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Est-ce que la famille européenne est en voie de se séparer ?
Un États-Unis d'Europe a été le rêve de nombreux grands politiciens de la période d’après-guerre de la Seconde Guerre mondiale. Au cours des siècles, hommes et femmes ont souhaité une paix durable sur un continent européen tourmenté par les guerres. Papes, empereurs et rois ont essayé d'unir les nations divisées. La réussite a été très proche, néanmoins jamais accomplie. Les politiciens du siècle dernier se sont emparés de ce même rêve et ont essayé de forger ensemble l’union. Mais une série de crises ont fait douter les politiciens de toute l’Europe de la réalité de cette vision. Bien que nous n’ayons jamais été aussi près, le rêve apparaît encore comme illusoire. Sommes-nous en fait plus éloignés que jamais d’un États-Unis d'Europe ?
Les dirigeants européens eurent un rêve
Une Europe unie n'était pas l'idée originale des politiciens d'après-guerre, mais le choc de la Seconde Guerre mondiale a donné à l'Europe une incitation à s'unir. C'était un rêve de paix, de sécurité, de liberté, d'unité et de prospérité.
Dans son fameux discours à la jeunesse universitaire à l'Université de Zurich en 1946, Winston Churchill a déclaré:
Il y a un remède qui… dans quelques années, rendrait toute l'Europe ... libre et ... heureuse. Il s'agit de recréer la famille européenne, ou autant que nous le pouvons, et de lui donner une structure dans laquelle elle peut habiter en paix, en sécurité et en liberté. Nous devons construire une sorte d'États-Unis d'Europe.
Konrad Adenauer, le premier chancelier de l'Allemagne d'après-guerre, avait un rêve très similaire: «C’est ma conviction la plus profonde qu’un États-Unis d'Europe peut finalement apporter la paix à ce continent qui a été si souvent ravagé par la guerre.»
Un rêve fut né au milieu des cendres de la Seconde Guerre mondiale. Les politiciens européens ont soigneusement essayé de souder les fissures divisant l'Europe.
Cependant, aussi grand que le rêve fût, il a également été difficile à réaliser.
Nous n'avons jamais été aussi près d’un États-Unis d'Europe, comme l’a décrit Churchill: «La structure d’un États-Unis d'Europe sera telle que la force matérielle d'un seul État sera moins importante. Les petites nations compteront autant que les grandes et obtiendront leur honneur par une contribution à la cause commune. Les anciens États et principautés de l'Allemagne, librement unis pour une commodité mutuelle dans un système fédéral, pourraient prendre leurs places individuelles parmi les États-Unis d'Europe.»
Mais ce rêve semble vouloir déchirer l'Europe une fois de plus. Beaucoup de nations ont sacrifié leur intérêt national pour cette cause commune. Mais maintenant ils se sentent trahis, inquiets face à l’agressivité de la Russie, pris au piège dans une crise financière, et accablés par les réfugiés.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier a déclaré: (Traduction de la Trompette tout au long):
L'Europe se dirige sans aucun doute vers des eaux troublées et elle doit se rétablir rapidement. Le Brexit nous a jetés dans la tourmente; les doutes sur la performance de l'Europe et sa capacité à agir se font entendre plus fortement. Ce qui compte maintenant, c'est de donner une fois de plus à l'Europe une perspective commune pour l'avenir, aussi bien que d’aller vers l’avant sur des questions telles que la sécurité européenne, l’immigration et la croissance économique. Et cela ne fait certainement pas l’affaire de ceux qui voient le retour au nationalisme comme une solution à tout.
La crise de l'euro
L'un des rêves des pères fondateurs de l'Europe moderne était celui de la prospérité financière. Les premiers espoirs étaient que l'Europe puisse s'unir et dans une coopération mutuelle, bénéficier les uns des autres. La zone euro a été formée pour faire avancer ces aspirations. Pourtant seuls quelques membres ont vraiment bénéficié de cette création. L'Europe du Sud, en particulier, a subi des revers importants. Depuis 1999, l'Italie n'a connu aucune croissance économique, malgré qu’elle soit devenue membre de la zone euro.
La crise financière mondiale de 2008 a été l'un des tremblements de terre les plus dévastateur qui ait frappé l'UE, et les ruines en sont encore évidentes aujourd'hui. Le chômage dans les états du sud de l'Europe a atteint des sommets sans précédent, des milliards en dettes ont été accumulés, et des renflouements par-dessus renflouements ont été attribués. La crise grecque a laissé des cicatrices sur la zone euro. Et une autre crise de l'euro menace d'émerger en 2017, alors que la Grèce, l'Italie, et le Portugal font face à une crise financière insurmontable.
La menace russe
Un autre rêve qui a alimenté l'unité européenne était la sécurité. Non seulement l'Europe espérait pouvoir résister à une guerre intérieure, mais elle espérait aussi être protégée contre les menaces extérieures, tel que la Russie. L'effondrement de l'Union soviétique et la formation de l'UE ont donné raison aux européens d'espérer.
Mais la crise ukrainienne a fait éclater ce rêve.
L'UE était ravie de pouvoir s’élargir et les négociations avec l'Ukraine se sont déplacées dans le but qu’elle puisse joindre l'Union. Mais la Russie a bloqué ces avances, envahi l'Ukraine et a laissé l'Europe de l'Est dans la crainte. L'UE, conçue pour être un défenseur unifié envers une agression, a été effrayée par l'agresseur. Les pays d'Europe de l'Est qui souhaitaient adhérer à l'UE avaient anticipé une protection mais ils ne leur restèrent que la vapeur d'un rêve volatilisé.
Tout comme l'espoir d’une prospérité financière de l'Europe du Sud a subi une déception, ainsi en a-t-il été de l’espoir de sécurité pour l'Europe de l’Est.
La crise des réfugiés
Le rêve d'unité et de solidarité s'est avéré être une simple illusion. Alors que des millions de réfugiés affluaient sur les littoraux de leur pays, les nations de toute l'Europe ont rapidement recommencé à réfléchir de manière nationaliste. Au lieu d'élaborer une réponse européenne commune comme l’a proposé l'Allemagne ainsi que d'autres pays, les nations individuelles ont agi de leur propre chef—rejetant les lignes directrices de l'UE.
Les attaques terroristes perpétrées par des réfugiés entrainent l'Europe ensemble et la divise en même temps. Alors que certaines nations recherchent une solution commune, d'autres recherchent l'isolationnisme.
Divisée de toutes parts
L'Europe est divisée—divisée entre le nord et le sud, la prospérité et la pauvreté; divisée entre l'est et l'ouest, la peur et la tranquillité; divisée entre nation et union, le nationalisme et l’internationalisme.
Les abîmes semblent trop grands pour être surmontés. L'Europe semble sur le point de se briser et de se fracasser en plusieurs morceaux. Le Brexit a été un signe pour plusieurs que le rêve d'une Europe unie telle qu'elle était envisagée a disparu. La Grande-Bretagne fut la première à déclarer que le rêve n’est qu’une illusion.
Les bandages qui semblaient maintenir l’union ensemble s’étirent et se déchirent avec chaque crise financière et renflouement, avec chaque mouvement russe qui effraie une autre nation de l'Est, avec chaque afflux de réfugiés.
Que se passera-t-il si la Grèce ne se soumet plus aux règlements de l'UE? Si la Russie élargit ses frontières? Si l'accord à propos des réfugiés avec la Turquie échoue? Les dirigeants européens se posent eux-mêmes ces questions et en concluent que l'Union est sur le point de s'effondrer.
Cependant quelques nations n'ont pas renoncé au rêve de l'unité.
La solution allemande
Peu de gens se sont aperçus que depuis que le rêve d’un États-Unis d'Europe a commencé à se former dans l'esprit des politiciens de l'après-guerre, il y a eu deux visions entièrement différentes: une formulée par la Grande-Bretagne et les États-Unis pour assurer la paix sur le continent et servir de rempart contre la Russie, et l'autre un plan malveillant pour rétablir l'hégémonie allemande sur le continent. Ces deux visions, aussi opposées qu'elles soient, font toutes deux parties de la fondation de l'Union européenne d’aujourd'hui.
Oui, le rêve d'un États-Unis d'Europe comme Churchill l'a imaginé a échoué, notamment parce que la Grande-Bretagne a quitté l'Union. Mais cet échec permet à un autre rêve d'un États-Unis d'Europe différent de prendre place. La Grande-Bretagne espérait supprimer l'hégémonie allemande au sein d’une Union européenne où aucun pays n’exerce une domination totale sur les autres nations. Évidemment, cela n'a jamais été le rêve de l'Allemagne.
«Le sort de l'Europe dépend de la solution de la question allemande», a déclaré Konrad Adenauer. «Le destin de l'Allemagne est aussi le destin de l'Europe.»
Sa déclaration n'a jamais été aussi vraie. Le leadership européen dépend de l’Allemagne; l'approche de Berlin envers Moscou détermine le parcours de Bruxelles; et la solution de Francfort à la crise financière est la solution que tout le monde doit accepter. Si l'Allemagne mène, l'Europe doit suivre.
Cependant le rêve différent de l’Allemagne d’un États-Unis d'Europe n'a pu faire surface que maintenant, avec la levée des contraintes de la Grande-Bretagne et des États-Unis.
L’ambition de Schäuble
Ne vous laissez pas induire en erreur par le leadership allemand actuel. L'Allemagne a ses objectifs, et les chanceliers ne sont que temporaires. Malgré les efforts de la chancelière Angela Merkel pour maintenir l’union actuelle ensemble, les ministres tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de son cabinet ont une vision différente d'un États-Unis d'Europe.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, considéré comme le deuxième plus puissant politicien en Allemagne, voit les crises très différemment de Merkel.
Pendant des années, il a appelé à la création d'une Europe centrale. «Pour progresser dans tous ces domaines, nous devons continuer à utiliser l'approche qui a fait ses preuves en 1994: établir des noyaux de coopération au sein de l'UE permettant à des groupes volontaires d’États-membres plus petits d'aller de l'avant», a écrit M. Schäuble dans un article coécrit avec Karl Lamers (également un membre de l'Union démocratique chrétienne).
L'appel en 1994 a été rejeté par la France, mais aujourd'hui, nous vivons dans une Europe différente—une Europe désespérée pour des solutions. Mais Schäuble n'a pas renoncé à cette ambition. Dans «Voir dans les crises la dernière meilleure chance pour unir l'Europe», le New York Times a écrit en 2011:
Là où le monde ne trouve que le chaos et une catastrophe imminente dans la crise de la dette européenne, Wolfgang Schäuble voit l'urgence tant attendue de terminer le travail à demi complété d'unifier l'Europe. En tant que ministre des Finances de l'Allemagne et proche confident de la chancelière Angela Merkel, il est dans une position particulièrement puissante pour façonner le résultat. ...
L'objectif ultime, dit M. Schäuble, est une union politique avec un président européen élu directement par le peuple.
«Ce que nous faisons maintenant avec l'union fiscale, ce que je décris ici, est une étape à court terme pour la monnaie», a déclaré M. Schäuble. «Dans un contexte plus large, naturellement nous avons besoin d'une union politique.» ...
Il voit l'agitation non pas comme un obstacle, mais comme une nécessité. «Nous ne pouvons réaliser une union politique que si nous avons une crise», a déclaré M. Schäuble.
En 2014, Schäuble a réclamé un parlement avec un noyau interne pour la zone euro. En janvier, il a réclamé une nouvelle coalition qui serait disposée à agir dans le cadre de la crise des réfugiés. En octobre, il a réclamé un budget commun de défense de l'UE.
Les crises d’aujourd’hui séparent la vision utopique de Churchill, des ambitions réelles de l'Allemagne.
Et Schäuble n'est pas le seul à réclamer une union politique plus forte, plus unifiée et plus puissante. D'autres le désirent avec une ambition encore plus grande, comme l’ancien ministre allemand de la Défense, Karl-Theodor zu Guttenberg, qui est extrêmement populaire.
Guttenberg voit Brexit comme une opportunité pour un débat fondamental sur l'avenir de l'Union. Dans une entrevue avec Michael Krons, Guttenberg a déclaré que l'Europe a toujours été une union de vitesses différentes et tout le reste n’a été qu’une illusion. Il a qualifié d'erreur de tenter de créer une union monétaire et maintenant une union militaire sans créer d'abord une union politique. «Je pense que nous avons besoin de quelques dirigeants individuels qui sont prêts à prendre le risque d'un échec complet. Cela doit être lié à une volonté d'échouer, et ils seront probablement mis en feu pour ce qu'ils font. Mais cette discussion doit aller au-delà des frontières avec la France, l'Italie et probablement même la Grande-Bretagne» (Phoenix, 17 octobre).
Une union politique unie sous la direction allemande est le sujet de nombreuses prophéties, et Guttenberg est un homme à surveiller.
Un rêve d'une union Église-État
«Prenez en considération les relations impeccables catholiques franco-bavaroises de Guttenberg et ajoutez-les au fil de la pensée politique qui a imprégné la politique bavaroise pendant des décennies sous [Franz Joseph] Strauss et [Edmund] Stoiber—le rêve d'une Europe catholique unie sous la direction de l’Allemagne. Ensuite, ajoutez à cela quelque chose que ni Strauss ni Stoiber n'ont possédé—un titre de famille saisissant qui cimente toutes ces connexions ensemble—et nous avons un homme à surveiller dans la coalition fragile du gouvernement de la chancelière Merkel», a écrit le chroniqueur de la Trompette, feu Ron Fraser en 2009.
Le terrain a été préparé pour qu'un tel homme entre en scène et donne à l'Europe le leadership passionné dont elle a besoin et veut.
En 1952, Herbert W. Armstrong écrivit, basé sur une prophétie d’Apocalypse 17 et des événements de l'époque: «Les États-Unis sont maintenant déterminés à ne rien laisser s'opposer à la construction d'une Allemagne indépendante et réarmée. Ce sera le cœur et le noyau de l'Europe unie qui fera revivre l'Empire romain.»
L'Allemagne a été autorisée à s'unir. Et le président élu américain Donald Trump ouvrira probablement la porte qui permettra au noyau européen de s'unir politiquement et militairement autour de l’Allemagne.
Dans sa lettre aux co-ouvriers du 23 janvier 1980, M. Armstrong a prévenu que la peur de la Russie «sera l'étincelle qui amènera les chefs des nations en Europe de concert avec le Vatican à former les «Nations Unies de l'Europe». Le 22 juillet 1984, il a écrit qu'une crise bancaire massive en Amérique «pourrait soudainement résulter en un déclenchement des nations européennes à s'unir en une nouvelle puissance mondiale plus grande que ... les États-Unis».
Comment se fait-il que nous voyons une Europe unie exactement comme il était prédit dans diverses prophéties?
Dans «Un moment monumental dans l’histoire européenne !» Gerald Flurry, le rédacteur en chef de la Trompette, écrit:
Mais voici la partie la plus étonnante et inspirante d'Apocalypse 17: Dieu a mis dans l'esprit des dirigeants européens de faire ce qu'ils font! Le verset 17 lit: «Car Dieu a mis dans leurs cœurs d'exécuter son dessein et d'exécuter un même dessein, et de donner leur royauté à la bête, jusqu'à ce que les paroles de Dieu soient accomplies.» L'église menant le Saint Empire romain n'est pas la vraie Église de Dieu. Mais Dieu PERMET à cette Église de prendre le contrôle de la puissance de la bête européenne dirigée par l'Allemagne. Attendez-vous à ce que la voix de l'Église catholique se fasse entendre plus fortement et que cet axe Église-État devient plus évident.
Contrairement à ce que disent de nombreux sceptiques à propos de l'UE, nous vivons dans une époque où nous n'avons jamais été plus près de la création d'un États-Unis d’Europe! Les crises sont parfaitement alignées pour que l'Europe devienne une superpuissance comme le monde n'en a jamais vu. Un États-Unis d'Europe est sur le point d'émerger, mais il ne sera pas comme celui que Churchill avait imaginé.
La Bible prédit que 10 nations européennes s'uniront avec le soutien de l'Église catholique pour former une superpuissance financière plus puissante que les États-Unis, une union militaire capable de faire face à la Russie et de résoudre la crise des réfugiés et le terrorisme au Moyen-Orient. Cette Union dominera le monde—jusqu'à ce qu'elle soit anéantie au retour de Jésus-Christ. ▪