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Face au retour de Trump, l’Europe envisage l’option nucléaire
À leur réveil le 16 janvier, les dirigeants européens ont été confrontés à l’étonnante victoire de Donald Trump aux élections primaires dans l’Iowa. Et pour nombre d’entre eux, ce n’était pas apprécié.
« Si 2024 nous ramène “l’Amérique d’abord,” alors l’Europe sera plus que jamais seule », a averti le Premier ministre belge Alexander De Croo, qui occupe actuellement la présidence tournante du Conseil européen. « En tant qu’Européens, nous ne devrions pas craindre cette perspective. Nous devrions agir en donnant à l’Europe une position plus solide, plus forte, plus souveraine, plus autonome. »
Belgian PM De Croo insists the EU should embrace rather than fear a possible Trump return and use it as an opportunity to put Europe on a more "solid footing." But many think there's been far too little preparation for this eventuality and there's definitely still plenty of fear. pic.twitter.com/9vB97IfJ7x
— Rosie Birchard (@RosieBirchard) January 16, 2024
« La victoire de l’ancien président Trump aux primaires américaines de l’Iowa a tiré la sonnette d’alarme en Allemagne », écrit le Tagesschau le 16 janvier. « Plusieurs partis appellent le gouvernement allemand à se préparer à un éventuel retour des républicains à la Maison Blanche. »
Politico a titré : « Alors que le retour de Trump se profile, l’Europe tremble à l’idée d’affronter Poutine seule. »
German politicians have called on the government to prepare for the possibility of another Trump term in office. https://t.co/WAgUyGkOZc
— dpa news agency (@dpa_intl) January 16, 2024
À la suite de la déclaration d’un diplomate européen de haut rang qui a affirmé que M. Trump avait dit en 2020 que les États-Unis ne viendraient « jamais » à l’aide de l’Europe si elle était attaquée, cnn a écrit le 14 janvier : « L’ancien président américain Donald Trump est brièvement redevenu un personnage central de la politique européenne… ». Après l’Iowa, tout le monde a désormais les yeux rivés sur Trump.
La Trompette voit une certaine signification dans le fait que l’intensification de ce réveil en Europe se soit produit le 16 janvier, une date que nous avons longtemps observée de près (lisez notre brochure Le 16 janvier : le jour des miracles de Dieu ). En 2024, nous assisterons probablement à une accélération spectaculaire dans la recherche de l’autonomie européenne. C’est peut-être l’un des événements qui mérite le plus notre attention cette année.
Une Europe nucléaire indépendante
« Or, il y a un dirigeant européen qui pourrait secrètement espérer une autre présidence de Trump—à savoir, [le président français Emmanuel] Macron », a écrit le Spectator le19 janvier. « Depuis son accession au pouvoir, Macron rêve d’une intégration plus étroite de l’UE, d’une absorption de la France par les États-Unis d’Europe. [...] Si Trump remporte en novembre, cela pourrait accélérer la réalisation de l’ambition de Macron : la formation des États-Unis d’Europe. Trump est tellement honni par l’élite européenne qu’elle considérerait un “désengagement” de son Amérique comme une libération miséricordieuse. »
Au Forum économique mondial, qui s’est ouvert le jour même de la victoire de Trump, le président Macron a décrit l’année 2024 comme un « moment décisif » pour l’Europe, où l’UE « sera en mesure de décider si nous voulons être souverains ou non ».
Une « Europe souveraine » a d’énormes implications pour son pays le plus puissant, l’Allemagne. Ce pays, actuellement confronté à une opinion publique mal à l’aise, commence à chercher de manière significative à accroitre son pouvoir, même si cela signifie une plus grande indépendance vis-à-vis de l’Amérique.
L’ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a déclaré à l’Augsburger Zeitung le 19 janvier :
Nous devons reconnaître les signes des temps : Trump représente un risque pour notre sécurité ; la guerre fait rage en Ukraine et au Moyen-Orient. Nous ne pouvons pas nous contenter de compter sur le bon côté des gens ; cela ne marchera pas. Il y avait de bonnes raisons pour que les Allemands deviennent pacifistes, ne vous méprenez pas. Mais les temps ont changé si radicalement qu’il serait criminel de ne pas s’y adapter.
Il dit que Trump justifie que l’Allemagne renonce à son pacifisme.
« La peur d’une nouvelle présidence de Donald Trump frappe déjà Berlin », a écrit le journal suisse Neue Zürcher Zeitung le17 janvier. L’article s’intitule « Un parapluie nucléaire distinct pour l’Europe ? Le spectre d’une victoire de Trump ravive le débat sur les armes nucléaires ».
Auparavant, M. Fischer, le politologue Herfried Münkler, l’expert militaire Carlo Masala et d’autres ont appelé l’Europe à se doter de son propre arsenal nucléaire.
L’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et l’Italie ont accès aux bombes nucléaires américaines et s’entrainent à les utiliser. La France et le Royaume-Uni ont les leurs. Mais pour beaucoup, ce n’est pas suffisant. La perspective d’une deuxième administration Trump sert de prétexte au développement d’une Europe indépendante sur le plan nucléaire.
A-t-on déjà vu une telle opposition des dirigeants européens contre la perspective d’un changement d’administration américaine ? Et il s’agit d’un retour à une administration qui a gouverné pendant quatre ans sans aucune guerre.
Le 14 novembre 2023, l’ancien ministre de la Défense Karl-Theodor zu Guttenberg a averti sur le manque de préparation de l’Allemagne face à la possibilité que « la brute blonde prenne à nouveau les rênes ». Il a exhorté les hommes politiques allemands à « recommencer à traiter avec les républicains américains dès maintenant et à ne pas attendre jusqu’à ce qu’ils soient sous le choc et qu’ils disent : “Ce type a encore gagné !” ».
Dans une conversation avec l’Augsburger Allgemeine, M. Guttenberg a réitéré son avertissement ce mois-ci, déclarant qu’une victoire de M. Trump « constituerait une menace supplémentaire et une atteinte potentielle au modèle vieillissant de l’Occident, entrainant des conséquences sociopolitiques, sécuritaires et économiques ».
Depuis 2016, Guttenberg, qui vit depuis des années aux États-Unis, met en garde l’Europe contre Donald Trump. Le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, a remarqué la critique féroce émis par M. Guttenberg en 2017. Il écrivait :
Il parle d’un homme qui a obtenu plus de 60 millions de voix. Ses critiques ne visent-elles qu’un seul homme ? Je crois que sa déclaration en dit long sur son attitude à l’égard de l’Amérique. [...]
Compte tenu de ce que dit M. Guttenberg, et de la façon dont les gens réagissent à ses propos, je dois avouer que les relations entre les États-Unis et l’Allemagne semblent déjà mortes !
Aujourd’hui, Donald Trump est peut-être plus populaire que jamais en Amérique. Cela montre que les critiques de l’Europe à son encontre s’inscrivent dans un clivage beaucoup plus large qui se creuse.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a perdu son autonomie. Pour la retrouver, l’Allemagne doit être entièrement réhabilitée et libérée de toute contrainte. Notre monde est-il prêt à accueillir une Europe nucléaire indépendante ? Sommes-nous prêts à laisser l’Europe et la sécurité du monde entre les mains de l’Allemagne ?
L’Europe a connu certains des conflits les plus sanglants de l’histoire. Pendant des siècles, elle ne recherchait rien de moins que la domination du monde. Aujourd’hui, l’Europe prétend avoir abandonné ses anciennes pratiques dictatoriales et guerrières ; alors, pourquoi attise-t-elle la haine à l’égard de la plus grande démocratie de la planète ?
Tirer les leçons de l’histoire
Le dernier dirigeant européen qui réussit à s’opposer aux contraintes imposées par l’Occident fut Adolf Hitler. Aujourd’hui, beaucoup pensent qu’Hitler était une anomalie dans l’histoire. Or, en réalité, il fit revivre l’esprit des dirigeants du passé. Il suivit la tradition de Charlemagne, d’Otto le Grand, des Habsbourg et de Napoléon : des hommes qui ont utilisé le moyen de la guerre pour avancer vers leur objectif de domination mondiale. En 1938, Hitler apporta les insignes impériaux du Saint Empire romain—la couronne impériale, le globe de l’empire, le sceptre et l’épée impériale—de Vienne à Nuremberg, ville où il jura de les conserver à jamais.
Cette histoire est d’une importance cruciale si vous la comprenez dans le contexte de la prophétie biblique. Comme l’a expliqué feu Herbert W. Armstrong, Apocalypse 17 dépeint le régime d’Adolf Hitler comme la sixième résurrection du Saint Empire romain. La prophétie se lit comme suit : « Ce sont aussi sept rois : cinq sont tombés, un existe, l'autre n'est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit rester peu de temps » (verset 10).
Cela résume en quelques mots l’histoire du Saint-Empire romain. Mais la prophétie montre spécifiquement que cet empire se relèvera une fois de plus, et qu’un « roi » se trouvera à la tête de l’empire, autrement dit un dirigeant autoritaire. La prophétie est incroyablement précise : elle montre que cette dernière résurrection aura « dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête » (verset 12).
M. Armstrong a vu celui qui « existe », ou qui existait à l’époque—Adolf Hitler—et a prophétisé sur celui qui « n’est pas encore venu » et les « dix rois, qui n’ont pas encore reçu de royaume ». En 1983, M. Armstrong écrivit : « Pendant 50 ans maintenant, je crie au monde les prophéties bibliques concernant ces “États-Unis d’Europe” à venir—une nouvelle superpuissance unie, peut-être plus puissante que l’Union soviétique ou les États-Unis ! »
Sur la base des prophéties de la Bible et des prévisions de M. Armstrong, M. Flurry a averti à maintes reprises de l’ascension d’un empire européen plus fort et plus unifié. Il a également identifié un homme qui dirigera très probablement cet empire. Je vous encourage à lire sa brochure, Un dirigeant allemand fort est imminent .