Berlin, les leaders se disputent sur une nouvelle tentative possible pour faire interdire le npd— mais beaucoup mettent en garde contre le fait que cela pourrait susciter encore plus de soutien pour les gens de droite» (ibid.).
Eckhard Jesse, expert en matière d’extrémisme politique à l’Université Technique de Chemnitz, dit que l’interdiction n’a pas marché dans le passé, et a mis en garde contre le fait qu’il y a maintenant un extrémisme intellectuel de droite en Allemagne. L’hebdomadaire d’actualités Der Spiegel a rapporté récemment que les néo-nazis ont réussi à s’établir dans le courant dominant. Le NPD a trouvé un terrain fertile en se concentrant sur la colère est-allemande envers les réductions des allocations chômage, élargissant ainsi son attrait en cherchant à être autant un parti nationaliste que socialiste.
Ces faits devraient donner des frissons dans le dos aux démocraties occidentales. Pourtant, à part ce magazine, peu d’organisations mettent en évidence ce national-socialisme allemand (nazisme) de ce côté oriental de l’Atlantique. En Grande-Bretagne, qui s’est autrefois tenue seule contre l’attaque nazie, sous le leadership incomparable de Sir Winston Churchill—aussi incroyable que cela puisse paraître pour quelqu’un de réaliste, et sain d’esprit, étant donné le climat socio-économique actuel—des voix s’élèvent même pour soutenir une armée allemande dotée du nucléaire!
L’âme de l’Europe—le retour aux affaires! Écrivant pour le magazine britannique The Spectator, Stéphane Haseler a déclaré: «‘L’âme franco-allemande de l’Europe’—‘Charlemagne’—est de retour aux affaires … Le couple France-Allemagne s’élève virtuellement comme une superpuissance …» (le 4 septembre 2004).
Commentant la politique délibérée de l’Union européenne qui vise à faire passer les États-Unis et l’otan pour des naïfs, les conduisant à fournir de la main d’œuvre et du matériel pour mener les guerres de l’Europe depuis la fin de la guerre froide, S. Haseler propose un point de vue qui a longtemps été celui des politiciens anglo-américains, apparemment ignorants de l’histoire allemande. S. Haseler émet ensuite l’avis selon lequel les politiciens de l’UE «doivent commencer une sérieuse campagne pour obtenir un soutien public pour la défense. Il se peut que la guerre contre la terreur puisse aider dans ce domaine» (ibid.). Ce dont S. Haseler n’a pas conscience, c’est qu’il a trébuché sur la même stratégie que ceux qui cherchent une résurrection de l’Allemagne impériale dans un Quatrième Reich. En cela, ils ont tiré des leçons de l’histoire d’Hitler.
Hitler a été élu par le suffrage public—il a été établi, au moyen d’un vote, dans sa fonction par le public. Ceux des nazis qui sont entrés dans la clandestinité à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et qui ont formé une autre génération de bureaucrates et de technocrates allemands pour la prochaine tentative de l’Allemagne visant l’hégémonie mondiale, ont appris la leçon qu’initier une guerre éclair n’était pas la façon de s’y prendre.
Bien que les politiciens allemands sachent qu’ils doivent avoir le soutien du peuple allemand—le Volk—pour mener à bien leurs programmes intérieurs, l’expérience britannique leur a appris, que vous devez d’abord établir vos avant-postes commerciaux avant d’avoir une excuse pour construire une force afin de les défendre sur le sol étranger. Ainsi, l’idée de construire une union économique européenne a repris vie, peu de temps après la Deuxième Guerre mondiale. Cela s’est développé depuis pour révéler sa véritable nature en tant que superpuissance gigantesque—les États-Unis d’Europe actuellement en construction—à qui il manque seulement la capacité défensive des États-Unis.
Mais cette idée teutonique d’un Charlemagne ressuscité fléchit déjà son muscle politique sur la scène mondiale.
Faisant allusion au Nein! du Chancelier Schröder à la demande d’aide du Président George W. Bush pour la guerre en Irak, le journaliste Haseler écrit: «Quand Jacques Chirac s’est décidé à soutenir l’Allemagne, et que Vladimir Poutine s’est joint aussi, il a semblé qu’une nouvelle alliance mondiale (potentiellement aussi puissante que les États-Unis) était sur le point de naître.» Comme S. Haseler l’a souligné, c’était «la première fois depuis 1947, et l’ère du leadership mondial américain, que deux ‘alliés’ importants défiaient le leader de l’Ouest—et ils s’en accommodaient bien. Ils faisaient en réalité campagne contre les États-Unis autour du globe» (ibid).
S’en étant bien accommodée, l’Allemagne a depuis délibérément fait un pied-de-nez aux États-Unis dans une foule de secteurs de politique étrangère. À l’égard de l’Amérique latine, la politique allemande vise à amener «l’influence allemande en Amérique Latine … afin d’affaiblir la suprématie américaine» (www.german-foreign-policy.com, du 20 janvier). Quant à l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, la même source a déclaré: «À cause de la politique menaçante des États-Unis, des cercles économiques allemands pertinents craignent que des dommages soient portés aux intérêts allemands au niveau des ressources naturelles et, ainsi, refusent de lier les positions de Berlin avec celles de Washington» (le 8 février). Échafaudant sur ce thème, l’International Herald Tribune a rapporté que «l’empressement de l’UE à s’engager là où les États-Unis se sont retirés … reflète une tendance mondiale.» L’effet de sa politique «est d’amener l’UE plus proche de beaucoup de pays que les États-Unis considèrent comme leurs ennemis, ou tiennent en piètre estime» (du 11 février).
Imaginez le potentiel qu’un tel pouvoir politique anti-américain aurait pour renforcer sa position contre la politique étrangère américaine, s’il possédait des armements nucléaires équivalents! Pourtant c’est exactement ce que S. Haseler propose! «L’Europe a besoin d’une Allemagne militairement forte. Et—ne soyons pas timides sur ce sujet—l’Europe a besoin de la bombe» (op. cit.). Ceci équivaut à dire que l’Europe a besoin d’une Allemagne forte dotée du nucléaire! Et c’est—étant donné l’histoire de cette nation—tout simplement de la folie pure!
Équiper l’Allemagne d’armes nucléaires ne fait qu’inciter à une troisième tragédie mondiale, encore pire que la dernière! Qui peut dire que, pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Troisième Reich ne se serait pas emparé du pouvoir mondial et que les 1 000 ans du règne mondial d’Hitler ne se seraient pas déroulés si les Forces alliées n’avaient pas fait échec au programme nazi de développement d’armes de destruction massive, en embryon, avant qu’il n’ait pu prévaloir?
Le réveil Oui, l’Allemagne d’aujourd’hui est malheureuse. Mais plus que cela, l’Allemagne d’aujourd’hui est irascible—se donnant, obstinément, du mal pour bien montrer qu’en matière de politique étrangère, elle se débrouille toute seule. Elle s’est finalement détachée de son protecteur américain et s’occupe à s’édifier en une superpuissance géante, délibérément en désaccord avec son ancien ennemi de la Deuxième Guerre mondiale et bienfaiteur d’après-guerre.
Peut-être aurions-nous dû écouter Luigi Barzini, dont les mots sonnent juste à présent, de même qu’ils l’ont fait avant qu’il ne disparaisse, nous avertissant il y a deux décennies que le peuple allemand, même alors, avait le désir «de voir l’Allemagne décider encore une fois de son propre avenir, de celui de l’Europe et du monde avec une autorité proportionnelle à son poids économique et culturel …» (op. cit.).
Oubliez votre conte de fées, votre histoire révisionniste, politiquement correcte. Nous faisons face ici à la réalité. Une réalité construite sur des faits de l’histoire rebattus et démontrables. Une réalité que trop peu de politiciens et d’observateurs de la scène mondiale semblent vouloir admettre. L’issue de ce qui se construit en ce moment en Allemagne est trop terrifiant à envisager. C’est, authentiquement, la répétition de l’histoire allemande—encore et encore! Cela évoque une image trop épouvantable à supporter! Le monde continue donc de rêver—jusqu’au réveil épouvantable! Car le réveil viendra, et beaucoup plus tôt que vous ne le pensez!
Nous prédisons avec assurance que la situation allemande—après un événement crucial spectaculaire, peut-être l’écroulement futur du dollar—passera de la faillite à l’expansion: une expansion qui se répercutera mondialement, économiquement et militairement!
Vous devez en venir aux prises avec cette réalité qui surgit, et qui est destinée à secouer les nations (Ésaïe 14:16). Écrivez-nous maintenant pour recevoir notre brochure gratuite Daniel, enfin descellé!, et venez-en aux prises avec la réalité qui se construit actuellement au cœur de l’Allemagne, vers la sortie la plus explosive d’une puissance politique et militaire dont ce monde n’a jamais été témoin! Cette explosion d’énergie refoulée aboutira finalement à la guerre qui mettra un terme à toutes les guerres et introduira, non pas un Reich teutonique millénaire et esclavagiste, mais une ère sans égal de liberté et de paix authentiques, en abondance—sous le Roi des rois, Jésus-Christ—comme ce monde n’en a jamais été témoin, tout en l’ayant toujours néanmoins désiré. ▪