GREGORIO BORGIA/AFP via Getty Images
Anniversaire de Nicée : le Pape souhaite une célébration conjointe de catholiques et orthodoxes
Après des siècles de division, les églises catholique et orthodoxe sont sur le point de se réconcilier. Le pape François veut souligner l'unité entre catholiques et orthodoxes en célébrant le 1700e anniversaire du premier concile de Nicée avec les dirigeants orthodoxes. Cette célébration mettra en lumière 60 ans de dialogue interreligieux.
Dans une lettre au patriarche œcuménique Bartolomé de Constantinople publiée le 30 novembre, le pape François a écrit :
Le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique de Nicée, désormais imminent, sera une nouvelle occasion de témoigner de la communion croissante qui existe déjà entre tous ceux qui sont baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. J'ai déjà exprimé à plusieurs reprises mon souhait de pouvoir célébrer cet événement avec vous, et je remercie sincèrement tous ceux qui ont déjà commencé à travailler pour rendre cela possible.
Le pape François prévoit de se rendre en Turquie en mai pour marquer cet important anniversaire avec Bartholomée. Les deux hommes sont en désaccord sur de nombreuses doctrines, mais tous deux considèrent que les décrets rendus lors du premier concile de Nicée sont contraignants.
L'empereur Constantin le Grand convoqua ce concile en 325 ap. J.-C. afin de promouvoir l'unité religieuse dans l'ensemble de l'Empire romain. Après des mois de débats, une assemblée de 318 évêques fixa la date de Pâques, officialisa la trinité comme dogme catholique et reconnut trois archevêques comme ayant une autorité extraprovinciale (l'évêque de Rome, l'évêque d'Antioche et l'évêque d'Alexandrie). Tous les chrétiens qui refusèrent d'adhérer au Credo de Nicée furent exilés.
Cependant, au cours des siècles qui ont suivi Nicée, les évêques de Rome commencèrent à revendiquer une plus grande autorité sur l'Église, conduisant finalement au schisme entre l'Orient et l'Occident de 1054 après J.-C. Le pape François et le patriarche Bartholomée veulent guérir ce schisme, mais cela impliquerait de régler la question conflictuelle de la primauté papale ainsi que de nombreux autres différends théologiques.
Le 26 octobre, le Vatican a publié un document suggérant que l'Église catholique établisse un Conseil des patriarches présidé par l'évêque de Rome. Un tel conseil donnerait aux Églises de rite oriental plus de poids dans le gouvernement de l'Église, tout en soulignant le rôle du pape en tant que chef de l'Église catholique. De nombreux traditionalistes catholiques n'apprécient pas cette suggestion, mais elle pourrait inciter les chrétiens orthodoxes de l'Est à rechercher la communion avec Rome.
Depuis plus de 40 ans, le défunt rédacteur en chef de la Pure vérité, Herbert W. Armstrong, prévoyait que l'Église catholique entraînerait ses sœurs orthodoxes sous sa domination. « Le problème majeur d'atteindre à l'unité [catholique] est double », déclara la Pure vérité en novembre 1963. « Premièrement, cela implique la réconciliation du schisme orthodoxe qui commença officiellement en 1054 et qui sépara les Églises de l'Est – la Grèce, la Russie, les Balkans et le Proche-Orient – de Rome. Deuxièmement, cela implique la restauration à la communion romaine de tout le protestantisme qui s'est développé à partir de 1517. »
Cette prédiction était basée sur Ésaïe 47, qui décrit une Église appelée « la souveraine des royaumes » (verset 5) qui a le pouvoir sur les nations. Or, cette Église a des Églises contestataires qui se sont séparées d'elle. Ésaïe déclare que ces Églises seront placées sous le contrôle de Babylone. Le monde sera-t-il bientôt témoin d'un nouveau concile de Nicée ?
Le premier concile de Nicée avait pour but de créer une version étatique du christianisme avec le pouvoir d'éradiquer toute forme de dissidence. À propos de ce concile, le rédacteur en chef de la Trompette, Gerald Flurry, écrit dans son livre The True History of God's True Church : « Imaginez un dirigeant politique établissant la loi et la doctrine dans l’Église. Il est impossible qu'une telle œuvre satanique puisse être accomplie dans la véritable Église de Dieu ! C'est à partir de ce débat que la doctrine de la trinité, telle que de nombreuses Églises la comprennent aujourd'hui, fut finalement formalisée, trois siècles après le ministère de Jésus-Christ ! ».
L'Église catholique a signé des accords avec des groupes religieux orthodoxes, luthériens, méthodistes, anglicans et autres dans le cadre de ses efforts pour unifier le monde, et en particulier l'Europe, sous son contrôle. Mais tous ces accords n'auraient qu'une importance dérisoire en comparaison d'un accord guérissant le schisme entre les Églises d'Orient et d'Occident en l'an 1054. Un tel accord unifierait les Églises observant le dimanche contre les « judaïsants » d'une manière qui ne s'est pas produite depuis plus d'un millénaire.