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H.N. Rudd/Library of Congress/Corbis/VCG via Getty Images
Canal de Panama : la porte maritime « vendue pour un dollar » par l'Amérique
Le 31 décembre 1999, les États-Unis perdirent officiellement le contrôle de leur atout stratégique le plus vital : le canal de Panama. Cette perte tragique a été déclenchée 22 ans auparavant lorsque le président Jimmy Carter signa des traités reconnaissant la souveraineté du Panama et garantissant la neutralité permanente du territoire du canal.
Depuis, cette porte d'entrée cruciale n'a pratiquement pas fait parler d'elle. Mais aujourd'hui Donald Trump a ravivé l'intérêt pour ce canal en exigeant qu'il redevienne la propriété des États-Unis. Lors d'une interview sur X avec Tucker Carlson, il a déclaré que les États-Unis l'avaient pratiquement « vendu pour un dollar » et que l'abandon de cette porte maritime était l'une des choses les plus « stupides » que l'Amérique ait jamais faites.
À quel point a-t-il raison ?
Une escroquerie scandaleuse
Dans un message publié le 21 décembre sur sa plateforme Truth Social, M. Trump a écrit : « Les frais facturés par le Panama sont ridicules, surtout si l'on tient compte de l'extraordinaire générosité dont les États-Unis ont fait preuve à l'égard du Panama. Cette “arnaque” complète de notre pays cessera immédiatement. »
Le président panaméen José Raúl Mulino a rétorqué, en écrivant que les droits de transit n'étaient pas gonflés. Mais il y a une part de vérité dans les déclarations de Trump.
Les États-Unis commencèrent à construire le canal de Panama sous la présidence de Theodor Roosevelt. Le pays versa son sang, sa sueur et ses larmes dans cette entreprise ; plus de 25 000 travailleurs, dont 5 600 Américains, moururent au cours de ce projet qui dura dix ans. Les États-Unis y consacrèrent 375 millions de dollars, y compris 10 millions de dollars pour le Panama lui-même. Ajustés en fonction de l'inflation de 2024, ces montants s'élèvent respectivement à 11,5 milliards de dollars et 300 millions de dollars. En 1977, le président Carter signa deux « traités » honteux avec le président Martin Torrijos, sans se soucier de l'opposition des deux tiers du peuple américain et des mois de débats houleux au Sénat, et céda le canal.
Aujourd'hui, l'Amérique doit payer pour l'utiliser.
Les États-Unis utilisent ce canal plus que tout autre pays. Soixante-dix pour cent de tous les navires qui empruntent le canal sont à destination ou en provenance de ports américains. Quarante pour cent de l'ensemble du trafic de conteneurs américain emprunte ce canal. Les États-Unis paient des frais considérables tout au long de l'année pour avoir le privilège d'utiliser le canal qu'ils ont construit. Les droits de douane et les frais coûtent entre 60 000 et 300 000 dollars, voire 450 000 dollars, par navire. Les droits de transit atteignent souvent trois à cinq fois ces prix, les créneaux de réservation étant vendus aux enchères pour un montant pouvant aller jusqu'à 4 millions de dollars, lorsque l'espace est limité. Les États-Unis font transiter des milliers de navires chaque année. M. Trump a déclaré que le traité de 1977 n'avait pas été signé pour que l'Amérique fasse les frais de son utilisation du canal. Il a été signé « simplement en gage de coopération entre nous et le Panama ».
Bien qu'ils contribuent au plus grand volume d'utilisation, les États-Unis ne possèdent aucun des ports situés sur le canal ou à proximité. Cependant, le pays en deuxième position pour l'utilisation de la porte maritime possède deux des cinq ports directement adjacents au canal, ce qui lui confère un monopole sur son industrie portuaire. Ce pays est la Chine.
Une prise de contrôle sinistre
Dans son message sur les médias sociaux, M. Trump a également affirmé que l'accord sur le canal de Panama n'avait pas été conclu « pour le bénéfice d'autrui », en référence à la Chine. Et il a raison : le traité a été signé pour que le Panama puisse simplement gérer le canal. Mais aujourd'hui, la Chine s'est solidement implantée dans la région et y exerce son influence.
Certains commencent à peine à s'en rendre compte, mais le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, écrit sur ce sujet depuis 2000. Dans sa brochure intitulée China's Dangerous Move Against America, il écrit :
Avant même la phase finale du transfert, un événement qui aurait dû ébranler l'Amérique s'est produit, mais il a été à peine remarqué ! Le 1er mars 1997, le géant chinois Hutchison Whampoa Limited prit le contrôle des ports construits par les Américains à chaque extrémité du canal de Panama.
Cette société classée sur la liste Fortune 500 prétend être une entreprise privée, mais les faits montrent qu'elle est un clone idéologique du Parti communiste chinois, qu'elle est profondément nichée dans la poche du PCC, et lui est entièrement redevable.
À première vue, il semble que la forte présence de la Chine dans la région soit purement économique. Mais M. Flurry poursuit en écrivant :
Tout étudiant en stratégie militaire devrait voir les possibilités étonnantes ouvertes par ce terrible accord chinois. Une entreprise chinoise […] a pris le contrôle de la principale porte de transit maritime entre l'Est et l'Ouest. Cette nation pourrait refuser à la marine américaine l'accès à ce goulot d'étranglement stratégique. Les implications en temps de guerre sont alarmantes !
La Chine est un pays puissant qui possède la plus grande armée du monde. Qu'est-ce qui empêcherait cette nation d'aller plus loin et d'établir une présence militaire dans la région ? Il lui suffit d'attendre que l'Amérique soit en situation de crise pour qu'une réponse militaire américaine soit fortement entravée, voire impossible.
Le président du Panama a réagi aux déclarations de Donald Trump en déclarant : « Chaque mètre carré du canal de Panama et de ses zones adjacentes fait partie du Panama et continuera à le faire. […] Le canal n'est contrôlé directement ou indirectement, ni par la Chine, ni par la communauté européenne, ni par les États-Unis, ni par aucune autre puissance. […] Je rejette fermement toute déclaration qui déforme cette réalité. »
Les graves inquiétudes de M. Trump sont fondées. Il sait que le canal ne doit pas tomber entre de mauvaises mains. Il perçoit clairement cette menace dangereuse et souhaite reprendre le contrôle du canal avant que la Chine ne puisse l'utiliser contre l'Amérique.
Où cela mène-t-il ?
Le président Trump veut reprendre le contrôle du canal de Panama. Il a également déclaré tôt lundi matin que posséder le Groenland était une « nécessité absolue » pour les États-Unis. Il considère qu'il est très important de réaffirmer la présence et le contrôle des États-Unis aux portes maritimes vitales dans le monde entier afin de protéger les intérêts américains, en particulier sur le plan économique. Mais Trump peut-il vraiment sauver l'Amérique des terribles malheurs économiques qui lui sont prophétisés ?
Dans Deutéronome 28, Dieu dit qu'Il fera en sorte que les ennemis de l'Amérique et de la Grande-Bretagne (« l'Israël » moderne) prennent le contrôle des biens essentiels dont Il les a bénis si elles ne se tournent pas vers Lui. « Elle [cette nation] t'assiégera dans toutes tes portes, jusqu'à ce que tes murailles tombent, ces hautes et fortes murailles sur lesquelles tu auras placé ta confiance dans toute l'étendue de ton pays ; elle t'assiégera dans toutes tes portes, dans tout le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne » (verset 52). Dans une mise à jour de 1980 de son livre Les Anglo-Saxons selon la prophétie , Herbert W. Armstrong écrivit :
La Grande-Bretagne et l'Amérique ont pris possession de toutes les grandes « portes » de ce monde ! Nous devons donc être l'Israël moderne. L'issue de la Seconde Guerre mondiale dépendait de ces « portes ». Elles étaient devenues non seulement des passages stratégiques, mais aussi les plus grandes fortifications du monde. Mais aujourd'hui, nous avons perdu la plupart d'entre elles, et plus récemment le canal de Panama.
Pourquoi ? Il a ensuite fait référence à Lévitique 26 : 19, qui dit que c'est parce que « l'orgueil de votre force » est brisé ! Des pays comme la Chine tirent pleinement parti des opportunités dangereuses que présentent ces pertes.
Ésaïe 23 prophétise un bloc commercial massif, le verset 3 l'appelant « le marché des nations ». Il révèle l'identité des nations qui assiégeront l'Amérique et la Grande-Bretagne. L'influence croissante que la Chine est en train de développer au Panama la place en position idéale pour prendre part à ce siège. L'Amérique est sur le point de faire face à la crise économique la plus meurtrière qu'elle ait jamais connue, et les prophéties montrent que ce n'est qu'une partie d'une attaque encore plus grave de la part d'une puissance européenne du temps de la fin.
Au sommet de leur puissance, l'Amérique et la Grande-Bretagne contrôlaient la grande majorité des goulots d'étranglement les plus stratégiques du monde. Aujourd'hui, elles les ont pratiquement abandonnés et leurs ennemis en ont pris le contrôle. Pourtant, abandonner ce pouvoir n'a pas amené le monde à les aimer.
La récupération du canal de Panama ne sauvera pas l'Amérique. À moins que la nation ne se repente, elle sera confrontée au siège économique le plus destructeur de l'histoire de l'humanité ; pourtant, tout cela fera partie de la leçon la plus précieuse que l'humanité aura jamais apprise. En fin de compte, cela aboutit à l'événement le plus joyeux et le plus inspirant qui soit : le retour de Jésus-Christ et l'établissement du gouvernement de Dieu sur la Terre.
Pour en savoir plus sur ce siège et ses conséquences, lisez « Superpuissance en état de siège ».