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L'Afghanistan renoue avec la barbarie
Environ 90 jours se sont écoulés depuis le retrait désastreux des États-Unis d'Afghanistan. Les scènes dramatiques de panique et de violence ont capté l'attention du monde entier. Le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, a écrit : « Cette terrible défaite a été un spectacle vu par le monde entier—et ils regardaient attentivement ! Elle marquera notre histoire, peut-être pour le reste du temps. »
Le retrait de l'Afghanistan devrait être gravé dans la mémoire de tous les Américains. Mais malheureusement, l'Afghanistan est déjà oublié. Cela obscurcit les conséquences horribles auxquelles le peuple afghan doit faire face pour les actions de trahison des États-Unis.
« La puissante armée américaine s'est tout simplement rendue aux talibans », a écrit M. Flurry. « [N]os soldats ont été évacués dans une hâte absurde pour laisser cette nation à des barbares. » Non seulement le désastre afghan a humilié et affaibli l'Amérique, mais il a condamné l'Afghanistan à un nouvel âge sombre de barbarie.
Les talibans ont dirigé l'Afghanistan de 1996 à 2001 avec une version de la loi islamique stricte. Euro News a rapporté que « les [talibans] ont largement confiné les femmes à la maison, interdit la télévision et la musique, coupé les mains des voleurs présumés et organisé des exécutions publiques. » L'éducation était pratiquement inexistante, et l'économie reposait sur la production d'opium. Les filles et les femmes étaient tuées pour avoir essayé d'aller à l'école, et de nombreux enfants (garçons et filles) étaient victimes d'abus sexuels.
Les talibans et l'administration Biden ont dit au monde que cette fois-ci, ce serait différent. Pendant le retrait, les talibans « se sont engagés à respecter les droits des femmes, des filles et des minorités ethniques et à s'abstenir de représailles. » Que s'est-il réellement passé au cours des 90 premiers jours de règne des talibans ?
M. Flurry a prévenu de ce que les barbares talibans allaient faire : « Maintenant, des millions de personnes vont être persécutées et tuées. Les enfants et les femmes vont être maltraités, violés et assassinés. Les talibans ont immédiatement commencé à rassembler des filles de 15 ans et même plus jeunes et à les donner à leurs combattants comme ‘épouses’. Ils ont commencé à exécuter publiquement des femmes qui ne portaient pas de burka. »
Amnesty International a indiqué le 30 août : « Les forces talibanes ont tué illégalement 13 personnes de l'ethnie hazaras, dont une jeune fille de 17 ans, dans la province afghane de Daykundi, après que des membres des forces de sécurité de l'ancien gouvernement se sont rendus. » Amnesty International et plusieurs journalistes ont fait remarquer qu'il était de plus en plus difficile de rendre compte des atrocités commises en Afghanistan, car les talibans ont coupé les réseaux de téléphonie mobile, battent et fouettent les défenseurs des droits de l'homme et fouillent les maisons à la recherche d'alliés des États-Unis.
Dinushika Dissanayake, directeur adjoint du programme Asie du Sud d'Amnesty International, a déclaré : « En un peu plus de cinq semaines depuis qu'ils ont pris le contrôle de l'Afghanistan, les talibans ont clairement démontré qu'ils ne prennent pas au sérieux la protection et le respect des droits humains. Nous avons déjà assisté à une vague de violations, telles que les attaques de représailles et les restrictions imposées aux femmes ainsi que la répression des manifestations, des médias et de la société civile. » Des témoins oculaires affirment que le 31 août, jour du départ des dernières forces américaines, les femmes non accompagnées d'un chaperon masculin étaient battues à coups de canne dans les rues. Les talibans ont également pourchassé des femmes éminentes qui ont occupé des postes de direction ou se sont exprimées en faveur des droits des femmes sous le gouvernement précédent.
Euro News a déclaré que les talibans ont recruté des enfants soldats et réprimé les manifestations. Le gouvernement taliban a interdit toutes les manifestations, à moins qu'elles ne soient préalablement approuvées par le gouvernement. Le mollah Nooruddin Turabi est responsable des prisons ; dans les années 1990, il était chef de la police religieuse. Il a déclaré que des politiques sont en cours d'élaboration pour ramener les exécutions, les amputations et d'autres formes de punitions en Afghanistan. « Personne ne nous dira ce que doivent être nos lois », a-t-il déclaré.
Suite à la déclaration de Turabi, Anchal Vohra du Foreign Affairs a rapporté :
À la fin du mois dernier, les talibans ont tué quatre hommes et ont suspendu leurs cadavres sur les places publiques de la ville de Herat, dans le nord-ouest de l'Afghanistan. Un corps sans vie pendait d'une grue au-dessus d'une foule stupéfaits par cette exposition et saisissant la signification de ce moment—un retour dans le passé. Le maire nouvellement nommé du groupe a déclaré que les tués étaient des kidnappeurs et s'est vanté que l'exposition des morts soit un moyen de dissuasion efficace. Il a prévenu : D'autres criminels connaîtraient le même sort. […]
Les érudits islamiques contestent depuis longtemps l'interprétation de la charia par les talibans, arguant que le système permet la modération par l'ijtihad—un terme juridique islamique désignant un raisonnement indépendant. Les conversations de Foreign Policy avec des militants basés en Arabie saoudite, en Iran et aux [Émirats arabes unis]—dont l'interprétation de la charia et l'application des injonctions religieuses sont citées par les talibans comme des précédents—démontrent que les systèmes juridiques de ces pays sont bien moins extrêmes que le modèle préconisé par les talibans.
Les talibans ont un modèle plus extrême que le régime brutal de l'Iran. Cela permet peut-être de comprendre pourquoi les Afghans s'accrochent aux parois d'un avion pour tenter d'échapper à la domination des talibans.
En plus de l'oppression, l'économie est au bord de l'effondrement. Open Democracy rapporte que « les trois quarts des dépenses publiques afghanes proviennent de l'aide des donateurs internationaux, y compris la plupart des emplois du secteur public dans les domaines de la médecine, de l'enseignement, de la police et du droit. » Quarante-trois pour cent du produit intérieur brut de la nation provenait de l'aide étrangère. L'économie afghane était en réalité une mascarade soutenue par les États-Unis. La majeure partie de cette aide a cessé lorsque les talibans ont pris le pouvoir, et la plupart des Afghans sont confrontés à la pauvreté et à la famine. Quelle que soit la gravité de l'économie afghane, les talibans bénéficieront de revenus réguliers provenant du commerce de l'opium et des investissements chinois.
Le PIB de l'Afghanistan devrait diminuer de 30 pour cent cette année. Le système bancaire est au bord de l'effondrement en raison d'une pénurie de liquidités. De nombreuses entreprises et personnes ont contracté des prêts pour rester viables lorsque les talibans ont pris le pouvoir, mais personne ne sera en mesure de rembourser ses prêts. Nombreux sont ceux qui désespèrent de pouvoir subvenir aux besoins alimentaires et médicaux de leur famille. Cette situation a été intensifiée par une sécheresse nationale qui a débuté l'année dernière. Les pénuries d'eau croissantes, le manque de bétail et la diminution des réserves alimentaires ont provoqué le déplacement de plus de 600,000 personnes en Afghanistan rien que cette année. Certaines femmes parcourent 12 miles [19 km] par jour pour accéder à l'eau potable.
La situation est si sombre que de nombreuses personnes fiancent leurs jeunes filles afin de survivre. En fiançant les jeunes filles, l'homme accepte de verser une somme d'argent forfaitaire, qui peut être utilisée pour maintenir la famille en vie. L’Atlantic donne l'exemple d'une mère qui, pour éviter que sa famille ne meure de faim, a accepté 6,000 dollars pour marier sa fille de 11 ans à un homme presque deux fois plus âgé qu'elle. Les mariages d'enfants ont connu un pic depuis que les talibans ont pris le contrôle du pays (toutefois, l'article de l'Atlantic explique plus longuement comment le changement climatique est à l'origine de cette augmentation).
Le Diplomat raconte l'histoire d'une veuve afghane nommée Sooma qui a cinq enfants. Un combattant taliban a menacé de la violer et de tuer ses enfants si elle ne l'épousait pas. Elle a consenti pour sauver ses enfants et est abusée et violée quotidiennement par son nouveau « mari ». Le Sun a rapporté que des enfants âgés d'à peine un an sont vendus pour 800 dollars aux talibans afin de devenir de futures épouses pour les combattants.
Tout cela se passe avec des centaines de citoyens américains et alliés toujours piégés dans le pays.
Voici l'Afghanistan après seulement 90 jours de règne des talibans. Après 20 ans de guerre, les États-Unis ont fait quelques progrès pour les personnes qui ont vécu dans des conditions de tiers-monde pendant des générations. Pourtant, d'un seul coup, tous ces progrès ont été abandonnés. Sir Winston Churchill a observé la même tragédie se dérouler dans les années 30, écrivant :
[L]es historiens, dans mille ans, seront encore déconcertés par le mystère de nos affaires. Ils ne comprendront jamais comment il se fait qu'une nation victorieuse, qui avait tout en main, ait souffert d'être rabaissée et de rejeter tout ce qu'elle avait gagné par des sacrifices sans mesure et une victoire absolue—parti avec le vent !
Il y a une grande différence entre les années 1930 et ce qui se passe aujourd'hui en Afghanistan. M. Flurry a écrit : « Beaucoup de gens disent que cela prouve l'incompétence de Joe Biden. Mais cette catastrophe n'est pas le résultat d'une maladresse ou d'un mauvais jugement. C'est un effort délibéré et planifié pour détruire l'Amérique. » Ce que nous voyons se dérouler en Afghanistan est le résultat d'une superpuissance mourante.
Feu Herbert W. Armstrong a expliqué dans Les Anglo-Saxons selon la prophétie que les bénédictions de Dieu que la Grande-Bretagne et l'Amérique ont reçues à partir de 1800 ont finie par profiter au monde entier. « Donc, cette prophétie montre que lorsque les anglo-saxons recevaient les bénédictions de Dieu, ils représentaient une immense bénédiction pour les autres nations de la Terre—car ce sont les descendants de Joseph qui ont secouru ces nations en péril, à de nombreuses reprises », a-t-il écrit. Bien que l'Empire britannique et la superpuissance américaine sont loin d'avoir été parfaits, la richesse et la puissance que Dieu leur a données ont été utilisées pour sortir nombreuses régions du monde de la barbarie.
En tant que jeune homme, M. Churchill a écrit La guerre du fleuve après avoir participé à une expédition au Soudan pour vaincre le Mahdi, un groupe révolutionnaire islamique qui s'est emparé du Soudan des décennies plus tôt, un peu comme ce que les talibans imposent aujourd'hui à l'Afghanistan. Cette expérience a profondément façonné le point de vue de M. Churchill sur la façon dont l'Empire britannique peut bénéficier le monde. Il a écrit :
Quelle entreprise qu'une communauté éclairée puisse tenter est plus noble et plus profitable que la reconquête sur la barbarie de régions fertiles et de grandes plantations ? Donner la paix à des tribus en guerre, administrer la justice là où tout n'était que violence, briser les chaînes de l'esclave, tirer la richesse du sol, planter les premières graines du commerce et de l'apprentissage, augmenter chez des peuples entiers leurs capacités de plaisir et diminuer leurs chances de douleur—quel plus bel idéal ou quelle plus précieuse récompense peut inspirer l'effort humain ?
Lorsque l'Empire britannique s'étendait, il utilisait généralement d'abord la force pour conquérir et ramener l'ordre, puis il introduisait l'éducation dans la population. C'est ainsi que la civilisation s'est répandue et que la barbarie a disparu. Les États-Unis ont fait de même en Afghanistan. Mais comme la Grande-Bretagne et l'Amérique ont rejeté Dieu, elles ont cessé d'être bénéfiques au monde. Comme les bénédictions du droit d'aînesse sont retirées à cause des péchés des Britanniques et des Américains, la souffrance du monde augmente et la barbarie revient.
Comment sortir définitivement les gens de la barbarie ? En éduquant l'humanité à penser comme Dieu et non comme des hommes charnels.
Lorsque Jésus-Christ reviendra pour établir le Royaume de Dieu, Il prendra deux mesures, comme l'a expliqué M. Armstrong dans The Wonderful World Tomorrow—What It Will Be Like [Le merveilleux monde à venir : voici comment il sera—disponible en anglais seulement] : « 1) Tout le crime et la rébellion organisée seront réprimés par la force—une force divine surnaturelle. 2) Le Christ entamera alors de rééduquer et sauver, ou convertir spirituellement, le monde. » C'est ainsi que la barbarie sera définitivement éliminée de l'Afghanistan et de toutes les autres nations de la Terre. Enfin, toute l'humanité pourra jouir de la vie abondante de la civilisation de Dieu ! Ce nouveau commencement arrive bientôt.