Hubert Aiwanger [LEONHARD SIMON/GETTY IMAGES]
Accusé de nazisme, un député bavarois voit sa popularité grimper en flèche
Le parti des Électeurs libres de Bavière a bénéficié d’un coup de pouce dans les sondages après la publication d’informations selon lesquelles le chef du parti, Hubert Aiwanger, était un grand admirateur d’Adolf Hitler dans sa jeunesse. M. Aiwanger est accusé d’avoir été le porteur, voire l’auteur, d’un pamphlet antisémite, d’avoir fait des blagues répugnantes sur les Juifs, d’avoir répété les discours d’Hitler, et bien d’autres choses encore. Même s’il est suspect que ces accusations aient été portées juste avant les élections, la réaction des électeurs est extrêmement préoccupante.
Dans les années 1980, M. Aiwanger, qui avait alors 17 ans, a été surpris en train de transporter dans son cartable un tract qui se moquait de l’Holocauste et des camps de concentration. Le mois dernier, l’enseignant de M. Aiwanger a communiqué le tract au Sueddeutsche Zeitung, ce qui a déclenché les accusations. M. Aiwanger a admis avoir porté le tract, mais a affirmé qu’il ne l’avait pas écrit et qu’il était dégoûté par son contenu. Son frère a assumé la responsabilité du tract.
The German chancellor has weighed in on the controversy surrounding high-ranking politician Hubert #Aiwanger who’s facing antisemitism allegations. DW’s @NinaHaase has the story. pic.twitter.com/LPvNWX11So
— DW Politics (@dw_politics) August 31, 2023
Or, les accusations n’ont pas cessé. D’anciens camarades de classe se sont exprimés, accusant le député d’avoir fait le salut hitlérien, d’avoir dessiné des croix gammées dans les toilettes de l’école, d’avoir porté sur lui un exemplaire de Mein Kampf, et d’avoir fait des blagues antisémites et tenu des propos racistes.
Étant donné que les élections bavaroises se tiendront le 8 octobre, le moment choisi pour lancer ces accusations semble être motivé par des considérations politiques. Mais cela ne veut pas dire qu’elles sont fausses.
Les propres mots de M. Aiwanger semblent être la plus grande condamnation. Il a déclaré lors d’une interview :
Il est certain qu’à l’adolescence, telle ou telle chose peut être interprétée d’une manière ou d’une autre, comme ce dont on m’accuse ici d’avoir fait lorsque j’avais 15 ans. Mais en tout état de cause, je dis que depuis l’âge adulte, ces dernières décennies, [je ne suis] ni antisémite, ni extrémiste, mais philanthrope.
„Seit dem Erwachsenenalter bin ich kein Antisemit“ - Dieser Mann kann keinen Tag länger im Amt bleiben. pic.twitter.com/BU0tLoMpQk
— Dario Schramm (@darioschramm) August 30, 2023
Cela semble être un aveu qu’il était antisémite et extrémiste dans sa jeunesse. Il a également déclaré qu’il ne se souvient pas d’avoir fait ce dont certains l’accusent, mais qu’il admet avoir fait des choses stupides. Certains se posent la question suivante : ne se souviendrait-on pas d’avoir fait le salut hitlérien à l’école ? Le silence initial et continu d’Aiwanger sur les accusations, ses trous de mémoire, ses excuses et explications mal formulées donnent une impression désagréable pour un dirigeant de haut rang.
Mais M. Aiwanger a compris que la seule façon d’échapper aux accusations était de passer à l’offensive : il a prétendu qu’une campagne politique était menée contre lui dans le but de l’obliger à quitter ses fonctions. Et l’offensive a réussi.
Le premier ministre de l’État de Bavière, Markus Söder, a décidé de ne pas rompre son gouvernement de coalition avec M. Aiwanger, mais de le maintenir à son poste. Selon un sondage réalisé par l’institut d’études d’opinion Forsa pour le magazine Stern, 58 pour cent des électeurs éligibles au niveau national ont approuvé la décision de M. Söder. En Bavière, ils sont 73 pour cent à approuver cette décision.
De plus, le parti d’Aiwanger a en fait grimpé 4 pour cent dans les sondages après que les accusations ont été rendues publiques. Dans une tente à bière, lieu de campagne typique des hommes politiques bavarois, un public de 4 000 personnes l’a acclamé. Un soutien aussi enthousiaste à un homme politique est rare en Allemagne aujourd’hui.
BAYERN | Sonntagsfrage Landtagswahl INSA/BILD
— Deutschland Wählt (@Wahlen_DE) September 5, 2023
CSU: 37% (-1)
FW: 15% (+4)
GRÜNE: 14% (-1)
AfD: 14%
SPD: 9% (-2)
FDP: 4% (-1)
LINKE: 2%
Sonstige: 5% (+1)
Änderungen zur letzten Umfrage vom 27. Juli 2023
Verlauf: https://t.co/Jv3KCr1r52 #ltwby pic.twitter.com/1sG9sUi86c
Ce n’est pas pour rien que la popularité d’Aiwanger monte en flèche malgré les accusations.
De nombreux Allemands se sentent trahis par les partis politiques et les médias traditionnels. Ils ont vécu des années de confinement en raison du coronavirus, de malheurs économiques et d’incertitudes croissantes. La confiance dans les médias diminue alors que celle dans les sources alternatives d’actualités augmente. Ce qui était autrefois considéré comme un scandale est aujourd’hui une marque d’honneur. Les anciens tabous sont accueillis par des applaudissements retentissants. L’extrême devient le courant dominant.
Lorsque les citoyens se fient seulement à leurs propres perceptions, cela crée un climat politique dangereux. L’esprit critique n’est pas une mauvaise chose en soi, mais l’histoire de l’humanité, et celle de l’Allemagne en particulier, montre à quel point l’esprit humain peut être facilement influencé, trompé et induit en erreur.
Une certaine prophétie biblique révèle que l’Allemagne sera à nouveau dévoyée par un dirigeant rusé. Il utilisera les tensions qui se développent actuellement en Allemagne et dans le reste de l’Europe. Daniel 11 : 21 se lit comme suit : « Un homme méprisé [vil, selon la traduction King James] prendra sa place, sans être revêtu de la dignité royale ; il paraîtra au milieu de la paix, et s'emparera du royaume par l'intrigue. »
Au sujet de ce dirigeant, notre brochure Un dirigeant allemand fort est imminent note ce qui suit :
Il est rusé et sournois, ayant une personnalité engageante et attirante. Le Jamieson, Fausset and Brown Commentary dit : « La nation ne va pas dans un acte public lui conférer le royaume, mais il l’obtiendra par l’artifice, les flatteries. » En d’autres mots, un public séduit, ou un groupe de dirigeants européens, va probablement inviter cet homme à prendre le pouvoir.
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