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Kevin McCarthy démis de ses fonctions de président de la Chambre des représentants
La Chambre des représentants des États-Unis a procédé mercredi à l’élection d’un nouveau président de la Chambre. La semaine dernière, huit républicains ont rejoint 208 démocrates pour évincer le républicain Kevin McCarthy de la présidence.
McCarthy n’a occupé le poste de président que pendant 269 jours. En janvier, après quatre jours et 15 tours de scrutin, M. McCarthy a été élu président de la Chambre par la même marge que celle dont il avait été chassé : 216 voix.
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McCarthy n’a guère bénéficié du soutien des démocrates.
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Pour obtenir des voix, McCarthy a promis à ses collègues républicains qu’il aborderait certaines questions stipulées, telles que la crise frontalière et une position plus dure sur le financement fédéral.
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Pourtant, à maintes reprises, McCarthy n’a pas tenu ces promesses.
Accord secret : Le 30 septembre, le Congrès a évité une fermeture du gouvernement en adoptant un projet de loi de financement provisoire qui prolonge le financement du gouvernement fédéral jusqu’au 17 novembre. Le projet de loi a été adopté par la Chambre des représentants avec un énorme soutien bipartisan. Mais ce n’est qu’après qu’il a été convenu que 6 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine seraient supprimés.
Le lendemain, le 1er octobre, en commentant le projet de loi de financement, Joe Biden a fait allusion au fait qu’il avait conclu un accord séparé et privé avec McCarthy au sujet de l’aide à l’Ukraine.
Nous ne pouvons en aucun cas permettre que le soutien de l’Amérique à l’Ukraine soit interrompu. Je m’attends à ce que le président de la Chambre tienne son engagement de garantir le passage de cette loi et gagner le soutien nécessaire pour aider l’Ukraine à se défendre contre l’agression et la brutalité.
—Joe Biden
Lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il pouvait faire confiance à M. McCarthy pour conclure des accords, M. Biden a répondu : « Nous venons d’en conclure un sur l’Ukraine, nous verrons bien. »
Reporter: Are you going to be able to trust McCarthy when the next deal comes around?
— Acyn (@Acyn) October 1, 2023
Biden: We just made one about Ukraine. So we’ll find out.. pic.twitter.com/5nUUHEHJLP
Après avoir appris cela, le représentant républicain de Floride Matt Gaetz a dénoncé McCarthy pour sa collusion avec Biden et a demandé à McCarthy d’expliquer « l’accord secret ». M. McCarthy a répondu que cet accord n’existait pas.
L’éviction : Le lundi 3 octobre, M. Gaetz a déposé une motion visant à démettre M. McCarthy de ses fonctions de président de la Chambre. Il a admis qu’il ne savait pas si la motion aboutirait car il n’avait pas le soutien total des républicains de la Chambre. Il était également possible que tous les représentants démocrates ne votent pas en faveur de la destitution de McCarthy, ce qui aurait évité à ce dernier d’être évincé.
J’ai suffisamment de Républicains pour que la semaine prochaine, l’une des deux choses suivantes se produise : ou Kevin McCarthy ne sera pas le président de la Chambre des représentants, ou il restera le président de la Chambre des représentants tout en travaillant selon le bon vouloir des démocrates.
—Matt Gaetz
McCarthy a répondu à la motion de Gaetz en disant : « Je survivrai. Qu’il en soit ainsi. Allez-y. Finissons-en et commençons à gouverner. »
Just did. https://t.co/zdQk3GblbV
— Matt Gaetz (@mattgaetz) October 2, 2023
Les démocrates n’ont pas sauvé McCarthy. Les 208 démocrates de la Chambre, rejoints par Gaetz et sept autres républicains de la Chambre, ont évincé McCarthy du poste de président de la Chambre.
Les citoyens sont d’accord : Un sondage réalisé par cbs News du 4 au 6 octobre a révélé que la plupart des Américains étaient d’accord avec la motion de destitution de McCarthy. Selon ce sondage, 60 pour cent des Américains sont favorables à l’éviction de McCarthy, 75 pour cent d’entre eux citant son inefficacité.
Les républicains de la Chambre ne le sont pas : La majorité républicaine du Congrès s’est quand même mise en colère.
Certains ont parlé d’expulser Gaetz du Congrès pour sa motion.
Nombreux sont ceux qui qualifient cette initiative de « rébellion » et d’« antirépublicaines ».
L’ancien président républicain de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, a accusé M. Gaetz d’avoir « détruit la capacité du parti républicain à gouverner ».
Selon M. Gaetz, perdre son siège à la Chambre des représentants en vaudrait la peine. Voici ce qu’il a déclaré à la NBC lors d’une interview dans le cadre de l’émission Meet the Press :
Les électeurs de la première circonscription de Floride m’ont envoyé ici avec environ 70 pour cent des voix. Je pense donc que toute personne essayant de me chasser du Congrès parce qu’elle ne m’aime pas aurait un compte à régler avec eux. Je suis ici pour me battre pour mes électeurs.
Parti unique : Dans le numéro de mars de notre magazine la Trompette, l’animateur de la Trumpet Daily, Stephen Flurry, a mis en garde contre les dangers d’un mouvement à parti unique au sein du gouvernement américain. La haine de Donald Trump a poussé de nombreux républicains à ne pas prendre de mesures fortes en politique.
La plus grande leçon politique à tirer de ces sept dernières années est peut-être que la véritable bataille en Amérique n’est pas celle des démocrates contre les républicains. Il s’agit en fait de deux composantes du même « parti unique » du grand gouvernement. La vraie bataille est celle du parti unique contre Donald Trump.
—Stephen Flurry
En savoir plus : L’agitation et les querelles au sein du Parti républicain n’ont laissé que quelques individus courageux pour défendre un gouvernement conservateur. Pour en savoir plus, lisez « Exposer le parti unique ».