De la dette, de la dette partout—assez pour nous faire couler

Il est impossible de s’imaginer le nombre d’étoiles dans le ciel nocturne. Il est presque aussi difficile de se faire une idée de la quantité de dettes qui existent.

Début décembre, par exemple, la Banque des règlements internationaux (BRI) a prévenu que le système financier mondial avait 80 000 milliards en dollars américains de dettes cachées qui n’apparaissent dans aucun bilan. Comment cacher 80 000 milliards de dollars ?

Si vous additionnez tout l’argent en circulation et dans les comptes bancaires standard dans le monde entier, vous n’obtenez que 59 000 milliards de dollars.

Ce qui est peut-être le plus étrange dans cette histoire, c’est que les 80 000 milliards de dollars manquants ne sont pas vraiment considérés comme un type de crise.

Les 80 000 milliards de dollars se présentent sous la forme de swap de change, dans lesquels une entreprise peut emprunter de l’argent en dollars et le prêter en euros. Comme il ne s’agit pas de prêts classiques, ils ne figurent pas dans les bilans des banques. De ce fait, « [e]n temps de crise, les politiques visant à rétablir la fluidité des flux de dollars à court terme dans le système financier [...] sont dans le brouillard », écrit la BRI. En variant la métaphore, le Financial Times a averti que ces fonds se trouvaient dans « un trou noir » et que « ce trou est étonnamment grand. »

Pourtant, le trou noir de la Banque des règlements internationaux est loin d’être la source de dette la plus inquiétante à l’heure actuelle.

L’économiste Nouriel Roubini a prévenu : « La mère de toutes les crises économiques se profile, et les responsables politiques ne pourront pas faire grand-chose pour y remédier. » Partout où l’on regarde, la dette augmente. En 1990, la dette mondiale des secteurs privés et publics par rapport au produit intérieur brut était de 200 pour cent. En d’autres termes, si l’on consacrait l’ensemble de la production économique mondiale au seul remboursement de la dette—dette des particuliers et des gouvernements—il faudrait deux ans pour finir le travail. En 2021, ce chiffre est passé à 350 pour cent—il faudrait désormais 3½ ans pour rembourser toute cette dette. Et les États-Unis, qui font moins bien que la moyenne, sont à 420 pour cent—soit plus que pendant la Grande Dépression ou la Seconde Guerre mondiale.

Les politiques gouvernementales ont encouragé cette évolution, avec des programmes compliqués comme l’assouplissement quantitatif et des taux d’intérêt ultra-bas. En Europe et au Japon, les intérêts ont plongé dans le négatif. Pendant un certain temps, au Danemark, on pouvait même être payé pour contracter un prêt hypothécaire.

Non seulement l’assouplissement quantitatif a poussé les gens à emprunter de l’argent, mais l’impression de monnaie, qui n’en est pas vraiment une, a créé sa propre série de problèmes inhabituels. Les banques centrales ont acheté pour des milliers de milliards de dollars de dettes publiques. La hausse des taux d’intérêt fait baisser la valeur des anciennes dettes publiques. Pourquoi conserver une ancienne dette, qui rapporte un faible taux d’intérêt, alors que vous pourriez acheter une nouvelle dette qui vous rapporte beaucoup plus ?

Les banques centrales ont également accordé aux banques des prêts à long terme à des taux ultra-faibles. Les banques peuvent maintenant faire de l’argent rapidement : elles prennent des dettes à faible taux d’intérêt, les placent sur un compte à la banque centrale et reçoivent plus d’intérêts qu’elles n’en demandent.

Les banques centrales perdent de l’argent à tour de bras. Sur le papier, la Réserve fédérale a perdu 1 000 milliards de dollars en 2022 et paiera 170 milliards de dollars d’intérêts. Rien de tout cela n’affecte encore les contribuables américains. Mais il semble probable qu’à un moment donné, le Congrès devra agir et renflouer la Réserve fédérale, ce qui fera encore grimper la dette américaine.

Les banques centrales étrangères connaissent des difficultés similaires. La Banque nationale suisse a enregistré une perte équivalente à un cinquième de la production économique annuelle du pays, et pourrait bientôt avoir besoin d’un renflouement. Le gouvernement britannique a versé 11 milliards de livres à la Banque d’Angleterre en 2022, mais cela ne couvre qu’une partie des pertes accumulées par la banque. La Banque des Pays-Bas a averti le ministre des finances qu’elle pourrait également avoir besoin d’un renflouement, voire de puiser dans ses réserves d’or. Comme l’a écrit le Telegraph, « si les Néerlandais doivent faire cela, nous pouvons être sûrs que les banques centrales plus faibles du réseau de la BCE [Banque centrale européenne] sont en plus mauvais état. »

Encore une fois, il ne s’agit pas de la source de dette la plus importante ; c’est plutôt un autre endroit inattendu où elle apparaît.

L’emprunt public est plus prévisible. La dette publique américaine atteint un niveau record de 31 000 milliards de dollars. Au niveau mondial, la dette publique s’élève à 71 000 milliards de dollars. La hausse des taux d’intérêt signifie que les gouvernements doivent maintenant dépenser davantage pour assurer le service de leur dette.

Il y a des opportunités pour qu’une crise de la dette surgisse partout.

Roubini a conclu son article en avertissant : « La mère de toutes les crises stagflationnistes de la dette peut être reportée, pas évitée ».

C’est un avertissement important dont il faut tenir compte.

À la Trompette, nous avons prévu une résurgence pour l’Amérique. L’Amérique traverse des temps difficiles, mais elle sera de retour, très bientôt. Notre livre gratuit L’Amérique sous attaque,  par le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, explique pourquoi.

Mais à moins que l’Amérique ne se repente et ne se tourne vers Dieu, cette résurgence ne sera que temporaire. « Nous sommes dans la dernière période où Dieu pardonnera au peuple d’Israël avant qu’il ne soit détruit ! » écrit M. Flurry. « C’est un temps d’extrême urgence ! »

Si l’on examine attentivement nos problèmes économiques, il est facile de constater qu’ils sont trop importants pour être résolus par un politicien. Certaines améliorations pourraient facilement être apportées aux politiques économiques des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de nombreux autres pays. Mais sortir indemne de cette crise de la dette relèverait du miracle. Il en va de même pour les problèmes dans la société, l’éducation, la religion et presque partout où vous regardez.

Ne vous laissez pas endormir par l’idée d’une résurgence à venir. Il est temps d’agir de toute urgence. Dieu a un plan pour utiliser cette crise actuelle afin d’aider l’humanité. Mais ce n’est pas en réparant cette société. Si nous ne nous repentons pas, une crise majeure est à venir.

Pour savoir pourquoi, et ce que vous pouvez faire, lisez L’Amérique sous attaque.