(TaxRebate.org.uk)
Envoyée au club des AA
Il n’y a absolument « aucun risque » que l’Amérique perde son AAA, a dit le ministre de l’Économie et des Finances américain, le 19 avril dernier. Le congrès devrait élever le plafond de la dette «aussi longtemps que possible».
Infâmes dernières paroles!
Le vendredi 5 août, à 21h00, pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, le taux de la solvabilité souveraine de l’Amérique a été dévalorisée passant de AAA à AA+ par Standard & Poor’s.
Par conséquent, la crédibilité du ministre de l’Économie et des Finances américain a été dévalorisée, et avec elle celle également de pratiquement tous à Washington.
L’agence a publié son rapport longtemps après la fermeture du marché pour le week-end à cause des conséquences potentiellement catastrophiques. En réplique, les marchés asiatiques ont plongé. En Europe, la Banque centrale européenne est venue à la rescousse, promettant d’acheter des milliards de dettes espagnoles et italiennes. Mais le lundi, en Amérique, un Dow Jones maltraité a ouvert avec une baisse de 2 pour cent et n’a jamais cessé de chuter. C’était le pire jour depuis l’éclatement de Lehman, en 2008.
En réduisant la note de l’Amérique, l’agence de notation S&P a confirmé ce contre quoi la Trompette mettait en garde depuis des décennies: l’Amérique est adonnée à la dette.
Le déni des politiciens
L’agence de notation a dit que le plan de réduction du déficit signé par le président n’allait pas assez loin pour stabiliser la situation de la dette du pays. S&P a également mis l’Amérique dans la perspective négative qu’elle pourrait dévaloriser la note du pays encore plus, à moins que quelque chose de significatif ne change.
Cependant, en comparaison, les politiciens américains semblent enivrés. Il n’y a qu’en Amérique qu’un plan qui élèverait la dette nationale de 14,5 milliards de milliards à 23 milliards de milliards de dollars avant 2021 pourrait être déclaré «une victoire pour la discipline du budget et de l’économie». Il n’y a qu’à Washington que le rajout de 8 autres milliards de milliards de dollars à la dette soit caractérisé de «coupes dans les dépenses».
Les républicains et des démocrates, de la même façon, ne croient pas vraiment que l’Amérique ait un problème. Les deux camps sont dans le déni.
Le sénateur républicain John McCain a traité les membres du Tea Party de «terroristes» pour n’avoir pas voulu élever le plafond de la dette. Plus tard, il les a traités de «hobbits» mesquins, avec l’implication qu’ils devraient retourner à la terre du Milieu.
Le démocrate John Kerry a dit: «Je crois que c’est sans contredit que le Tea Party se dévalorise… parce qu’une minorité de gens à la Chambre des députés est allée jusqu’à résister contre la volonté de beaucoup de républicains». Le démocrate Howard Dean a confirmé: «Je pense que c’est le problème [du] Tea Party. Je pense qu’il est totalement déraisonnable et doctrinaire, et non fondé sur la réalité. Je pense qu’il a fumé un peu de ce thé, qu’il ne l’a pas seulement bu».
Mais toute la rhétorique et des injures ne feront que montrer à quel point la plupart des politiciens sont ridiculement ignorants, et à quel point ils pensent que les électeurs le sont. S&P n’a pas baissé la note de l’Amérique à cause des menaces relatives au fait de ne pas élever le plafond de la dette, mais parce que les politiciens projetaient de trop élever ce plafond.
Voici le problème; il est vraiment simple à comprendre: l’Amérique collecte plus de 2,1 milliards de milliards de dollars en impôts—mais elle dépense 3,7 milliards de milliards de dollars!
Voici la preuve que les politiciens n’ont aucun plan réel pour mettre fin à l’addiction de l’Amérique. Les détails du nouveau compromis sur le budget montrent qu’ils ne font même pas un effort crédible pour sevrer la nation, en matière de dette. Pour 2012, le nouveau plan appelle à faire une coupe d’un total—attendu—de 21 milliards de dollars. Ils planifient d’avancer dans la dette de 1,6 milliard de milliards de dollars l’année suivante!
En 2013, les politiciens feront une coupe de 42 milliards de dollars mais l’Amérique augmentera dans la dette d’encore 1,5 milliard de milliards cette année-là. Le reste des prétendues diminutions de milliards de milliards de dollars arrivera des années plus en avant, dans l’avenir—si les politiciens ne changent pas d’avis.
La partie effrayante, c’est que ces découverts budgétaires massifs se produiront si les choses se passent selon ce qui est planifié—c’est-à-dire si l’économie revient, de façon ou d’autre, à une croissance de 4 pour cent! Quelqu’un dira-t-il aux génies du budget que l’économie ne croît que d’à peu près 1 pour cent, et que probablement sa croissance est plus proche de la nullité? Même avant la récession, la croissance moyenne à long terme des États-Unis était autour de 3 pour cent.
Ne vous inquiétez pas du dégrisement jusqu’à la réalité économique—le budget s’équilibre mieux de cette façon.
L’admettre, c’est la première étape
Suite à l’abaissement de la note, le président a dit: «Nous avons toujours été, et serons toujours, un pays avec un aaa».
Il n’y aura aucun désir réel de régler nos problèmes tant que Washington n’admettra pas—en paroles et en actes—qu’il a un problème. Malheureusement, il faudra une crise réelle imposée au marché pour que cela arrive. Et à ce moment-là, ce sera trop tard.
Le retrait forcé de l’Amérique devient plus proche. Le 2 août, il a été annoncé que la dette fédérale américaine avait atteint 100 pour cent du pib pour la première fois depuis l’époque de la Deuxième Guerre mondiale.
Quand S&P a abaissé la note de l’Amérique, les États-Unis ont rejoint le club des AA. Mais ce dont le pays a vraiment besoin, c’est une intervention du Club des Arrérages Anonymes—cependant, pour dire la vérité, l’Amérique est, en réalité, même au-delà de cela. Ses organes économiques échouent, elle a le cerveau embrouillé, et sa réponse historique aux problèmes est de rechercher des stimulants toujours plus forts pour faire partir la douleur temporairement.
En fait, malgré l’abaissement de la note, la plupart des Américains ne pensent toujours pas vraiment qu’il y a un problème. Ils sont tellement intoxiqués par la dette, qu’ils ne savent même pas qu’ils en sont ivres. ▪