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L’Allemagne doit ‘se préparer à la guerre’
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a déclaré que le peuple allemand et son armée devaient « se préparer à la guerre » lors d’une interview accordée le 29 octobre.
Nous devons nous habituer à l’idée qu’il pourrait y avoir une menace de guerre en Europe. Cela signifie que nous devons nous préparer à la guerre. Nous devons être sur la défensive et préparer la Bundeswehr et la société à cette éventualité.
—Boris Pistorius
Cela semble aller de soi au vu des guerres actuelles en Europe et au Moyen-Orient. Pourtant, il y a quelques décennies, la quasi-totalité du monde s’accordait à dire que l’Allemagne ne devrait plus jamais pouvoir faire la guerre.
De nombreux Allemands restent attachés à une mentalité pacifiste stricte. Pendant les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Allemands ont exigé de leur pays un pacifisme extrême, estimant que la nation qui avait déclenché la plus grande guerre de l’histoire devait prendre des mesures extrêmes pour éviter d’être impliquée dans une autre.
Ces dernières années, de nombreux hommes politiques ont appelé l’Allemagne à devenir une puissance militaire de premier plan. Dans un monde où les hostilités se multiplient et où les alliances sont fragmentées, il semble logique que l’Allemagne prenne les choses en main. Mais préparer l’armée à la guerre est une chose, préparer la société à la guerre en est une autre. Un sondage Koerber réalisé en 2022 a révélé qu’un pourcentage important de la population restait réticent : 68 pour cent des Allemands ont déclaré qu’ils ne voulaient pas que leur pays joue un rôle militaire de premier plan en Europe.
Après avoir été critiqué pour sa déclaration, M. Pistorius a ajouté dans une interview accordée à Deutschlandfunk le 31 octobre : « Nous devons être capables de mener une guerre, une guerre d’autodéfense, pour qu’à la fin nous n’ayons pas à le faire. »
Mais l’idée que l’Allemagne doit se préparer à la guerre afin de l’éviter est controversée.
La déclaration de Pistorius implique que la probabilité que la nation soit attaquée est plus élevée que la probabilité qu’elle déclenche une autre guerre. Or, un regard sur l’histoire montre que l’Allemagne a déclenché les deux guerres mondiales du 20e siècle et les guerres d’unification du 19e siècle. En l’an 9 après J.C., les tribus germaniques se sont unies pour combattre la puissance militaire la plus dominante que le monde ait jamais connue : l’Empire romain. Les Romains les appelaient « Germains », ce qui signifie « hommes de guerre ».
Cette histoire a amené les Alliés, après la Seconde Guerre mondiale, à s’engager à ce que l’Allemagne ne puisse plus jamais déclencher une guerre. L’accord de Potsdam de 1945 exigeait « le désarmement et la démilitarisation complets de l’Allemagne, ainsi que l’élimination ou la supervision de toute l’industrie allemande susceptible de servir à des fins de production militaire ». L’armée allemande était strictement liée à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, ce qui devait garantir que l’Allemagne n’aurait jamais besoin de se défendre et de renforcer son armée.
Aujourd’hui, la communauté internationale se réjouit de voir ce pays se doter d’une armée puissante. Le pacifisme allemand semble avoir perdu sa place. Le 31 octobre, la chaîne d’information allemande zdf a écrit :
Boris Pistorius a osé faire ce que beaucoup n’osaient pas faire auparavant. [...] De plus en plus de conflits dégénèrent en guerre ouverte : Ukraine, Moyen-Orient, Kosovo, Haut-Karabakh. Et les conflits et les guerres se rapprochent. Il s’agit à nouveau de la défense nationale et de la défense de l’alliance. Nous ne sommes pas encore directement impliqués. Mais ce scenario pourrait devenir une réalité dans les prochaines années. [...] On attend de l’Allemagne qu’elle assume davantage de responsabilités en Europe et dans le monde.
L’ancien ministre allemand de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, a fait l’éloge de Pistorius en déclarant : « Nous avons toujours tendance à utiliser un langage aussi chaleureux que possible et pas trop effrayant, mais au vu des guerres en Europe et autour de l’Europe, vous pouvez parler en d’autres termes. [...] Par ailleurs, je considère ce ministre de la Défense comme une véritable lueur d’espoir dans le paysage politique très étrange que nous voyons en ce moment. »
La prédécesseuse de M. Pistorius, Christine Lambrecht, a été démise de ses fonctions le 16 janvier dernier car elle avait échoué de soutenir l’Ukraine sur le plan militaire et d’accélérer le renforcement des capacités militaires de l’Allemagne. Les Allemands ont exigé un chef militaire plus fort ; M. Pistorius est entré en scène.
Depuis son entrée en fonction, Pistorius est l’homme politique le plus populaire d’Allemagne. Cela montre que l’attitude négative de l’Allemagne à l’égard des forces armées est en train de changer.
Peu à peu, les forces armées deviennent plus préparées, et l’état d’esprit guerrier se réveille. L’année de 2023 pourrait être celle qui sera gravée sur la pierre tombale du pacifisme allemand.
Au 20ème siècle, alors que l’Allemagne était vaincue et divisée, Herbert W. Armstrong a averti qu’une Allemagne remilitarisée se relèverait. Il est mort le 16 janvier 1986, alors que l’Allemagne était encore divisée. Mais comme le montre notre brochure Il avait raison, les prophéties qu’il a prononcées sont en train de s’accomplir.
Il est significatif que l’Allemagne ait commencé à accroitre l’attention qu’elle porte à ses forces armées au même moment de la démission de Mme Lambrecht, le 16 janvier. Comme le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, le souligne dans sa brochure Le 16 janvier : le jour des miracles de Dieu, Dieu fait en sorte que des événements majeurs se produisent à cette date pour rappeler au monde le travail de M. Armstrong.
En 1945, M. Armstrong déclara ce qui suit à ses auditeurs à l’antenne : « Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, [les Allemands] ont envisagé la possibilité de perdre ce deuxième tour, tout comme c’était le cas avec le premier—et ils ont soigneusement, méthodiquement planifié, dans une telle éventualité, le troisième tour—la Troisième Guerre mondiale !
La nation qui a déclenché la plus grande guerre de l’histoire construit à nouveau son armée. Elle promet la paix, mais la Bible tire la sonnette d’alarme.
Dieu dit qu’Il se servira de « l’Assyrien », les Allemands du temps moderne, comme instrument de correction afin de punir les États-Unis et la Grande-Bretagne (Ésaïe 10 : 5). L’Allemagne aura la puissance militaire nécessaire pour les fouler comme la boue des rues (verset 6). L’identité biblique de ces nations, et la pertinence prophétique de ce passage, sont expliquées dans Les Anglo-Saxons selon la prophétie et L’Allemagne et le Saint Empire romain .
L’Allemagne, qui fait partie d’une armée européenne plus large, se prépare à réaliser ces prophéties.
Mais il y a une merveilleuse conclusion à cela. Après ces catastrophes, l’humanité apprendra enfin à être enseignée par Dieu. Michée 4 : 2-3 se lit ainsi :
Des nations s'y rendront en foule, et diront : Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu'il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l'Éternel.
Il sera le juge d'un grand nombre de peuples, L'arbitre de nations puissantes, lointaines. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes ; une nation ne tirera plus l'épée contre une autre, et l'on n'apprendra plus la guerre.