L’Allemagne craint de perdre des milliards à la suite d’un retour de Trump

L’Allemagne pourrait perdre entre 120 et 150 milliards d’euros si Donald Trump revient à la Maison Blanche, selon une étude publiée par l’Institut de recherche économique de Cologne le 4 mars.

La prospérité de l’Allemagne étant menacée, nous devons observer attentivement la réaction du pays.

« Une éventuelle réélection de Donald Trump à la présidence [des États-Unis] en novembre 2024 pourrait entraîner un bouleversement important de l’ordre commercial mondial, s’il concrétise ses annonces d’augmentation des droits de douane, principalement dans le but de réduire le déficit commercial des États-Unis », préviennent les chercheurs.

Cette prévision est basée sur deux scénarios. Dans le premier scénario, les États-Unis augmentent les droits de douane à 10 pour cent sur toutes les importations américaines et à 60 pour cent sur les importations en provenance de Chine. Dans le second, la Chine riposte en augmentant ses droits de douane de 40 points de pourcentage sur les importations en provenance des États-Unis.

Ces dernières années, l’Allemagne a largement profité de ses échanges avec les États-Unis, alors que ces derniers ont enregistré des déficits commerciaux de 70 milliards de dollars en 2021. Aujourd’hui, l’Allemagne craint de perdre cet avantage économique.

Pour se préparer à ces pertes potentielles, les auteurs de l’étude suggèrent que l’Europe mette à profit le temps qu’il reste à Joe Biden à la Maison Blanche pour améliorer ses relations avec les États-Unis, signer davantage d’accords de libre-échange avec l’Australie, le Mercosur, l’Indonésie ou l’Inde, et mettre en place des « mesures de rétorsion crédibles ».

« Aucun dirigeant européen ne peut dire qu’il n’a pas été averti », a écrit IP Quarterly le 29 janvier. « Mais à moins d’un an de la reprise potentielle du pouvoir par Trump, l’Europe et l’Allemagne semblent somnoler dans une crise géoéconomique qui pourrait être dévastatrice sur le plan économique et politique. »

La victoire de Donald Trump aux primaires du Super Tuesday était un nouveau signal d’alarme pour l’Allemagne. Alors que les Américains votent la prospérité économique, leurs alliés mettent en garde contre la dévastation.

Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, est parti mercredi dernier pour se mobiliser contre le protectionnisme et promouvoir une plus grande coopération transatlantique.

Interrogé sur ce qui se passerait si Trump était réélu, M. Habeck a déclaré qu’il ne voulait pas commenter la campagne électorale, mais que M. Trump avait « détruit » tous les formats de coopération dans le passé. « Cela ne peut pas être dans l’intérêt des Américains », a-t-il noté. « Le nationalisme nuit à l’économie, à la paix et aux particuliers. »

L’Allemagne ne souhaite pas soutenir Trump. L’Europe cherche à profiter de cette occasion pour réaliser une plus profonde unité européenne.

Les craintes économiques sont de plus en plus aggravées par une inquiétude sur le plan militaire. Comme l’a noté le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry :

La perspective d’un retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis est un élément qui accélère les efforts des dirigeants européens pour renforcer leur pouvoir. À cela vient s’ajouter le fait que le président russe Vladimir Poutine étend sa guerre en Ukraine, et l’on voit que les Européens en sont effrayés !

L’effet de cela sur l’Europe ne doit pas être sous-estimé.

Dans une interview accordée en 2019 à Die-Wirtschaft.at, l’ancien ministre allemand de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, a déclaré qu’il espérait que « les évolutions en Chine et aux États-Unis » donneraient à l’Europe un « dernier coup de semonce » en matière d’unification. « Selon Karl-Theodor zu Guttenberg, l’Europe doit rapidement se rapprocher et montrer sa force, y compris sur le plan militaire », a remarqué le journal autrichien.

Interrogé sur la manière dont l’Europe devrait répondre aux rivalités entre les États-Unis et la Chine, M. Guttenberg a répondu :

Tout d’abord, je suis convaincu que l’Europe doit se positionner comme un pilier fort et ne pas perdre de vue les deux directions. L’efficacité de cela dépendra de la mesure dont nous serons capables de créer une cohésion européenne. Tout d’abord, il faut considérer l’antagonisme entre la Chine et les États-Unis, et les lignes de conflit qui en résultent, comme une occasion favorable à l’Europe. Afin de tirer parti de la volonté expansionniste de la Chine et de la renationalisation des États-Unis, l’Europe doit avoir plus de confiance dans son espace économique unique de plus de 500 millions d’habitants.

Les dernières évolutions semblent peut-être conduire à la ruine économique de l’Europe, mais la Trompette croit que ces événements vont en fait unir l’Europe, tout comme Guttenberg le souhaite. En août 1978, Herbert W. Armstrong avertit :

Les Européens sont beaucoup plus inquiets de leur sécurité et de leur dépendance à l’égard de la puissance militaire des États-Unis que les Américains ne le réalisent. [...]

Les Européens souhaitent construire leur propre puissance militaire unie ! Ils savent qu’une union politique de l’Europe produirait une troisième grande puissance mondiale, aussi forte que les États-Unis ou l’URSS, voire plus forte !

Fait remarquable, M. Armstrong prophétisa également que le Royaume-Uni ne ferait pas partie de cette union à venir, et qu’elle serait préjudiciable aux États-Unis.

Alors que des appels sont lancés en faveur d’une plus grande unité européenne face à l’isolationnisme des États-Unis, nous devons garder un œil sur l’Allemagne. Le récent article de M. Flurry intitulé « L’Ascension militaire étonnante de l’Allemagne » (disponible prochainement) examine la situation actuelle par rapport à la dévastation de l’Allemagne à la fin de la seconde Guerre mondiale, ainsi qu’à la lumière des prévisions bibliques pour son avenir.